Livres recommandés par François Busnel
La Métamorphose Franz Kafka
Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. [...] "Que m'est-il arrivé ?" pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. [...] "Et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises", pensa-t-il, mais cela était tout à fait irréalisable, car il avait coutume de dormir sur le côté droit et il lui était impossible, dans son état actuel, de se mettre dans cette position. Il avait beau se jeter de toutes ses forces sur le côté droit, il rebondissait sans cesse sur le dos.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Jean-Jacques Tyszler)
Episode : 8 petits livres qu'il faut lire ! - La p'tite librairie
La place Annie Ernaux
Annie Ernaux compose La Place après la disparition de son père. Au fil de ses souvenirs, elle retrace la vie de cet homme, ouvrier devenu cafetier, qui avait conquis sa « place » dans la société. Dans une écriture épurée et pudique, elle dévoile la douloureuse distance que ses études et son mariage ont installée entre elle et son père, et rend un vibrant hommage à ses parents.
Ambre Chalumeau : Un des plus beaux livres jamais écrit par une fille sur son père ; une réflexion sur les classes sociales, qui a inspiré plein d’auteurs contemporains (coucou Edouard Louis et Nicolas Mathieu) ; et surtout un style d’écriture inédit qui a renouvelé la Littérature, et qui a gagné un Prix Nobel. Découvrez le plus court des grands livres, dans ce nouvel épisode de Liste de lecture.
Chloé Ridel : Une sorte d'uppercut magnifique !
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Ambre Chalumeau, Chloé Ridel)
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Des souris et des hommes Rébecca Dautremer, John Steinbeck
Le chef-d'oeuvre de John Steinbeck, adapté en roman graphique par Rébecca Dautremer. États-Unis, 1937 : John Steinbeck publie un court roman qui deviendra un chef-d'oeuvre de la littérature, mondiale. Des Souris et des Hommes, c'est l'histoire de George et Lennie, deux saisonniers qui voyagent à travers la Californie, rêvant d'une vie meilleure. Une histoire magnifique, qui nous raconte l'amitié, l'espoir mais aussi la cruauté des hommes, et qui a profondément ému des millions de lecteurs. France, 2020 : Rébecca Dautremer adapte ce grand classique dans un incroyable roman graphique. Pour cette deuxième collaboration avec les éditions Tishina, après Soie il y a quelques années, elle renouvelle brillamment son univers et sa palette, et pousse plus loin que jamais son talent. Un dialogue intense entre le texte intégral de Steinbeck et l'univers artistique de la plus célèbre des illustratrices françaises.
Recommandé par : François Busnel
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La vie devant soi Romain Gary (Émile Ajar)
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que " ça ne pardonne pas " et parce qu'il n'est " pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur ". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son " trou juif ", elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré " des peuples à disposer d'eux-mêmes " qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
Haroun : Un livre que je recommande aussi qui est pour moi aussi important dans le contexte actuel c'est "La vie devant soi" Romain Gary parce que c'est un livre qui est... que j'ai lu où là je me suis remis en question sur mon écriture, je me suis dit "il faut vraiment que je bosse là" et si je le relis je me repose à cette question là mais donc Romain Gary pour moi c'est un auteur majeur et "La vie devant soi" c'est une œuvre majeure sur l'amitié qui peut y avoir entre les gens, peu importe quelle que soit leur culture, quelle que soit leur passé, c'est l'amitié entre une ancienne prostituée juive et un orphelin d'origine arabe et là dedans tu mets les conflits géopolitiques qui sont en cours et à quel point cette amitié est forte.
Et ce livre, j'étais triste de l'avoir terminé parce que la fin, la fin et... j'ai pleuré à la fin. Et ça fait ressortir tellement de choses de ce qu'on a en nous. Bref, il faut pas que j'y pense à ce livre, mais que je le relise pour m'émanciper de toutes ces émotions. Je le conseille de le lire par rapport à ce qui se passe en ce moment.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Haroun, Jérôme Idelon)
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Inconnu à cette adresse Kathrine Kressmann Taylor
Ils sont tous deux allemands. L'un est juif, l'autre non, et leur amitié semble indéfectible. Ils s'expatrient pour fonder ensemble une galerie d'art en Californie, mais, en 1932, Martin rentre en Allemagne. Au fil de leurs échanges épistolaires, Max devient le témoin impuissant d'une contamination morale sournoise et terrifiante : Martin semble peu à peu gagné par l'idéologie du IIIᵉ Reich. Le sentiment de trahison est immense ; la tragédie ne fait que commencer...
Recommandé par : François Busnel (et aussi par )
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Le Vieil Homme et la Mer Ernest Hemingway
À Cuba, voilà quatre-vingt-quatre jours que le vieux Santiago rentre bredouille de la pêche, ses filets désespérément vides. La chance l'a déserté depuis longtemps. À l'aube du quatre-vingt-cinquième jour, son jeune ami Manolin lui fournit deux belles sardines fraîches pour appâter le poisson, et lui souhaite bonne chance en le regardant s'éloigner à bord de son petit bateau. Aujourd'hui, Santiago sent que la fortune lui revient. Et en effet, un poisson vient mordre à l'hameçon. C'est un marlin magnifique et gigantesque. Débute alors le plus âpre des duels. Combat de l'homme et de la nature, roman du courage et de l'espoir, Le vieil homme et la mer est un des plus grands livres de la littérature américaine.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Régis Le Sommier)
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Gatsby le magnifique Francis Scott Fitzgerald
«S’il faut dire la vérité, Jay Gatsby, de West Egg, Long Island, naquit de la conception platonicienne qu’il avait de lui-même. Il était fils de Dieu - expression qui ne signifie peut-être rien d’autre que cela - et il lui incombait de s’occuper des affaires de Son Père, de servir une beauté immense, vulgaire, clinquante. Aussi inventa-t-il la seule sorte de Jay Gatsby qu’un garçon de dix-sept ans était susceptible d’inventer, et il demeura fidèle à cette conception jusqu’à la fin.»
Recommandé par : François Busnel
Episode : 8 petits livres qu'il faut lire ! - La p'tite librairie
Bonjour tristesse Françoise Sagan
La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.
C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.
Ambre Chalumeau : Une virée dans la Riviera glamour des années 50 ; un livre qui a tellement choqué les parents à l’époque, que le Vatican a voulu l’interdire ; un récit d’adolescence qui n’a pas pris une ride ; et la naissance d’une jeune autrice culte. Direction la Côte d’Azur, pour ce premier épisode de Liste de lecture.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Ambre Chalumeau)
Episode : 8 petits livres qu'il faut lire ! - La p'tite librairie
Le maître et Marguerite Mikhail Boulgakov
Moscou, années 1930, le stalinisme est tout puissant, l'austérité ronge la vie et les âmes, les artistes sont devenus serviles et l'athéisme est proclamé par l'État. C'est dans ce contexte que le diable décide d'apparaître et de semer la pagaille bouleversant les notions de bien, de mal, de vrai, de faux, jusqu'à rendre fou ceux qu'il croise. Chef-d'oeuvre de la littérature russe, «Le Maître et Marguerite» dénonce dans un rire féroce les pouvoirs autoritaires, les veules qui s'en accommodent, les artistes complaisants, l'absence imbécile de doute. André Markowicz, qui en retraduisant les oeuvres de Fiodor Dostoïevski leur a rendu toute leur force, s'attaque à un monument littéraire et nous restitue sa cruauté première, son souffle romanesque, son universalité.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Redécouvrez les plus grands classiques de la littérature Russe ! - La p'tite librairie
Les Frères Karamazov Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
L’odieux Féodor Karamazov est assassiné. De ses trois fils – Dimitri le débauché, Ivan le savant et l’ange Aliocha –, tous ont pu le tuer, tous ont au moins désiré sa mort.
Drame familial, drame de la conscience humaine, interrogations sur la raison d’être de l’homme, tableau de la misère, de l’orgueil, de l’innocence, de la Russie au lendemain des réformes de 1860, orgies, miracles, la richesse de ce roman de Dostoïevski, son dernier, et considéré comme son chef-d’œuvre, ne sera jamais épuisée.
Le génie de Dostoïevski est à ce point divers que Nabokov a même osé écrire : « N’oublions jamais que Dostoïevski est avant tout un auteur de romans policiers… un maître du suspens. »
Audrey Vernon : J'ai décidé de vous lire cet extrait qui s'appelle "Riot" en Russe, "Révolte" en français, qui précède Le Grand Inquisiteur, passage très connu des Frères Karamazov de Dostoïevski.
J'ai décidé de vous le lire parce que c'est un passage qui m'obsède depuis le 7 octobre et ce massacre d'enfants, de femmes, de civils qui continue depuis.
Les images traumatisantes m'ont donné envie de lire cet extrait...
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Audrey Vernon, Charles-Henri Gallois, Renaud Van Ruymbeke)
Episode : Redécouvrez les plus grands classiques de la littérature Russe ! - La p'tite librairie
La Fille du capitaine Alexandre Pouchkine
Nous sommes en 1773 : en route pour un fortin perdu au milieu de la steppe, où il doit faire ses premières armes d'officier, Piotr Griniov voit surgir de la tempête de neige un vagabond dans lequel il reconnaîtra bientôt l'usurpateur Pougatchov. Les aventures alors s'enchaînent. Dans ce premier roman qui est l'un de ses derniers chefs-d'œuvre, et qui ouvre l'âge d'or de la prose russe du XIXᵉ siècle, Pouchkine a réussi à camper, à travers un roman d'amour à l'ancienne mode, un tableau plein de saveur de la société russe de la fin du XVIIIᵉ siècle, et surtout à mettre en scène une relation paradoxale, mais symbolique, entre un représentant de l'élite européanisée de la nouvelle Russie et un homme du peuple incarnant l'élément national turbulent dont il est, bon gré mal gré, l'héritier.Dans ce premier roman qui est l'un de ses derniers chefs-d'œuvre, et qui ouvre l'âge d'or de la prose russe du XIXᵉ siècle, Pouchkine a réussi à camper, à travers un roman d'amour à l'ancienne mode, un tableau plein de saveur de la société russe de la fin du XVIIIᵉ siècle.
Recommandé par : François Busnel
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Lolita Vladimir Nabokov
«Ainsi donc, aucun de nous deux n'est en vie au moment où le lecteur ouvre ce livre. Mais tant que le sang continue de battre dans cette main qui tient la plume, tu appartiens autant que moi à la bienheureuse matière, et je puis encore t'interpeller d'ici jusqu'en Alaska. Sois fidèle à ton Dick. Ne laisse aucun autre type te toucher. N'adresse pas la parole aux inconnus. J'espère que tu aimeras ton bébé. J'espère que ce sera un garçon. J'espère que ton mari d'opérette te traitera toujours bien, parce que autrement mon spectre viendra s'en prendre à lui, comme une fumée noire, comme un colosse dément, pour le déchiqueter jusqu'au moindre nerf. Et ne prends pas C.Q. en pitié. Il fallait choisir entre lui et H.H., et il était indispensable que H.H. survive au moins quelques mois de plus pour te faire vivre à jamais dans l'esprit des générations futures. Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art. Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita.»
Recommandé par : François Busnel
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Les Trois Soeurs Anton Tchekhov
Dans une ville de province, perdue dans l’immense Russie, trois sœurs s’ennuient, mais espèrent : Moscou, le retour de l’enfance, la vraie vie… Tout est encore possible, le deuil est fini, la vie attend.La vie s’écoule, sans événement. Les officiers vont et viennent. Tous s’accrochent aux mots, mais les mots tuent ou s’usent.Les trois sœurs n’iront jamais à Moscou. Elles ont tout perdu, même l’espoir de partir.Les Trois Sœurs, la plus tchékhovienne des quatre grandes pièces de Tchekhov, a inspiré les plus grands metteurs en scène depuis Stanislavski jusqu’à Pintilié et Krejca.Comment vivre, comment survivre, en ce monde, en Russie et ailleurs ?« A la fin, les sœurs sentent que c’est seulement en reconstituant leur ensemble qu’elles peuvent survivre. Elles se cherchent, s’embrassent, en quête d’une unité nécessaire. Olga n’a-t-elle pas peur non pas du fait qu’on va les oublier, mais plutôt du fait qu’on va oublier combien elles étaient : la femme-mère, la femme-femme, la femme-enfant. Trois, la perfection ».
Recommandé par : François Busnel
Episode : Redécouvrez les plus grands classiques de la littérature Russe ! - La p'tite librairie
L'archipel du Goulag Alexandre Isaievitch Soljénitsyne
Immense fresque de l'univers concentrationnaire soviétique, L'Archipel du Goulag a été écrit dans la clandestinité. Les milliers de lettres et témoignages reçus par Alexandre Soljenitsyne après la publication de son roman Une journée d'Ivan Denissovitch constituent la base de cette oeuvre, qu'il qualifie d'« investigation littéraire » ; ces documents font de lui le dépositaire du malheur de tout un peuple. Secrètement sorti d'URSS, ce texte explosif suscite, lors de sa parution en Occident en 1974, une prise de conscience des réalités du régime soviétique.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par )
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Les Âmes mortes Nicolas Gogol
Jeune escroc ambitieux, Tchitchikov débarque dans la ville de N. Charmeur, drôle, attentionné, il séduit bien vite les notables locaux par ses bonnes manières et son entregent. Mais tout change quand il leur fait une curieuse proposition : il veut acheter leurs morts. Car les propriétaires terriens doivent payer un impôt pour leurs serfs, y compris ceux qui sont morts dans les cinq dernières années. Le héros compte placer ces "âmes mortes" sur un terrain fictif qu'il pourra hypothéquer à la banque. Cette combine pourrait lui rapporter gros... et cet étrange marché met la ville de N. en émoi.Comédie noire, le roman dénonce toutes les tares de l'Empire russe : la corruption des élites et la misère des masses. Paru en 1842, il fait immédiatement scandale. Avec cette farce absurde, véritable odyssée de la bassesse, Gogol pointe la médiocrité de l'âme humaine. De la vieille propriétaire avare à l'alcoolique obsédé par le jeu, des notables stupides aux fonctionnaires véreux, il dresse une terrible galerie de portraits de la noblesse russe. Les véritables âmes mortes, ce sont bien eux.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Pierre Lellouche)
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Anna Karénine Léon Tolstoï
«Chaque fois que Vronski lui adressait la parole, un éclair passait dans les yeux d'Anna, un sourire entrouvrait ses lèvres ; et, si désireuse qu'elle parût de la refouler, son allégresse éclatait en signes manifestes. "Et lui ?" pensa Kitty. Elle le regarda et fut épouvantée, car le visage de Vronski reflétait comme un miroir l'exaltation qu'elle venait de lire sur celui d'Anna.»
Recommandé par : François Busnel
Episode : Redécouvrez les plus grands classiques de la littérature Russe ! - La p'tite librairie
Bonjour tristesse Françoise Sagan
La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.
C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.
Ambre Chalumeau : Une virée dans la Riviera glamour des années 50 ; un livre qui a tellement choqué les parents à l’époque, que le Vatican a voulu l’interdire ; un récit d’adolescence qui n’a pas pris une ride ; et la naissance d’une jeune autrice culte. Direction la Côte d’Azur, pour ce premier épisode de Liste de lecture.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Ambre Chalumeau)
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
L'insoutenable légèreté de l'être Milan Kundera
«Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge?Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune.Qu'est-il resté de Tomas?Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre.Qu'est-il resté de Beethoven?Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein!"Qu'est-il resté de Franz?Une inscription : Après un long égarement, le retour.Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli.»
Recommandé par : François Busnel
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
Le joueur d'échecs Stefan Zweig
Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ».
Aurélie Jean : Je trouve qu'il est à la fois complexe et simple à lire. Il y a différents niveaux de lecture et surtout tu peux adapter ta compréhension du récit en fonction de ta propre expérience. Je dirais que ça donne beaucoup d’humilité.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Aurélie Jean)
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
L'attrape-cœurs Jerome David Salinger
Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d'œuvre, "L'attrape-cœurs", roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides ou émouvantes, d'incertitude et d'anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu.
Mathieu Palain : Un jour, j'étais tout seul à la gare, j'étais jeune journaliste à Libération, j'ai acheté ce livre. Pour quelle raison je l'ai acheté, j'en sais rien, peut-être parce que ça faisait trop de fois que je le croisais et qu'il fallait que je l'ouvre. Et ça a été, j'ai pas d'autre exemple comme ça de livre qui m'ont fait ce choc, ça a été une déflagration.
Kev Adams : Je trouve que c'est un livre qui ne vieillit pas. Tu vois, c'est un livre sur le passage à l’âge adulte, ce mec qui est perdu tout seul dans une grande ville comme New York, ça me bouleverse.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Mathieu Palain, Kev Adams)
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Frankenstein Mary Wollstonecraft Shelley
En expédition vers le pôle Nord, Robert Walton adresse à sa sœur des lettres où il évoque l’étrange spectacle dont il vient d’être le témoin depuis son bateau : la découverte, sur un iceberg, d’un homme en perdition dans son traîneau. Invité à monter à bord, Victor Frankenstein raconte qu’il n’est venu s’aventurer ici que pour rattraper quelqu’un – qui n’est autre que la créature monstrueuse qu’il créa naguère, et qui s’est montrée redoutablement criminelle.Paru en 1818, Frankenstein est né deux ans plus tôt sur les bords du Léman, un jour où Lord Byron proposait à quelques amis, dont le poète Shelley et son épouse Mary, que chacun écrivît une histoire de spectre. Ce roman fantastique annonce la science-fiction et, depuis près de deux siècles, n’a cessé de susciter un sublime effroi – de terrifier, donc, mais surtout de séduire.Edition commentée d'un classique de la littérature de genre, par J. P. Naugrette, qui a réalisé pour la Pochothèque l'édition du volume Poe.
Recommandé par : François Busnel
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
Orgueil et préjugés Jane Austen
Orgueil et préjugés (1813) est le roman le plus populaire de Jane Austen. L'histoire en est simple : Elizabeth Bennet, qui se croit dédaignée par Darcy, jeune homme riche et hautain, s'amourache d'un bel officier, Wickham. Au roman sentimental et de coup de foudre, Jane Austen substitue celui qui décrit l'évolution d'une psychologie plus complexe, où se mêlent la raison, le sentiment de gratitude, la méfiance à l'égard des «premières impressions». L'abondance des menus événements fait l'un des charmes du roman britannique. Elle se combine avec la finesse d'une analyse entièrement intégrée à la description du comportement, et avec un humour discret, mais toujours présent.Orgueil et préjugés (1813) est le roman le plus populaire de Jane Austen.
Recommandé par : François Busnel
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
L'amant Marguerite Duras
Dans L'Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son œuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière dans tous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l'incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre. Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa "scène fondamentale" : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s'approche d'une petite Blanche de quinze ans qu'il va aimer. Il faut lire les plus beaux morceaux de L'Amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain. Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois, capable de saisir toutes les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve ; on entend les cris de Cholon derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d'une formidable efficacité. À la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode. » (François Nourissier) Marguerite Duras (1914-1996) a reçu le prix Goncourt en 1984 pour ce roman. Traduit dans 35 pays, il s'est vendu à 2 400 000 exemplaires toutes éditions confondues.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Anne Hommel)
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Le parfum Patrick Süskind
Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n'avait besoin de rien.
Or ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bel et bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l'univers, car « qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le coeur des hommes ».
C'est son histoire, abominable… et drolatique, qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman très vite devenu un best-seller mondial, et aujourd'hui porté à l'écran.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Mathilde Thomas)
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
Jane Eyre Charlotte Brontë
D’où vient que nous revenions toujours à Jane Eyre avec le même attrait ? Avec le sentiment d’y trouver le romanesque porté à un degré de perfection ? Le roman offre un concentré de ce que le genre peut produire : l’histoire d’une formation, l’affrontement d’un être solitaire avec sa destinée, la passion, la peur, le mystère. C’est la révolte d’une humiliée, d’une femme inconvenante parce qu’elle s’oppose aux hommes. Jane est sauvage, directe, déjà féministe. Face à elle, le «cygne noir», Rochester, séducteur sulfureux, sadique et tendre, père et amant. Cette voluptueuse autobiographie déguisée - derrière Jane, on devine Charlotte - donne l’impression d’une âme parlant à l’âme.
Recommandé par : François Busnel
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
Au Bonheur des Dames Émile Zola
Le Second Empire vise à faire de Paris la capitale de la mode et du luxe. La ville se modernise. Les boutiques du Paris ancien laissent place peu à peu aux grands magasins, dans le voisinage des boulevards et de la gare Saint-Lazare. La nouvelle architecture illustre l'évolution des goûts : on entre dans le royaume de l'illusion. Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames, se lance dans le nouveau commerce. L'exploit du romancier est d'avoir transformé un épisode de notre histoire économique en aventure romanesque et en intrigue amoureuse. Rien d'idyllique pourtant : le magasin est construit sur un cadavre ensanglanté, et l'argent corrompt tout. Pour Zola, la réussite du grand magasin s'explique par la vanité des bourgeoises et le règne du paraître. Il nous décrit ici la fin et la naissance d'un monde : Paris, incarné ici dans un de ses mythes principaux, devient l'exemple de la cité moderne.
Recommandé par : François Busnel
Episode : 10 livres pour vous réconcilier avec la littérature classique ! - La p'tite librairie
La Maison de Claudine - La Naissance du jour - Sido Colette
Comment naît une écriture, en quel lieu mystérieux se forge-t-elle ? Pour Colette, la maison de son enfance, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne, en est la source vive dont elle prend conscience après le succès remporté par Chéri en 1920. Des souvenirs qui lui reviennent, dans les nouvelles et les courts chapitres de La Maison de Claudine (1922) et de Sido (1930), émerge une figure lumineuse, celle de Sido, sa mère. Entre ces deux ouvrages, La Naissance du jour (1928) permet à Colette, relisant les nombreuses lettres de Sido, et les réécrivant parfois, de mettre au jour tout ce qu'elle doit à cette mère. En pleine maturité littéraire, elle réinvente patiemment le modèle et le miroir de son oeuvre. Trois livres, trois chefs-d'oeuvre, qui offrent en filigrane le récit d'une double quête de l'auteure : celle de ses origines et celle de son écriture.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Lisa Chavy)
Episode : Colette - Sido - La p'tite librairie
Chéri Colette
Malgré une différence d'âge entre eux, Léa de Lonval est la maîtresse de Fred Peloux, surnommé Chéri. Léa ressent les moindres effets d'une passion qu'elle pense être la dernière. Il suffira à Chéri d'épouser la jeune Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets. Peinture narquoise d'un certain milieu demi-mondain.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Colette - Chéri - La p'tite librairie
Joseph Anton Salman Rushdie
Le 14 février 1989, Salman Rushdie reçut un coup de téléphone d’un journaliste de la BBC : il avait été «condamné à mort» par l'Ayatollah Khomeiny. Son crime ? Avoir écrit Les versets sataniques, un roman accusé d’être «contre l’Islam, le Prophète et le Coran». Ainsi commence l’extraordinaire histoire d’un écrivain devenu clandestin, changeant sans cesse de domicile, sous la protection permanente d’une équipe policière. Comment continuer à écrire ? À vivre des histoires d’amour ? Vaincre le désespoir et se relever ? Salman Rushdie nous raconte l’une des plus importantes batailles de notre époque pour la liberté d’expression. Il dit les réalités parfois cruelles, parfois comiques, d’un quotidien sous surveillance armée, retrace ses combats pour gagner le soutien des gouvernements, réfléchit au rôle de l’écriture dans nos sociétés. Il nous offre un livre saisissant, d’une importance vitale, sur la lutte toujours recommencée entre fanatisme et raison.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Salman Rushdie - Joseph anton - La p'tite librairie
Le coeur à rire et à pleurer Maryse Condé
La Guadeloupe des années cinquante. Contre des parents qui semblent surtout soudés par le mensonge, contre une mère aussi dure avec les autres qu'avec elle-même, contre un père timoré, la petite Maryse prend le chemin de la rébellion. La soif de connaissance, les rêves d'autonomie et de liberté la guident vers son destin d'écrivain. Mais peu à peu les épreuves de la vie appellent l'indulgence, la nostalgie de l'âme caraïbe restitue certains bonheurs de l'enfance. Et Maryse se souvient alors de cet instant qui lui redonna l'amour des siens, de cette ultime nuit où " roulée en boule contre son flanc, dans son odeur d'âge et d'arnica, dans sa chaleur ", elle retrouva sa mère en la perdant.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Maryse Condé - Le coeur à rire et à pleurer - La p'tite librairie
Si c'est un homme Primo Levi
On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur.
Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Primo Levi - Si c'est un homme - La p'tite librairie
Le Roman inachevé Louis Aragon
Ce poème s'appelle «Roman» : c'est qu'il est un roman, au sens ancien du mot, au sens des romans médiévaux ; et surtout parce que, malgré le caractère autobiographique, ce poème est plus que le récit - journal ou mémoires - de la vie de l'auteur, un roman qui en est tiré.Il faut le lire dans le contexte de l'œuvre d'Aragon. Il s'agissait ici d'éviter les redites : on n'y trouvera pas le côté politique des Yeux et la Mémoire ou les heures de la Résistance de La Diane française ou du Musée Grévin. Le domaine privé, cette fois, l'emporte sur le domaine public. Même si nous traversons deux guerres, et le surréalisme, et bien des pays étrangers.Poème au sens des Yeux et la Mémoire, ce Roman inachevé ne pouvait être achevé justement en raison de ces redites que cela eût comporté pour l'auteur. Peut-être la nouveauté de ce livre tient-elle d'abord à la diversité des formes poétiques employées. Diversité des mètres employés qui viendra contredire une idée courante qu'on se fait de la poésie d'Aragon.Il semble que, plus que le pas donné à telle ou telle méthode d'écriture, Aragon ait voulu marquer que la poésie est d'abord langage, et que le langage, sous toutes ses formes, a droit de cité dans ce royaume sans frontières qu'on appelle la poésie.Plus que jamais, ici, l'amour tient la première place.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Louis Aragon - Le roman inachevé - La p'tite librairie
Le Journal d'Anne Frank Anne Frank
Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans «l’Annexe» de l’immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l’un des plus émouvants sur la vie quotidienne d’une famille juive sous le joug nazi. Cette édition comporte des pages inédites.
Recommandé par : François Busnel
La nuit Élie Wiesel
Né en 1928 à Sighet en Transylvanie, Elie Wiesel était adolescent lorsqu'en 1944 il fut déporté avec sa famille à Auschwitz puis à Birkenau. La Nuit est le récit de ses souvenirs : la séparation d'avec sa mère et sa petite sœur qu'il ne reverra plus jamais, le camp où avec son père il partage la faim, le froid, les coups, les tortures... et la honte de perdre sa dignité d'homme quand il ne répondra pas à son père mourant. « La Nuit, écrivait Elie Wiesel en 1983, est un récit, un écrit à part, mais il est la source de tout ce que j'ai écrit par la suite. Le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de notre génération est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ou plutôt qui survit au père. La Nuit est l'histoire de cette expérience. » Publié en 1958 aux Éditions de Minuit, La Nuit est le premier ouvrage d'Elie Wiesel qui est, depuis, l'auteur de plus de quarante œuvres de fiction et de non-fiction. Aux États-Unis, une nouvelle traduction, avec une préface d'Elie Wiesel, connaît depuis janvier 2006 un succès considérable. C'est cette nouvelle édition que nous faisons paraître.
Recommandé par : François Busnel
Vers le Phare Virginia Woolf
Une soirée d'été sur une île au large de l'Écosse. Pôle de convergence des regards et des pensées, Mrs Ramsay exerce sur famille et amis un pouvoir de séduction quasi irrésistible. Un enfant rêve d'aller au Phare. L'expédition aura lieu un beau matin d'été, dix ans plus tard. Entretemps, mort et violence envahissent l'espace du récit. Au bouleversement de la famille Ramsay répond le chaos de la Première Guerre mondiale. La paix revenue, il ne reste plus aux survivants désemparés, désunis, qu'à reconstruire sur les ruines.
Des bonheurs et des déchirements de son enfance, Virginia Woolf a fait la trame d'une œuvre poétique, lumineuse et poignante qui dit encore le long tourment de l'écriture et la brièveté de ses joies : visions fragiles, illuminations fugaces, «allumettes craquées à l'improviste dans le noir.»
Recommandé par : François Busnel
Episode : Virginia Woolf - Vers le phare - La p'tite librairie
Journal d'un écrivain Virginia Woolf
Sa vie durant, Virginia Woolf a tenu un journal. Des 26 volumes qui ont fini par le composer, son mari Leonard Woolf a choisi d'extraire certains passages, notamment centrés sur son travail d'écrivain et de critique littéraire, mais pas seulement. En résulte un livre débordant de vie et d'une passion difficile à contenir, et qui mêle anecdotes, réflexions sur l'écriture, confessions intimes, mais aussi considérations amères sur un monde lacéré par la guerre ; le livre d'un écrivain porté par " l'insatiable désir d'écrire quelque chose de valable avant de mourir ; le sentiment dévorant de la brièveté et de la fièvre de la vie.
A mi-chemin entre la littérature et la vie, ces pages offrent le portrait le plus direct et le plus fascinant d'un immense auteur, et de son époque.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Virginia Woolf - Journal d'un écrivain - La p'tite librairie
Un lieu à soi Virginia Woolf
Un lieu à soi : c'est cet espace que réclame ici Virginie Woolf pour les femmes. Un espace qui est double : espace concret de la pièce de travail où s'isoler ; espace mental de la liberté de penser. Cet espace, c'est d'abord du temps à elles (et donc moins de tâches domestiques). C'est ensuite une liberté économique qui leur permet de s'assumer seules. C'est enfin l'espace qui reste à créer dans la tête des hommes (et souvent des femmes) pour admettre que oui, les femmes peuvent travailler, penser et écrire à l'égal des hommes.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Virginia Woolf - Un lieu à soi - La p'tite librairie
Les Huit montagnes Paolo Cognetti
Pietro est un enfant de la ville. L’été de ses onze ans, ses parents louent une maison à Grana, au cœur du val d’Aoste. Là-bas, il se lie d’amitié avec Bruno, un vacher de son âge. Tous deux parcourent inlassablement les alpages, forêts et chemins escarpés. Dans cette nature sauvage, le garçon découvre également une autre facette de son père qui, d’habitude taciturne et colérique, devient attentionné et se révèle un montagnard passionné.Vingt ans plus tard, le jeune homme reviendra à Grana pour y trouver refuge et tenter de se réconcilier avec son passé.Hymne à l’amitié, histoire familiale, ce texte splendide nous fait aussi et surtout ressentir la force de la montagne, personnage à part entière, capable de bousculer des existences et de transformer des êtres.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Paolo Cognetti - Les huit montagnes - La p'tite librairie
Toutes ces vies jamais vécues Anuradha Roy
Mychkine, paysagiste indien de renom, coule une retraite paisible lorsqu'il reçoit un colis inattendu en provenance du Canada : des lettres envoyées par sa mère, Gayatri, à une ancienne voisine. Elles ont été écrites entre juillet 1937 - moment où Gayatri est partie pour Bali, laissant les siens derrière elle - et octobre 1941, date à laquelle cette correspondance s'interrompt mystérieusement. Il y découvre que, contrairement aux rumeurs, Gayatri n'a pas quitté son mari pour un colon anglais, mais pour un peintre allemand, Walter Spies, qu'elle a suivi dans l'espoir de retrouver sa vie d'artiste. Marquant ainsi au fer rouge dans la mémoire de Mychkine, alors âgé de neuf ans, ce jour terrible où elle a choisi de l'abandonner. À travers le regard aimant d'un fils meurtri, Anuradha Roy retrace la trajectoire heurtée d'une femme libre, prise dans le tumulte de son époque.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Anuradha Roy - Toutes ces vies jamais vécues - La p'tite librairie
Être sans destin Imre Kertész
De son arrestation, à Budapest, à la libération du camp, un adolescent a vécu le cauchemar d'un temps arrêté et répétitif, victime tant de l'horreur concentrationnaire que de l'instinct de survie qui lui fit composer avec l'inacceptable. Parole inaudible avant que ce livre ne la vienne proférer dans toute sa force et ne pose la question de savoir ce qu'il advient, quand l'homme est privé de tout destin, de son humanitéImre Kertész ne veut ni témoigner ni « penser » son expérience mais recréer le monde des camps, au fil d'une impitoyable reconstitution immédiate dont la fiction pouvait seule supporter le poids de douleur. Cette oeuvre dont l'élaboration a requis un inimaginable travail de distanciation et de mémoire dérangera tout autant ceux qui refusent encore de voir en face le fonctionnement du totalitarisme que ceux qui entretiennent le mythe d'un univers concentrationnaire manichéen.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Imre Kertész - Etre sans destin - La p'tite librairie
Loin de la foule déchaînée Thomas Hardy
Dans le comté rural du Wessex, Gabriel Oak demande en mariage la jolie Bethsabée Everdene, offrant à cette orpheline désargentée une situation confortable et la promesse d’une vie heureuse. Farouchement attachée à son indépendance, la jeune femme se refuse à lui. Elle hérite bientôt d’une propriété à Weatherbury, qu’elle décide de gérer seule, en maîtresse femme. Alors que tout semble lui sourire, Bethsabée se retrouve en proie aux désirs de Boldwood, un riche fermier, puis de Troy, un sergent sans foi ni loi, et enfin de son premier soupirant, le fidèle Oak, qui, par le plus grand des hasards, s’est fait engager par celle qu’il avait résolu d’oublier. Ce quatuor amoureux va se déchirer et semer le trouble dans le cœur et la vie de l’héroïne.Loin de la foule déchaînée, chef-d’œuvre de Thomas Hardy, fait au gré des saisons le récit de vies tumultueuses et d’amours contrariées au sein d’une nature aussi spectaculaire qu’impitoyable.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Thomas Hardy - Loin de la foule déchaînée - La p'tite librairie
New York Paul Morand
Publié en 1930, ce livre constituait un essai mythologique, une longue nouvelle, un guide touristique, un reportage, un traité d'ethnologie...
Recommandé par : François Busnel
L'Invention de la solitude Paul Auster
Le premier livre de Paul Auster, «L’Invention de la solitude», est aussi l’ouvrage fondateur de son œuvre, son art poétique. Une manière pour lui de montrer, par-delà la mort du père et à travers la recherche de l’identité, que le langage “est notre manière d’exister dans l’univers. ”
Recommandé par : François Busnel
Episode : Paul Auster - L'invention de la solitude - La p'tite librairie
Mademoiselle de Clermont Madame de Genlis
"Non, quoi qu'en disent les amants et les poètes, ce n'est point loin des cités fastueuses, ce n'est point dans la solitude et sous le chaume, que l'amour règne avec le plus d'empire. Il aime l'éclat et le bruit, il s'exalte de tout ce qui satisfait l'ambition, la louange, la pompe et la grandeur. C'est au milieu des passions factices, produites par l'orgueil et par l'imagination, c'est dans les palais, c'est entouré des plus brillantes illusions de la vie, qu'il naît avec promptitude et qu'il s'accroît avec violence ; c'est là que la délicatesse et tous les raffinements du goût embellissent ses offrandes, président à ses fêtes, et donnent à son langage passionné des grâces inimitables et une séduction trop souvent irrésistible !" Dans cette nouvelle historique, voyage subtil sur "la carte de Tendre" paru à l'orée du XIXᵉ romantique, Madame de Genlis (1746-1830) porte ses deux héros, mademoiselle de Clermont et le duc de Melun, au rang d'amants maudits de la littérature.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Félicité De Genlis - Mademoiselle de clermont - La p'tite librairie
Le passant du bout du monde Francisco Coloane
Le vieux loup du Grand Sud nous sort un dernier tour de son sac : l'histoire de sa vie. Un livre aussi indiscipliné que sa tignasse. "J'ai veillé dans ces pages, explique-t-il, à ce que l'écriture triche le moins possible. Au moins mes lecteurs ne seront pas dépaysés. Je leur vends cette fois encore le même alcool, aussi peu frelaté que possible : simplement, cette dernière cuvée aura mariné un peu plus longtemps que les autres dans le tonneau".
Recommandé par : François Busnel
Episode : Francisco Coloane - Le passant du bout du monde - La p'tite librairie
De rose alors ne reste que l'épine Antoinette Deshoulières
Amie de Corneille, de La Fontaine et de La Rochefoucauld, tenant la dragée haute à Boileau dans le débat littéraire, grandement admirée de Voltaire et Sainte-Beuve, Antoinette Deshoulières (1638-1694) a produit une oeuvre poétique d'une grande virtuosité formelle, alternant les tons, les formes et les genres. Moraliste lucide et audacieuse, elle s'en prend aux lettrés pédants, aux latineurs qui snobent la langue française. Philosophe de la vie simple, elle conteste la prétention de l'homme à dominer le monde animal et végétal. Femme, elle revendique comme Christine de Pizan un statut de femme de lettres à part entière. Cette publication souhaite rendre justice à une grande voix de la poésie française du XVIIᵉ siècle injustement et inexplicablement oubliée.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Antoinette Deshoulières - De rose alors ne reste que l'épine - La p'tite librairie
Pensées Blaise Pascal
En 1656, après une existence mondaine où il cherche la gloire par l'exploitation de ses recherches scientifiques, Pascal entreprend une Apologie de la religion chrétienne que sa santé ne lui laissera pas le temps d'achever et dont nous restent seulement les fragments des Pensées. Le genre apologétique alors n'est pas nouveau. Mais Pascal écarte les démonstrations métaphysiques, inutiles et incertaines. Parce qu'il s'adresse au libertin, figure de l'incroyant, il ne parle pas d'emblée le langage de la foi que son interlocuteur ne recevrait pas : il ne part pas de Dieu pour aller à l'homme, mais de l'homme qui cherche le bonheur pour le tourner vers Dieu.
Le lecteur devient donc partenaire d'un dialogue : il s'aventure dans une démarche où tout son être est engagé et qui doit le conduire à se mettre en chemin vers un Dieu que ne chante plus l'harmonie brisée du cosmos, un Dieu plus que caché : un Dieu qui se cache. Et celui qui laisse les espaces infinis à leur effrayant silence est le même qui murmure à l'âme : « Console-toi, tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais trouvé. »
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Yves Bréchet)
Pensées pour moi-même Marc Aurèle
On sent en soi-même un plaisir secret lorsqu'on parle de cet empereur ; on ne peut lire sa vie sans une espèce d'attendrissement ; tel est l'effet qu'elle produit qu'on a meilleure opinion de soi-même, parce qu'on a meilleure opinion des hommes.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Marc Aurèle - Pensées pour moi-même - La p'tite librairie
Thomas l'obscur Maurice Blanchot
«Thomas demeura à lire dans sa chambre. Il était assis sur une chaise de velours, les mains jointes au-dessus de son front, les pouces appuyés contre la racine des cheveux, si absorbé qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient se penchaient sur son épaule et lisaient ces phrases : "Il descendit sur la plage : il voulait marcher. L'engourdissement gagnait après les parties superficielles les régions profondes du cœur. Encore quelques heures et il savait qu'il s'en irait doucement à un état incompréhensible sans jamais connaître le secret de sa métamorphose. Encore quelques instants et il éprouverait cette paix que donne la vie en se retirant, cette tranquillité de l'abandon au crime et à la mort. Il eut envie de s'étendre sur le sable : las et informe, il épiait le moment où allait paraître la première agonie de sa vie, un sentiment merveilleux qui doucement le délierait de ce qu'il y avait de raidi dans ses articulations et ses pensées. Il vit que tout en lui préparait le consentement : son corps commençait à se détendre ; ses mains ouvertes s'offraient au malheur ; ses yeux mi-fermés faisaient signe au destin."»
Recommandé par : François Busnel
Episode : Maurice Blanchot - Thomas l'obscur - La p'tite librairie
Suite française Irène Némirovsky
Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard… Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent… Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Irène Némirovsky - Suite française - La p'tite librairie
L'Ascension du mont Ventoux Pétrarque
C'est l'une des lettres les plus célèbres de toute la tradition épistolaire occidentale. L'une des plus belles, l'une des plus essentielles aussi. On y a vu l'invention du paysage. Pétrarque, poète et ecclésiastique à la cour papale, a trente-deux ans en 1336 lorsqu'il rédige cette lettre à l'attention de son confesseur. Cela fait plus de dix ans qu'il vit à Avignon et que Laure l'a éconduit. Le mont Ventoux appartient au spectacle naturel de la région à laquelle Pétrarque est si attaché depuis son enfance. Pic d'une crise spirituelle, le récit de son ascension est celui d'une formidable expérience dont il découvre la portée allégorique. L'Ascension du mont Ventoux marque une conversion, la réconciliation de Pétrarque avec l'ordre du monde et la splendeur de Dieu.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Pétrarque - L'ascension du mont ventoux - La p'tite librairie
Putain Nelly Arcan
En 2001 paraissait Putain, longue psalmodie rageuse dans laquelle une jeune inconnue, moins romancière que poète, se battait à poings nus contre certaines de nos malédictions : la dictature planétaire de l'image, « la plus vieille histoire des femmes, celle de l'examen de leur corps ». Putain n'était ni un témoignage ni une fiction, c'était une danse de guerre – et une étourdissante prouesse littéraire. Cependant, jetée devant les caméras, l'auteure s'y révélait aussi embarrassée que ses personnages. Malaise et malentendu : une guerrière, oui, mais dépourvue d'armure. Le 24 septembre 2009, quelques heures avant un passage à la télévision, Nelly Arcan se donnait la mort dans son appartement de Montréal. À dix ans de distance, il était indispensable de rééditer ce livre « scandaleusement intime ». Une des voix les plus singulières et les plus radicales d'outre-Atlantique. Nelly Arcan, de son vrai nom Isabelle Fortier, est née au Québec, à la lisière des États-Unis. Le passage de la province à la grande ville, vers 18 ans, est vécu par elle comme un traumatisme. Tout en s'inscrivant à l'université, elle devient escort-girl. Elle publiera trois livres en huit ans, avant son suicide : Putain (2001), Folle (2004) et À ciel ouvert (2007), auxquels s'ajoutera un volume de textes posthumes, Burqa de chair (2010).
Recommandé par : François Busnel
Jean de Florette Marcel Pagnol
Au village des Bastides Blanches, on hait ceux de Crespin. C'est pourquoi lorsque Jean Cadoret, le Bossu, s'installe à la ferme, des Romarins, on ne. lui parle pas de la source cachée. Ce qui facilite les manoeuvres des Soubeyran, le Papet et son neveu Ugolin., qui veulent. lui racheter son domaine à bas prix... Jean de Florette (1962), premier volume clé L'Eau des collines, marque, trente, ans après Pirouettes, le retour de Pagnol au roman. C'est l'épopée de l'eau nourricière sans laquelle rien n'est possible. Marcel Pagnol y développe l'histoire du père de Manon, évoquée sous forme de flash-back dans le film Manon des sources (1952). Les dialogues sont savoureux, et la prose aussi limpide que dans les Souvenirs d'enfance. Quant, au Papet et à Ugolin, à la fois drôles et terrifiants, ils sont parmi les créations les plus complexes de Pagnol. « Tu comprends, s'ils avaient bu l'eau de la citerne, c'est sûr qu'ils seraient morts tous les trois, et moi ça m'aurait embêté. D'avoir bouché la source, c'est pas criminel : c'est pour les oeillets. Mais si, à cause de ça, il y avait des morts, eh bien peut-être qu'après nous n'en parlerions pas, mais nous y penserions. »
Recommandé par : François Busnel
Episode : Marcel Pagnol - Jean de florette - La p'tite librairie
Inconnu à cette adresse Kathrine Kressmann Taylor
Ils sont tous deux allemands. L'un est juif, l'autre non, et leur amitié semble indéfectible. Ils s'expatrient pour fonder ensemble une galerie d'art en Californie, mais, en 1932, Martin rentre en Allemagne. Au fil de leurs échanges épistolaires, Max devient le témoin impuissant d'une contamination morale sournoise et terrifiante : Martin semble peu à peu gagné par l'idéologie du IIIᵉ Reich. Le sentiment de trahison est immense ; la tragédie ne fait que commencer...
Recommandé par : François Busnel (et aussi par )
Episode : Kathrine Kressmann Taylor - Inconnu à cette adresse - La p'tite librairie
Le monde selon Garp John Irving
Jenny Fields ne veut pas d’homme dans sa vie mais elle désire un enfant. Ainsi naît Garp. Il grandit dans un collège où sa mère est infirmière. Puis ils décident tous deux d’écrire, et Jenny devient une icône du féminisme. Garp, heureux mari et père, vit pourtant dans la peur : dans son univers dominé par les femmes, la violence des hommes n’est jamais loin… Un livre culte, à l’imagination débridée, facétieuse satire de notre monde.
Né en 1942, John Irving a longtemps hésité entre devenir lutteur ou écrivain. Scénariste, il est surtout mondialement reconnu pour ses romans, disponibles en Points, dont Je te retrouverai, Une veuve de papier, La Quatrième Main et L’Épopée du buveur d’eau.
Recommandé par : François Busnel
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Premier de cordée Roger Frison-Roche
Pour ramener à bon port le corps de son père, foudroyé en pleine ascension, Pierre est prêt à braver tous les dangers. À Chamonix, les guides se mobilisent : Servettaz était le meilleur d'entre eux. La montagne est une redoutable tueuse, elle sélectionne impitoyablement ses victimes. Celles-ci le savent bien, elles qui la consomment comme une drogue et la portent dans leur sang. Une histoire qui parle de passion, de courage et de la solidarité des hommes.
Recommandé par : François Busnel
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D'acier Silvia Avallone
Il y a la Méditerranée, la lumière, l’île d’Elbe au loin. Mais ce n’est pas un lieu de vacances. C’est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons uniformes, on a vue sur la mer, sur les jeux des enfants qui ont fait de la plage leur cour de récréation. La plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les filles en starlettes de la télévision. De quoi oublier les conditions de travail à l’aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires… Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les souveraines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d’évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s’emparer de l’avenir.
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Un Anthropologue en déroute Nigel Barley
Pourquoi diable Nigel Barley s’est-il mis un jour en tête de devenir anthropologue ? Pour sa thèse il avait choisi les Anglo-Saxons mais, tout plan de carrière impliquant une étude de terrain, c’est finalement une modeste tribu montagnarde du Nord-Cameroun, les Dowayo, qui lui échoit. Une sinécure ? Si l’on veut… Non que les Dowayo se montrent hostiles, mais insaisissables plutôt, et imprévisibles. Barley se voit transformé tour à tour en infirmier, banquier, chauffeur de taxi, exploité jusqu’à l’os par une tribu hilare. Il finira par comprendre que l’objet d’observation, en fait, c’est lui.
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Les particules élémentaires Michel Houellebecq
Michel, chercheur en biologie rigoureusement déterministe, incapable d'aimer, gère le déclin de sa sexualité en se consacrant au travail, à son Monoprix et aux tranquillisants. Une année sabbatique donne à ses découvertes un tour qui bouleversera la face du monde. Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Un séjour au "Lieu du Changement", camping post-soixante-huitard tendance New Age, changera-t-il sa vie ? Un soir, une inconnue à la bouche hardie lui fait entrevoir la possibilité pratique du bonheur. Par leur parcours familial et sentimental chaotique, les deux demi-frères illustrent de manière exemplaire la société d'aujourd'hui et la quête complexe de l'amour vrai.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Michel Houellebecq - Les particules élémentaires - La p'tite librairie
Kim Rudyard Kipling
S'il fallait choisir un livre qui résume toute l'œuvre de Kipling, son chef-d'œuvre, ce serait celui-là. Le prix Nobel anglais, dont la stature littéraire a été immense, puis, après l'éclipse liée à la décolonisation, de nouveau importante, y a résumé une expérience, une double culture, un amour. L'expérience nourrie par son enfance en Inde, la double culture anglo-indienne, l'amour de l'enfance sont portés par l'art du récit : roman d'espionnage, roman de formation, roman picaresque. Les figures du grand chemin, l'éducation de Kim grâce à son mentor, le lama, la présence, à l'horizon, des officiers britanniques, qui confieront à Kim une mission avant de l'enrôler définitivement, animent ce livre, qui est bien un roman d'aventures, le seul que l'on puisse opposer à Conrad. L'enfance, la philosophie, l'Inde, le romanesque, dans un style sensible, pittoresque, plein d'humour et de poésie.
Recommandé par : François Busnel
Au-dessous du volcan Malcolm Lowry
Aussi quand tu partis, Yvonne, j'allai à Oaxaca. Pas de plus triste mot. Te dirai-je, Yvonne, le terrible voyage à travers le désert, dans le chemin de fer à voie étroite, sur le chevalet de torture d'une banquette de troisième classe, l'enfant dont nous avons sauvé la vie, sa mère et moi, en lui frottant le ventre de la tequila de ma bouteille, ou comment, m'en allant dans ma chambre en l'hôtel où nous fûmes heureux, le bruit d'égorgement en bas dans la cuisine me chassa dans l'éblouissement de la rue, et plus tard, cette nuit-là, le vautour accroupi dans la cuvette du lavabo ? Horreur à la mesure de nerfs de géant !
Recommandé par : François Busnel
Episode : Malcolm Lowry - Au-dessous du volcan - La p'tite librairie
84, Charing Cross Road Helene Hanff
Un beau jour d'octobre 1949, la new-yorkaise Helene Hanff écrit à la librairie Marks & Co., au 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame au libraire Frank Doel des livres pour assouvir son insatiable soif de découvertes. Très vite, leurs échanges laissent place aux confidences et à une relation unique...L'histoire vraie, émouvante et inoubliable de deux êtres que rapproche l'amour des lettres.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Helene Hanff - 84 charing cross road - La p'tite librairie
Disgrâce J.M. Coetzee
« Prodigieux roman qui a sa place parmi les chefs-d’œuvre de la littérature universelle. »Le Nouvel ObservateurDavid Lurie, 52 ans, deux fois divorcé, enseigne à l’université du Cap. Une jeune étudiante, parmi ses nombreuses conquêtes, finit par l’accuser de harcèlement sexuel. Contraint à la démission, David se réfugie auprès de sa fille, Lucy, qui vit dans une ferme isolée. Mais les temps ont changé et sa retraite vire au drame. La bourgeoisie sud-africaine doit payer pour les crimes de l’apartheid…
Né en 1940, J.M.Coetzee enseigne la littérature. Son œuvre, empreinte des années d’apartheid, est saluée dans le monde entier et traduite dans plus de vingt-cinq langues. Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 2003.
Recommandé par : François Busnel
Alias Caracalla Daniel Cordier
"Voici donc, au jour le jour, trois années de cette vie singulière qui commença pour moi le 17 juin 1940, avec le refus du discours de Pétain puis l'embarquement à Bayonne sur le Léopold II. J'avais 19 ans. Après deux années de formation en Angleterre dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, j'ai été parachuté à Montluçon le 25 juillet 1942. Destiné à être le radio de Georges Bidault, je fus choisi par Jean Moulin pour devenir son secrétaire. J'ai travaillé avec lui jusqu'à son arrestation, le 21 juin 1943. Ces années, je les raconte telles que je les ai vécues, dans l'ignorance du lendemain et la solitude de l'exil. J'ai choisi pour cela la forme d'un "journal", qui oblige à déplier le temps et à fouiller dans les souvenirs. Les conversations que je relate ont pris spontanément la forme de dialogues. Qu'en penser après tant d'années ? J'ai trop critiqué les souvenirs des autres pour être dupe de mes certitudes : là où finissent les documents, commence le no man's land du passé, aux repères incertains. Mais s'il est dans la nature d'un témoignage d'être limité, il n'en est pas moins incomparable : instantané du passé, il permet de faire revivre les passions disparues. J'ai consacré beaucoup de temps et de soins à traquer la vérité - elle seule donne un sens à une telle entreprise - pour évoquer le parcours du jeune garçon d'extrême droite que j'étais, qui, sous l'étreinte des circonstances, devient un homme de gauche. La vérité est parfois atroce."
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Dans le faisceau des vivants Valérie Zenatti
Un romancier et sa traductrice, ou deux amis qui se parlaient sans cesse, y compris dans le silence. D’écriture, de langues, d’amour et d’enfance.Lorsque Aharon Appelfeld meurt, Valérie Zenatti ne peut se résoudre à perdre cette voix qui résonne si puissamment en elle. Elle explore alors tous les moyens d’approcher le mystère de la rencontre, allant jusqu’à Czernowitz, ville natale de l’écrivain, où la joie de vivre et d’écrire se rejoignent dans une blancheur éclatante.Valérie Zenatti a traduit la plupart des livres d’Aharon Appelfeld, l’un des grands écrivains de notre temps.
Scénariste et écrivain, elle est l’auteure de livres destinés à la jeunesse (Une bouteille dans la mer de Gaza) et de plusieurs romans dont Jacob, Jacob, couronné par le prix du Livre Inter.
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À Rebours Joris Karl Huysmans
Jean des Esseintes est un aristocrate que la société dégoûte. Il vomit ses valeurs, ses goûts, sa morale, son matérialisme. Décidant de se couper du monde, il s'enferme dans une maison qu'il aménage à sa fantaisie, et transforme en musée imaginaire et en chambre d'illusions. Il va à l'encontre, "à rebours" de tout. Et Huysmans, qui se livre à une critique féroce des valeurs consacrées en art et en littérature, pousse très loin la provocation dans l'éloge du crime et de la perversion. Anti-roman, À Rebours tient de l'essai, de l'encyclopédie, et du poème en prose. Rythmé par l'évolution de la névrose du héros, c'est aussi un grand récit de l'angoisse, une quête de sens désespérée.
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Le rapport de Brodeck Philippe Claudel
Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire.Il faut que tout le monde le sache. Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m'ont forcé :« Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études. » J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir : « Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses [...]. »
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Une vie bouleversée Etty Hillesum
De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui émane. Un e foi indéfectible en l'homme alors qu'il accomplit ses plus noirs méfaits. Car si ces années de guerre voient l'extermination des Juifs en Europe, elles sont pour Etty des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note, en 1942, " Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. A chaque instant. ", trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l'affirmation d'un altruisme absolu. Parti le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d'où elle envoie d'admirables lettres à ses amis d'Amsterdam, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.
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Vivre libre Henry de Monfreid
L'ode à la vie libre d'Henry de Monfreid Henry de Monfreid avait caché dans ses archives un trésor, puzzle de son « testament spirituel », aujourd'hui reconstitué. À travers une interview, un questionnaire (de Proust), ou de multiples textes inédits, il nous parle de lui et de la vie vraie. Celle qui ne s'encombre pas des conventions. Et dans la plus pure tradition des conteurs du soir, il nous donne envie de vivre. Vivre libre.
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L'Affaire Lerouge Emile Gaboriau
Un crime atroce vient secouer le calme de la petite commune de Bougival. Nous sommes en mars 1862 et la veuve Lerouge a été sauvagement assassinée dans sa maison isolée. Lecoq, un jeune agent de la Sûreté parisienne, est envoyé sur les lieux. Il s’adjoint les services d’un détective amateur, le père Tabaret, pour mener à bien l’enquête qui s’annonce difficile. Grâce à la révolutionnaire méthode d’investigation psychologique du père Tabaret, le duo d’enquêteurs pittoresque et atypique fera la lumière sur l’extraordinaire complot à l’origine du meurtre de Bougival.
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Tuer le fils Benoît Séverac
Un fils tue pour prouver à son père qu'il est un homme. Des années plus tard, lorsque le fils sort de prison, le père est assassiné. Hasard ou coïncidence ? Pour prouver à son père violent, qui le méprise depuis toujours, qu’il est un homme, un vrai, Matthieu commet un meurtre. Il prend quinze ans de prison. Au lendemain de sa libération, son père est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais aux yeux des enquêteurs, cela ne colle pas : pourquoi Matthieu sacrifierait-il encore sa liberté ? Entre virilité toxique, Œdipe délétère, résilience, fiction et réalité, l’inspecteur Cérisol et son équipe vont devoir plonger dans les arcanes de cette terrible relation père-fils.
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La confession d'un enfant du siècle Alfred de Musset
«Alors ces hommes de l'Empire, qui avaient tant couru et tant égorgé... se regardèrent dans les fontaines de leurs prairies natales, et ils s'y virent si vieux, si mutilés, qu'ils se souvinrent de leurs fils, afin qu'on leur fermât les yeux. Ils demandèrent où ils étaient ; les enfants sortirent des collèges, et ne voyant plus ni sabres, ni cuirasses, ni fantassins, ni cavaliers, ils demandèrent à leur tour où étaient leurs pères. Mais on leur répondit que la guerre était finie, que César était mort, et que les portraits de Wellington et de Blücher étaient suspendus dans les antichambres des consulats et des ambassades, avec ces deux mots au bas : Salvatoribus mundi.Alors s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse.»
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L'Exécution du roi Jean-Clément Martin
Le procès de Louis XVI.Le 21 janvier 1793, à 10 heures du matin, Louis XVI – considéré par ses sujets comme le représentant de Dieu sur terre et à la tête d'une monarchie séculaire – monte sur l'échafaud. Comment un tel événement, impensable pour les contemporains, a-t-il pu se produire ? C'est à cette question que répond Jean-Clément Martin, montrant de manière très claire que l'exécution du roi est l'enjeu d'une lutte féroce entre toutes les composantes sociales et politiques générées par la Révolution : Feuillants, Girondins, Jacobins, sans-culottes, fédérés, royalistes. Et que chaque camp se positionne face aux autres pour sa survie. Il explore aussi et surtout comment le procès ne pouvait pas être un acte judiciaire, mais un acte éminemment politique à l'issue débattue âprement jusqu'aux derniers instants.
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Les Soleils des indépendances Ahmadou Kourouma
Quel sera le sort de Fama, authentique prince malinké, aux temps de l’indépendance et du parti unique ? L’ancien et le nouveau s’affrontent en un duel tout à la fois tragique et dérisoire tandis que passe l’histoire, avec son cortège de joies et de souffrances.Au-delà de la fable politique, Ahmadou Kourouma restitue comme nul autre toute la profondeur de la vie africaine, mêlant le quotidien et le mythe dans une langue réinventée au plus près de la condition humaine. Dès sa parution en 1970, ce livre s’est imposé comme un des grands classiques de la littéraure africaine.
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Episode : Ahmadou Kourouma - Les soleils des indépendances - La p'tite librairie
Verre Cassé Alain Mabanckou
Verre Cassé est un client assidu du Crédit a voyagé, un bar congolais des plus crasseux. Un jour, L'Escargot entêté, le patron, lui propose de mettre sur papier les prouesses héroïco-comiques des habitués… Dans un cahier de fortune, sous la plume désabusée de cet ancien instituteur ivrogne, prend vie l'histoire horrifique d'une troupe d'éclopés aux aventures fantastiques.
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Le bruit et la fureur William Faulkner
Oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui je meurs pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit...pauvre Quentinelle se renversa en arrière appuyée sur ses brasles mains nouées autour des genouxtu n'as jamais fait cela n'est-ce pasfait quoice que j'ai faitsi si bien des fois avec bien des femmespuis je me suis mis à pleurer sa main me toucha de nouveau et je pleurais contre sa blouse humide elle était étendue sur le dos et par-delà ma tête elle regardait le ciel je pouvais voir un cercle blanc sous ses prunelles et j'ouvris mon couteau.
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Impressions d'Afrique Raymond Roussel
Qu'on ne s'attende pas à un roman d'aventures, encore moins à des souvenirs de voyage : Impressions d'Afrique, paru en 1909, est un laboratoire d'expérimentation littéraire, où l'histoire commence au chapitre I ou au chapitre X, selon le choix du lecteur ; chaque mot en recèle un autre, chaque phrase contient en germe un roman à venir. Edmond Rostand, le premier, fut fasciné ; puis Marcel Duchamp - il dit s'en être inspiré pour La Mariée mise à nu -, Michel Leiris, André Breton, Georges Perec... Et pourtant, ce texte magistral, où les excès de l'imagination n'ont d'égal que l'extrême maîtrise de l'écriture, n'intéressa pas même les éditeurs : Roussel dut le publier à son compte. Est-ce l'oeuvre d'un fou mystificateur ? d'un hermétiste ? d'un oulipien avant l'heure ? Peu importe. Comme l'écrivait Paul Reboux : «C'est un livre extraordinaire, ahurissant, cocasse, chimérique ; donc, ce n'est pas un livre indifférent.»
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Louons maintenant les grands hommes James Agee
James Agee, après avoir fait ses études à Harvard, a été chargé par le groupe de presse Time Life d'un reportage de six semaines sur les Blancs pauvres de l'Alabama. Accompagné de Walker Evans – qui deviendra le plus célèbre photographe américain –, ils vont, au sein de trois familles, tenter d'approcher la vérité. Mais qu'est-ce que la vérité d'un homme, d'une société ? N'est-elle pas insaisissable ? Agee nous le fait percevoir. L'intention première est donc un compte rendu. Mais la personnalité fiévreuse de l'auteur va tirer de la vie la plus humble son expression la plus haute. C'est une protestation contre la réalité, une déchirure, une brûlure intérieure qui inspirent ces portraits dont la tonalité, des plus singulières, bouscule la tradition sociologique : comment cette pauvreté sans retour et ces détresses intérieures sont-elles possibles ?
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Episode : James Agee - Louons maintenant les grands hommes - La p'tite librairie
L'Enfant noir Camara Laye
L'enfant noir grandit dans un village de Haute-Guinée où le merveilleux côtoie quotidiennement la réalité. Son père, forgeron, travaille l'or au rythme de la harpe des griots et des incantations aux génies du feu et du vent. Respectée de tous, sa mère jouit de mystérieux pouvoirs sur les êtres et les choses. Elle sait détourner les sortilèges et tenir à l'écart les crocodiles du fleuve Niger. Aîné de la famille, le petit garçon est destiné à prendre la relève de son père à l'atelier et, surtout, à perpétuer l'esprit de sa caste au sein du village. Mais son puissant désir d'apprendre l'entraînera inéluctablement vers d'autres horizons, loin des traditions et des coutumes de son peuple.Un livre intemporel qui s'est imposé comme un classique de notre temps.
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Nature, culture et société Claude Levi-Strauss
Résoudre les énigmes posées par les règles du mariage aux ethnologues, notamment celle de la prohibition de l'inceste, telle est la tâche que se proposaient initialement Les Structures élémentaires de la parenté. Les deux chapitres introductifs, objets de la présente édition, n'en abordent pas moins des questions philosophiques cruciales : où finit la nature et où commence la culture ? Quelles sont les parts respectives de chacune en l'homme ? Comment l'homme se distingue-t-il, sous ce rapport, de l'animal ? C'est ainsi du point de vue de l'ethnologie que le texte de Lévi-Strauss apporte matière et méthode à la réflexion philosophique.
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Episode : Claude Lévi-strauss - Nature culture et société - La p'tite librairie
Les Tragiques Agrippa d'Aubigné
La douloureuse histoire des guerres de religion, Agrippa d'Aubigné l'a vécue, jour après jour, dans le camp protestant, dès sa plus tendre enfance. Très tôt il fut le témoin de scènes de massacre et il participa tout jeune aux combats. Ecuyer d'Henri de Navarre, il partagea avec lui une vie d'aventures et, immobilisé par une blessure, composa le long poème des Tragiques. Cette œuvre de colère est née du souvenir de la conjuration d'Amboise et des massacres de la Saint-Barthélémy mais aussi des spectacles que d'Aubigné avait alors sous les yeux. Nul n'a peut-être mieux rendu l'atmosphère d'une guerre civile. Comme l'écrit Marguerite Yourcenar, "il a parlé pour des voix réduites au silence ; il a aussi vomi sa fureur à l'égard de ceux qui lui semblaient avoir commis, ou n'avoir pas empêché, l'injustice". Mais d'Aubigné a pu aussi faire passer dans cette épopée le souffle de la foi, la certitude de l'espérance.
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Episode : Agrippa D'aubigné - Les tragiques - La p'tite librairie
Inutilité de la violence Leon Tolstoi
Profondément pacifiste, Tolstoï dénonçait toutes les violences, et en premier lieu l'autoritarisme brutal de l'État, face auquel il ne voyait que deux attitudes possibles : la non-violence et le refus d'obéir. Les pages qu'il écrivit sur ce sujet en 1893 eurent sur le jeune Gandhi, qui s'était mis à douter de l'utilité et de l'efficacité de la non-violence, se demandant s'il ne fallait pas lui préférer l'action violente, une influence indélébile. De cette lecture allait naître la satyâgraha. Ce sont ces pages saisissantes, consacrées à la non-violence, à la désobéissance civile, à la violence policière et à l'exigence de vérité dans la conduite de sa vie qu'on va lire ici.
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Episode : Léon Tolstoï - Inutilité de la violence - La p'tite librairie
Aujourd'hui Blaise Cendrars
Par un tour prophétique exceptionnel chez Cendrars, Aujourd'hui (1931) tient de la profession de foi, de l'art poétique et d'une proclamation à la face du monde entier. Le recueil célèbre les merveilles de la modernité dans tous les domaines, sans jamais séparer l'art de la vie contemporaine. Tout s'y déduit en secret du texte liminaire, "Profond aujourd'hui", dont le ton jubilatoire a frappé à sa première publication en 1917. Marquant le grand retour de l'écrivain qui a perdu sa main droite au combat, il rend au manifeste une vérité étymologique aussi troublante qu'oubliée : est-il rien d'autre qu'une main d'écriture ? Portant à l'affiche le renouveau de sa création, Aujourd'hui est le manifeste du poète de la main gauche.
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Episode : Blaise Cendrars - Aujourd'hui - La p'tite librairie
Ce qui reste de nos vies Zeruya Shalev
"Même si je risque de découvrir qu'aimer et être aimé, c'est trop en demander, je me contenterai soit de l'un, soit de l'autre, mais chez nous ce n'est ni l'un ni l'autre, nous le savons tous les deux, alors à quoi bon insister." Hemda Horowitch vit ses derniers jours. Ses souvenirs s'imposent à sa conscience : un père trop exigeant, un mariage sans amour, cette difficulté à aimer équitablement ses deux enfants, Avner et Dina. Ces derniers se rendent à son chevet à l'hôpital de Jérusalem et essaieront de sauver, chacun à leur manière, ce qui reste de leurs vies. Dans une langue puissante, Zeruya Shalev évoque la colère, le ressentiment et la peur qui construisent les familles autant que l'amour et le bonheur d'être ensemble.
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Thérèse Desqueyroux François Mauriac
Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d'empoisonner, dépose de telle sorte qu'elle bénéficie d'un non-lieu.Enfermée dans sa chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ?
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Dieu, le temps, les hommes et les anges Olga Tokarczuk
Antan a tout l'air de n'être qu'un paisible village polonais. L'existence y est ponctuée par le temps : le temps d'aimer, de souffrir puis de mourir. Antan est situé au centre de l'univers – coeur du monde, coeur des hommes, coeur de l'histoire. Mais qui préside à son destin ? Dieu, qui du haut des cieux lui envoie les maux et les bonheurs dévolus aux humains, ou le châtelain Popielski, envoûté par le Jeu du labyrinthe que lui a offert le rabbin et qui, d'un coup de dés, renverse peut-être l'ordre des choses ? Un homme se transforme en bête, les âmes des morts errent dans le bourg jusqu'à se croire vivantes, des animaux parlent à une vieille folle... Au cours ordinaire de la vie se substitue brutalement la guerre avec son cortège d'événements diaboliques. Un conte ponctué de purs moments d'émotion, de fragiles instants de vérité saisis au vol par une plume d'une fraîcheur et d'une originalité peu communes, celle d'Olga Tokarczuk, la romancière polonaise contemporaine la plus traduite dans le monde, récompensée du prix international Man Booker 2018.
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Episode : Olga Tokarczuk - Dieu, le temps, les hommes et les anges - La p'tite librairie
Gens de Dublin James Joyce
Gens de Dublin témoigne de l'attachement profond de James Joyce à sa ville natale. A travers les histoires intimes de ses habitants, l'auteur saisit les pensées, les aspirations, les préoccupations et la vie foisonnante des Dublinois. Telle une série de tableaux distincts peignant les vies ordinaires d'habitants de Dublin au début du XXe siècle, les nouvelles de James Joyce dressent, dans leur ensemble, le portrait d'une nation toute entière.
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Episode : James Joyce - Gens de Dublin - La p'tite librairie
Main Street Sinclair Lewis
Le roman le plus célèbre du prix Nobel de littérature 1930.
Gopher Prairie, Minnesota. Quelques milliers d'âmes, au cœur d'une vaste plaine agricole. Un microcosme engoncé dans ses coutumes et son esprit de clocher. Une ville avec sa gare, son église, ses boutiques, sa grand-rue. Et son médecin, Will Kennicott.Une vie d'ennui et de frustrations que découvre Carol, sa jeune épouse, qui a grandi et étudié à Saint Paul, métropole ouverte aux idées neuves. Pétulante, intrépide, la jeune femme s'est promis de secouer les habitudes et d'embellir Gopher Prairie. Mal lui en prend : une sourde hostilité répond à ses projets de réforme. L'arrivée en ville d'un jeune tailleur idéaliste, Erik Valborg, donnera-t-elle forme aux rêves d'émancipation de cette Emma Bovary du Middlewest ?
Avec cette fresque, Sinclair Lewis a voulu mettre en scène la " monotone tragédie de la lutte contre l'inertie " et le choc de deux Amériques, l'une provinciale et puritaine, l'autre urbaine et progressiste. Une satire sociale si mordante que le jury du prix Pulitzer, qui l'avait couronné, lui retira sa récompense au profit d'Edith Wharton.
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Croyons à l'aube de la saison froide Forough Farrokhzâd
Quel que soit leur âge, il n’est pas rare que des Iranien.ne.s connaissent par cœur des vers de Forough Farrokhzâd. Sa poésie, émaillée d’allusions à sa vie amoureuse mouvementée, à ses aventures ouvertement vécues, échappe heureusement à la mise en scène complaisante du scandale à laquelle aimaient la rabaisser certains de ses contemporains.Croyons à l’aube de la saison froide est le dernier recueil de Forough Farrokhzâd. Publié de manière posthume en 1974, après la mort accidentelle de la poète iranienne en 1967, ce recueil inachevé commence par un long poème qui lui donne son titre. Il met en scène « une femme seule », hantée par son passé, regardant devant elle cette autre saison de sa vie qui s’annonce. Elle évoque ce réel qui toujours lui échappe, ces relations courtoises et distantes qui ne font que souligner sa solitude. Le « seul et unique ami », déjà au cœur de son précédent recueil, reste une figure ambivalente, tantôt source de joie et d’espoir pour celle qui l’appelle, tantôt cet adversaire qui la retient « au fond d’un océan ». Les souvenirs d’enfance, chargés de désirs et ponctués parfois de gifles, sont aussi présents dans ces poèmes. Ils sont aussi l’occasion pour Forough Farrokhzâd de se moquer de ses parents, de ses frères et sœurs, de leur comportement égocentrique, autoritaire ou nihiliste, se sentant étrangère à ce qui les préoccupe. Elle préfère contempler ce jardin à la beauté fragile, qui hélas se meurt, tout comme se meurt ce « lien vivant et lumineux / entre nous et l’oiseau ». La poète lutte pour demeurer « l’intime du soleil », contemplant la lignée sanglante de fleurs à qui elle doit la vie, tiraillée sans cesse par des émotions contradictoires. Cette tension est devenue ici plus douloureuse que celle qui traverse déjà son précédent recueil Une autre naissance (1964) paru aux éditions Héros-Limite en 2021.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Forough Farrokhzad - Croyons a l’aube de la saison froide - La p'tite librairie
Lettre au père Franz Kafka
"Très cher père, Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre..." Réel et fiction ne font qu'un dans la lettre désespérée que Kafka adresse à son père. Il tente, en vain, de comprendre leur relation qui mêle admiration et répulsion, peur et amour, respect et mépris. Réquisitoire jamais remis à son destinataire, tentative obstinée pour comprendre, la Lettre au père est au centre de l'oeuvre de Kafka.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Franz Kafka - Lettre au père - La p'tite librairie
La peste Albert Camus
"- Naturellement, vous savez ce que c'est, Rieux ? - J'attends le résultat des analyses. - Moi, je le sais. Et je n'ai pas besoin d'analyses. J'ai fait une partie de ma carrière en Chine, et j'ai vu quelques cas à Paris, il y a une vingtaine d'années. Seulement, on n'a pas osé leur donner un nom, sur le moment... Et puis, comme disait un confrère : "C'est impossible, tout le monde sait qu'elle a disparu de l'Occident." Oui, tout le monde le savait, sauf les morts. Allons, Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c'est... - Oui, Castel, dit-il, c'est à peine croyable. Mais il semble bien que ce soit la peste."
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Gaspard Glanz)
Je ne reverrai plus le monde Ahmet Altan
L’écrivain et essayiste Ahmet Altan était le rédacteur en chef du quotidien “Taraf” jusqu’au 15 juillet 2016. À cette date, la Turquie s’enflamme, des milliers de personnes descendent dans la rue suite à une tentative de putsch. Dès le lendemain, une vague d’arrestations s’abat parmi les fonctionnaires, les enseignants, l’armée et les journalistes. Ahmet Altan fait partie de ceux-là, il sera condamné à perpétuité, accusé d’avoir appelé au renversement du gouvernement de l’AKP, et finalement libéré en avril 2021, sur ordre de la Cour de cassation de Turquie, après plus de quatre ans d’emprisonement. Il a 71 ans. Ces textes ont été écrits du fond de sa cellule. Poignants, remarquablement maîtrisés, ces allers-retours entre réflexions, méditations et sensations expriment le quotidien du prisonnier mais ils disent aussi combien l’écriture est pour lui salvatrice. Tel un credo, il s’en remet à son imagination, à la force des mots. Un livre de résilience exemplaire qui a reçu le prix André Malraux en 2019.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Ahmet Altan - Je ne reverrai plus le monde - La p'tite librairie
La Foire aux Vanités William Makepeace Thackeray
Il s'agit de l'un des plus grands classiques du roman anglais. Le XIXᵉ siècle britannique est divisé entre Dickens et Thackeray comme le nôtre entre Balzac et Stendhal. Thackeray (1811-1863) est l'égal de Stendhal et La Foire aux Vanités (1848), son chef-d'oeuvre. Il y utilise un style humoristique ou ironiquement épique pour donner l'un des plus grands romans de satire sociale en langue anglaise. La thèse fondamentale du livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d'arriver, si l'on est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la société fait semblant de respecter. La question qu'il pose donc est : qui faut-il blâmer, ces aventuriers, ou le système qui les rend nécessaires ? Le personnage principal est une femme hypocrite, ambitieuse et sans scrupules : on assiste à son ascension au sommet de la société et à sa chute. Autour d'elle s'agite, dans une immense fresque, la "Foire aux Vanités".
Recommandé par : François Busnel
Episode : William Thackeray - La foire aux vanités - La p'tite librairie
Le Pain perdu Edith Brück
Avec lucidité et humanité, Edith Bruck revient sur son destin. Tout commence lorsque sa famille, de confession juive, est fauchée par la déportation nazie. L'auteure raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie. Elle n’a que quinze ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d’espoirs, de désillusions, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l’Europe et l'Orient, et enfin, à vingt-quatre ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l’image de son ami Primo Levi.Edith Bruck, née Steinschreiber, voit le jour le 3 mai 1931 à Tiszabercel en Hongrie. À sa déportation, elle consacre à partir de 1959 plusieurs récits et poèmes dans la langue italienne qu’elle a adoptée en choisissant de vivre à Rome, dès 1954. Journaliste, scénariste, documentariste, comédienne, cinéaste, dramaturge, elle a multiplié les activités, sans jamais renoncer à témoigner de son expérience et sans jamais recourir à la haine.
Recommandé par : François Busnel
L'Angoisse Jacques Lacan
Tout ce que nous savons d’absolument nouveau et original sur la structure du sujet et la dialectique du désir que nous avons à articuler, nous analystes, nous l’avons appris par quelle voie ? Par la voie de l’expérience du névrosé. Or, que nous a dit Freud à ce propos ? Que le dernier terme où il soit arrivé en élaborant cette expérience, son point d’arrivée, sa butée, le terme pour lui indépassable, c’est l’angoisse de castration.Qu’est-ce à dire ? Ce terme est-il indépassable ? Que signifie cet arrêt de la dialectique analytique sur l’angoisse de castration ? Ne voyez-vous pas déjà, dans le seul usage du schématisme que j’emploie, se dessiner la voie par où j’entends vous conduire ? Elle part d’une meilleure articulation de ce fait de l’expérience que Freud a désigné dans la butée du névrosé sur l’angoisse de castration. L’ouverture que je vous propose, la dialectique qu’ici je vous démontre, permet d’articuler que ce n’est point l’angoisse de castrationen elle-même qui constitue l’impasse dernière du névrosé.
Recommandé par : François Busnel
L'Utopie Thomas More
Publiée en 1516, L’Utopie est un traité sur la meilleure forme de constitution politique, déguisé en une fiction : un récit de voyage vers l’île d’Utopie, inspiré de la récente découverte du Nouveau Monde. Dans cet éloge crypté et paradoxal de l’humanisme, sur le modèle de La République de Platon, Thomas More nous invite à regarder l’Ancien Monde d’un œil neuf, depuis l’île d’Utopie : lieu imaginaire d’une réconciliation des contraires - la nature et la raison, la sauvagerie et l’artifice -, l’Utopie est un modèle de bonheur, de sagesse et de justice sociale dont pourraient s’inspirer les Européens. Ce texte ésotérique, dont le sens est partout caché - le récit de voyage déguise un traité politique, la carte de l’île d’Utopie dissimule une vanité -, est une critique radicale de la société qui témoigne d’un réalisme politique.
Recommandé par : François Busnel
Mémoires Louise Michel
Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat. Le mystère "Louise Michel" a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la "vie" de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours. Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, révolutionnaire patentée, déportée en Nouvelle-Calédonie, combattante anarchiste, passionnée d'art et de science, enthousiaste de la nature... On découvre aussi la Louise Michel qui pense, qui parle et qui écrit, la plume acérée, la sensibilité à vif, la conscience intrépide.
Recommandé par : François Busnel
Le Malaise dans la culture Sigmund Freud
Le Malaise dans la culture, publié en 1930, est le seul véritable exposé de la conception de la réalité sociale et de la philosophie politique de Freud.Son diagnostic en a troublé plus d'un : la culture s'efforce d'endiguer l'irréductible agressivité humaine sans jamais remporter de victoire décisive. On a voulu y voir la preuve du pessimisme d'un vieil homme rongé par la maladie et rattrapé par l'histoire. Bien au contraire, en leur montrant qu'ils n'ont rien à attendre d'un retour à la "nature", d'une société sans classes ou encore d'un paradis régi par les lois du marché, Freud délivre les hommes de leur dernière chaîne, celle qui les liait à la croyance et à l'espoir, et les fait entrer dans le royaume de la liberté où l'illusion n'a plus cours.
Recommandé par : François Busnel
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L'esprit de résistance Vladimir Jankélévitch
Moraliste doublé d'un métaphysicien hors pair, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) est l'auteur d'oeuvres classiques parmi lesquelles Le Traité des vertus, La Mort, Le Pardon, L'Irréversible et la nostalgie, Le Paradoxe de la morale, et de nombreux livres sur la musique, entre autres sur Debussy, Ravel et Fauré.Avec fidélité, sérieux et courage, il n'a cessé d'unir la pensée et l'action, de mêler réflexion et implication dans la vie sociale de son temps pour défendre au mieux les idées qui illustraient ses cours à la Sorbonne sur le mensonge, la sincérité ou la justice.Composé de textes rares, devenus introuvables ou inédits en volume, ce livre présente des grands enjeux : mémoire, pardon, lutte contre le racisme et l'antisémitisme....Vladimir Jankélévitch nous met en garde contre le retour des pensées criminelles. Et à la question : qu'est-ce qu'un philosophe aujourd'hui ? Il répond : « Eh bien, c'est d'abord quelqu'un qui fait comme il dit. » Cette édition a été préparée par Françoise Schwab, historienne, éditrice des oeuvres posthumes de Vladimir Jankélévitch, auteur de nombreux articles sur la pensée du philosophe en rapport avec Henri Bergson, Emmanuel Levinas ou Léon Chestov. Avec des contributions de Jean-Marie Brohm, docteur d'État ès Lettres et Sciences humaines, professeur émérite de sociologie, à l'Université Montpellier III, auteur entre autres de 1936. Jeux olympiques à Berlin (André Versaille éditeur, 2008) et de Jean-François Rey, agrégé de philosophie, docteur en sciences politiques, auteur de plusieurs ouvrages sur Emmanuel Levinas dont Levinas autrement (Peeters, 2012).
Recommandé par : François Busnel
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1984 George Orwell
Année 1984 en Océanie. 1984 ? C'est en tout cas ce qu'il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d'être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime. Pourtant Winston refuse de perdre espoir. Avec l'insoumise Julia, ils vont tenter d'intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille...
Paul Cassia : Pour les jeunes générations je me permets de conseiller de lire l'indémodable et très actuel 1984 de George Orwell, c'est un livre absolument intemporel.
Matthias Dandois : Franchement, vu le monde d'aujourd'hui, c'est toujours sympa de se remettre, beaucoup de gens dont on l'a déjà lu, mais à George Orwell, 1984. Je l'ai relu il y a pas longtemps. Et en fait c'est drôle parce que c'était un bouquin qui m'a marqué, que j'ai lu quand j'avais 13-14 ans, qui était un livre que la prof de philo nous avait demandé de lire. Donc je l'avais lu avec mes yeux de 14 ans au lycée, ou 15 ans. Et là je l'ai relu avec mes yeux de 32 ans. Et en fait c'est fou, tu peux avoir une lecture complètement différente de ce bouquin. Et ça fait du bien. Il y a moyen de devenir un peu complotiste derrière, mais voilà c'est toujours cool.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Paul Cassia, Matthias Dandois, Laurent Alexandre, Laurent Alexandre, Pierre Conesa)
Une vie violente Pier Paolo Pasolini
Dans le but d’asseoir sa réputation auprès des voyous d’un quartier romain, Tommasino s’adonne à la violence. Devenu un de ces vitelloni , il mène une existence fulgurante. La prison puis la maladie sauront-elles le guider sur le chemin de la rédemption ? Le choix du réalisme, chez Pasolini, est moral et politique : la fugacité de ce destin, la brutalité d’une jeunesse égarée, interrogent le devenir de toute l’Italie d’après-guerre. Né à Bologne en 1922, Pier Paolo Pasolini s’est illustré dans tous les registres : cinéma, poésie, roman, théâtre, essais critiques et théoriques. Anticonformiste notoire, homme engagé, il meurt assassiné en 1975. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands artistes italiens du xxe siècle.
Recommandé par : François Busnel
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La Maison Lou Andreas-Salomé
Trois personnages en quête de liberté vivent dans une maison radieuse et sont liés entre eux par un amour que rien ne ternit….La question n'est cependant pas là. Pour Anneliese, femme du médecin Brandhardt, pour Gitta, leur fille, et surtout pour Balduin, leur fils adolescent, la liberté consiste à ne pas manquer le train qui mène au « pays des artistes ».Malgré sa bonté et son intelligence, Brandhardt incarne l'ordre social et la domination masculine. Anneliese a renoncé à sa carrière de pianiste virtuose. Gitta, à force de coups de tête impulsifs, prendra en main sa propre existence. Derrière le personnage éclatant du jeune Balduin se dessine le portrait du jeune Rainer Maria Rilke, dont Lou Andreas-Salomé brosse une analyse fine et profonde. Superbement écrit, foisonnant de questions essentielles sur la vie de couple et la vocation créatrice, La Maison fait partie de ces livres que l’on n’arrive jamais à refermer.
Recommandé par : François Busnel
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Enfance Madame Roland
"Vive sans être bruyante, et naturellement recueillie, je ne demandais qu'à m'occuper, et je saisissais avec promptitude les idées qui m'étaient présentées. Cette disposition fut tellement mise à profit, que je ne me suis jamais souvenue d'avoir appris à lire ; j'ai ouï dire que c'était chose faite à quatre ans, et que la peine de m'enseigner s'était pour ainsi dire terminée à cette époque."
Madame Roland, née Manon Phlipon (1754-1793), fut arrêtée comme Girondine le 1erʳ juin 1793, condamnée à mort et guillotinée le 8 novembre. Elle passa ses mois de captivité à rédiger d'admirables Mémoires dont on trouvera ici les premiers chapitres. L'époque romantique devait voir en elle l'une des grandes figures féminines de la Révolution.
Recommandé par : François Busnel
Phèdre Racine
Au tragique psychologique - celui de l'amour - vient se superposer un tragique en quelque sorte moral - celui de la dignité perdue - qui n'apparaît que dans Phèdre. Ici seulement, le personnage se livre à sa passion en la haïssant, continue à combattre contre soi, tout en s'abandonnant à lui-même, pour être vaincu enfin sur les deux plans où se développe cette tragédie singulière : le plan moral et le plan psychologique. Phèdre est un témoin de la liberté. Racine remplit ici la vocation éternelle de la tragédie, qui est d'orchestrer une méditation sur la situation de l'homme.
Recommandé par : François Busnel
La langue maternelle Vassilis Alexakis
Pavlos est rentré à Athènes sans raison précise et sans même réserver son billet de retour pour Paris où il vit et travaille depuis plus de vingt ans. Il redécouvre une ville, une culture, ses origines, un pays très jeune et très vieux à la fois et choisit bientôt d'élucider un mystère qui semble contenir toutes ses incertitudes : quel est donc le sens de la fameuse lettre E jadis suspendue à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes ? Pavlos ne néglige aucune piste pour essayer de résoudre l'énigme : de Jannina à Delphes, il parcourt tout l'ouest du pays, interroge les archéologues, les chauffeurs de taxi et même son père fabulateur... Pavlos s'interroge enfin sur le silence de sa mère absente. N'est-ce pas le silence que la lettre E évoque pour lui ? Il ne semble pas pressé de trouver la réponse : l'énigme lui tient compagnie. Il se dit que le but de l'écriture n'est peut-être pas d'éclaircir mais de multiplier les mystères. À l'évidence, sa langue maternelle, ta ellènika, commence bien par cette lettre E. Et s'il en était ainsi de tous les mots ?
Recommandé par : François Busnel
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L'oiseau du bon dieu James McBride
En 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir lorsque le légendaire abolitionniste John Brown débarque en ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. Affublé d’une robe et d’un bonnet, le jeune garçon sera brinquebalé des forêts où campent les révoltés aux salons des philanthropes en passant par les bordels de l’Ouest, traversant quelques-unes des heures les plus marquantes du XIXe siècle américain.
Recommandé par : François Busnel
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La Divine Comédie Dante
La Divine Comédie n'est pas seulement le monument majestueux d'une culture passée : c'est un poème vivant qui nous touche de près, et qui sans cesse nous surprend. Car pour relater son périple à travers les trois royaumes des morts, Dante bouleverse les représentations traditionnelles, affronte l'indicible, crée une langue : sa hardiesse poétique préfigure celle des grands inventeurs de la modernité en littérature, de Rimbaud à Joyce, en passant par Kafka et Proust. Animé par une ambition folle - celle de rendre les hommes meilleurs et plus heureux, par la conscience du sort qui les attend après la mort -, il décrit tour à tour le gigantesque entonnoir de l'Enfer et ses damnés en proie à mille tourments ; la montagne du Purgatoire, intermédiaire entre l'humain et le divin, peuplé d'anges, d'artistes et de songes ; le Paradis enfin où, guidé par Béatrice, le poète ébloui vole de ciel en ciel avant d'accéder à la vision divine. Et le parcours initiatique se termine lorsque, au plus haut terme de sa vision, le héros s'absorbe dans l'absolu.
Recommandé par : François Busnel
La Grève des bàttu Aminata Sow Fall
Kéba-Dabo avait pour tâche, en son ministère, de "procéder aux désencombrements humains", soit : éloigner les mendiants de la Ville en ces temps où le tourisme, qui prenait son essor, aurait pu s'en trouver dérangé. Et son chef, Mour-Ndiaye, a encore insisté: cette fois, il n'en veut plus un seul dans les rues; et ainsi fut fait.Mais les mendiants sont humains, et le jour où, écrasés par les humiliations, ils décident de se mettre en grève, de ne plus mendier, c'est toute la vie sociale du pays qui s'en trouve bouleversée. À qui adresser ses prières ? À qui faire ces dons qui doivent amener la réussite ?
Avec humour, avec gravité aussi, Aminata Sow Fall dénonce dans ce roman les travers des puissants et donne un visage aux éternels humbles, du Sénégal ou d'ailleurs.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Aminata Sow Fall - La grève des bàttu - La p'tite librairie
Exorcismes spirituels Philippe Muray
De 1997 à 2005, Philippe Muray publie l'essentiel de son œuvre critique en quatre volumes qui rencontrent un succès grandissant. Sous le titre commun d'Exorcismes spirituels paraissent ainsi : 1- Rejet de greffe (1997) 2- Les mutins de Panurge (1998) 3- Dans la nuit du nouveau monde-monstre (2002) 4- Moderne contre moderne (2005) Voici les plus percutants d'entre eux, ceux qui reflètent le mieux la diversité et l'ampleur du talent de l'auteur rassemblés en deux volumes pour Tempus. Un festival pour l'esprit au confluent de la verve rabelaisienne, de l'acide célinien et de la profondeur balzacienne. Constatations générales : 1°) effacement des dernières possibilités d'énonciation du négatif ; 2°) éradication de l'esprit critique ; 3°) disparition du réel ; 4°) festivisation de la société ; 5°) destruction de l'autonomie de la littérature.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Philippe Muray - Exorcismes spirituels - La p'tite librairie
L'Oeuvre de Dieu, la part du Diable John Irving
« Ici à Saint Cloud’s, nous n’avons qu’un seul problème. Il se nomme Homer Wells. Nous sommes parvenus à faire de l’orphelinat son foyer, et c’est cela le problème. » Dans l’orphelinat de Saint Cloud’s, l’excentrique Dr Larch officie de manière très spéciale. Il assure « l’œuvre de Dieu » en mettant au monde des enfants non désirés et réalise « la part du diable » en pratiquant des avortements clandestins. Homer Wells, le protégé de Wilbur Larch, ne se voit pas vivre ailleurs qu’à Saint Cloud’s. Auprès de ce dernier, il va apprendre le « métier », et peu à peu tracer son chemin en s’éloignant avec audace des plans du docteur. Mais s’il part, saura-t-il s’adapter ?
Né en 1942 dans le New Hampshire, John Irving est notamment l’auteur du Monde selon Garp. L’Œuvre de Dieu, la Part du Diable a été adapté au cinéma en 2000 par Lasse Hallström et a obtenu deux Oscars.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Patrice Cassard)
Episode : John Irving - L'oeuvre de dieu, la part du diable - La p'tite librairie
Les Essais Michel de Montaigne
À bien des égards, Les Essais constituent l'oeuvre fondatrice des lettres françaises et de la pensée occidentale moderne, dont Montaigne est l'un des pères. Or rares sont ceux qui, en France, peuvent vraiment lire Montaigne, hormis les spécialistes, à cause des difficultés du moyen français. Une nouvelle édition des Essais s'imposait, non pas " modernisée " et encore moins " traduite en français moderne ", mais rajeunie et rafraîchie, pour rendre enfin accessible l'oeuvre du plus contemporain de nos classiques, le seul qui sache allier savoureusement des réflexions sur l'amour, la politique, la religion, et des confidences plus intimes sur sa santé ou sa sexualité.
Raphaël Gaillard : Moi je reviens toujours aux Essais de Montaigne. Alors c'est super classique, mais je trouve que les Essais de Montaigne, c'est à la fois complètement d'une autre époque, c'est plusieurs siècles de notre époque d'aujourd'hui. Et en même temps, quand on lit, on a toujours l'impression que c'est contemporain par le fait que c'est un homme qui s'interroge de plein de façons différentes, en plus on peut picorer à plein d'endroits différents. Et donc on n'a jamais fini de lire les Essais de Montaigne.
Dominique Schelcher : C'est mon livre essentiel. Alors, ce n'est pas le livre le plus lu... J'ai rencontré Montaigne dans mon épreuve du bac. J'ai été interrogé au bac là-dessus sur l'accoutumance à la mort. Et Montaigne ne m'a plus jamais quitté depuis là. J'ai lu les essais en entier. Je le relis, je me replonge dedans régulièrement. Pour moi, c'est le premier philosophe des temps modernes, dans son style à lui. Et il allie deux choses. L'homme d'action, il était maire de Bordeaux. Il était maire pendant la peste au 17e siècle. Et c'était un homme de réflexion qui a écrit ses essais pour réfléchir sur lui et sur l'intime, etc. J'aime ces deux notions. Pour moi, c'est un livre fondateur essentiel.
Gaspard Koenig : Il y a vraiment dans ses essais énormément de choses très contemporaines. Le rapport à l'animal, il est souvent cité comme un des premiers anti-spécistes. Le rapport à la modernité, à la technologie, puisque c'est une sorte de personnage pompidolien, à la fois très technophile et un peu conservateur et le rapport à la norme, déjà il dénonce le fait qu'il y ait trop de lois en France et que la loi la plus belle et la loi la plus simple. C'est un juriste aussi, il est sensible à ce genre de questions. Et puis surtout il y a une forme de scepticisme qui est très importante à notre époque où les gens ont des convictions assez arrêtées et où ensuite les choses se polarisent très vite. Montheigne vit en pleine guerre de religion et il essaye de comprendre les motivations des uns et des autres. Il écoute les différents discours, il doute et il se revendique du scepticisme, qui est une philosophie antique, du pyrrhonisme d'ailleurs pour être très exact.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Raphaël Gaillard, Dominique Schelcher, Gaspard Koenig)
Episode : Montaigne - Essais - La p'tite librairie
Eichmann à Jérusalem Hannah Arendt
Voici un texte qui, par la controverse qu'il suscita dès sa parution chez les historiens, eut le mérite essentiel de contraindre ceux-ci à entreprendre des recherches nouvelles sur le génocide des Juifs par les nazis.En effet, le reportage d'Hannah Arendt, envoyée spéciale du New Yorker au procès de Jérusalem, philosophe américaine d'origine juive allemande, auteur d'un ouvrage célèbre sur les origines du totalitarisme, fit scandale à New York et à Londres, en Allemagne comme en Israël.Dans son procès du procès, l'auteur - qui ne fait siens ni tous les motifs de l'accusation ni tous les attendus du jugement - est entraîné d'abord à faire apparaître un nouvel Eichmann, d'autant plus inquiétant qu'il est plus "banal" ; puis à reconsidérer tout l'historique des conditions dans lesquelles furent exterminés des millions de Juifs. Et à mettre en cause les coopérations, voire les "complicités", que le lieutenant-colonel S.S. a trouvées dans toutes les couches de la population allemande, dans la plupart des pays occupés, et surtout jusqu'au sein des communautés juives et auprès des dirigeants de leurs organisations.
Marc Eichinger : Peut-être de Hannah Arendt sur le procès à Eichmann parce que c'est d’actualité. Elle a documenté le procès Eichmann, elle en a fait un livre qui a un peu choqué à l'époque où c'est sorti. Pourquoi ? Parce qu'en fait, elle se rend compte qu'Eichmann, qui était un artisan de la solution finale, c'était d'abord quelqu'un qui était en bas de l'échelle en Allemagne, qui était un monsieur Personne, et qui a trouvé son essor dans le parti, et c'est le parti qui l'a construit et alors qu'il n'avait aucune compétence de rien du tout. Hitler était peintre quand il a commencé, il avait fait la guerre, il était agent de renseignement, bon, mais il n'était pas grand chose non plus. Et ça, ce phénomène-là, c'est intéressant de voir ça parce que c'est la médiocrité qui devient une nuisance totale, et c'est un peu ce qu'on est en train de vivre, il y a des parallèles à faire avec la société d’aujourd'hui.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Marc Eichinger, Pierre Hazan)
Episode : Hannah Arendt - Eichmann à jérusalem - La p'tite librairie
Un tramway nommé Désir Tennessee Williams
Blanche, une femme d'une trentaine d'années aux allures de grande dame, arrive dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans pour rendre visite à sa soeur Stella. Là, elle découvre que sa cadette a épousé un ouvrier fruste et qu'ils vivent dans un sordide appartement. Après plusieurs semaines de lutte, de résistance, de mensonges, le papillon de nuit qu'elle est s'y brûlera les ailes.
De cet infernal ménage à trois, composé de " gens ni bons ni méchants, juste d'individus qui ne se comprennent pas les uns les autres " et à jamais incarné au cinéma par Vivien Leigh, Marlon Brando et Kim Hunter, Tennessee Williams a tiré l'une des pièces majeures du XXe siècle, couronnée du prix Pulitzer.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Tennessee Williams - Un tramway nommé désir - La p'tite librairie
La montagne magique Thomas Mann
Hans Castorp rend visite à son cousin dans un luxueux sanatorium de Davos, en Suisse. Piégé par la magie de ce lieu éminemment romanesque, captivé par des discussions de haut vol, il ne parvient pas à repartir. Le jeune Allemand découvre son attirance pour un personnage androgyne et, au mépris du danger, se laisse peu à peu envoûter par cette vie de souffrances, mais aussi d'aventures extrêmes en montagne et de dévergondage, où fermentent des sentiments d'amour et de mort.
Écrite entre 1912 et 1924, La Montagne magique est l'un des romans majeurs du vingtième siècle. Cette œuvre magistrale radiographie une société décadente et ses malades, en explorant les mystères de leur psychisme. Évocation ironique d'une vie lascive en altitude, somme philosophique du magicien des mots, ce vertigineux « roman du temps » retrouve tout son éclat dans une nouvelle traduction qui en restitue l'humour et la force expressive.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Thomas Mann - La montagne magique - La p'tite librairie
Les Idées des autres Simon Leys
Comment on forge sa propre culture avec les pensées des autres.
"La plupart des gens sont d'autres gens", disait Oscar Wilde. "Leurs pensées sont les opinions de quelqu'un d'autre ; leur vie est une imitation ; leurs passions, une citation. Il n'y a qu'une façon de réaliser sa propre âme, et c'est de se débarrasser de la culture."
En effet, beaucoup de florilèges me rappellent un assez morne personnage de ma connaissance ; il avait noté une collection de plaisanteries dans un petit carnet, et chaque fois qu'on l'invitait quelque part, avant de se mettre en route, il commençait par mémoriser une douzaine d'anecdotes et de bons mots, dans l'espoir d'éblouir ses hôtes avec les feux d'artifice de son esprit. Toutefois, un florilège n'est pas nécessairement inspiré par un pathétique désir d'impressionner autrui au moyen de ce vernis d'emprunt que Wilde avait raison de railler. Il peut aussi refléter une réalité qu'avait bien saisie Alexandre Vialatte : " Le plus grand service que nous rendent les grands artistes, ce n'est pas de nous donner leur vérité, mais la nôtre ."
Recommandé par : François Busnel
Episode : Simon Leys - Les idées des autres - La p'tite librairie
Une maison de poupée Henrik Ibsen
Une traduction d'Eloi Recoing qui met en valeur l'écriture d'Ibsen dans sa plus célèbre pièce, où Nora, femme mariée, se retrouve acculée à quitter son mari et son foyer. Fuite ou acte enfin libératoire ?
Recommandé par : François Busnel
Episode : Henrik Ibsen - Une maison de poupée - La p'tite librairie
Rêveries du promeneur solitaire Jean-Jacques Rousseau
Lorsqu’il commence à écrire les Rêveries à l’automne 1776, Rousseau est un vieil homme proche de la mort, presque pauvre, célèbre dans toute l’Europe et pourtant assuré que l’espèce humaine le rejette. Il continue cependant d’écrire et les Rêveriessont à ses yeux la suite des Confessions. Mais il ne s’agit plus désormais de raconter sa vie ni de s’expliquer aux autres pour dévoiler sa vraie nature. Dans une solitude propice à l’introspection, si des souvenirs épars remontent maintenant à sa mémoire, c’est pour lui-même qu’il les consigne en même temps qu’il cherche à se mieux connaître et réfléchir plus largement sur les ressorts de notre esprit humain.
Mais ces méditations sont aussi des promenades où la rêverie devient expansion de l’être, où le contact avec la nature est source de bonheur dans la pure conscience d’exister. Une nouvelle manière d’écrire s’inaugure donc, un libre parcours sans effort que la ligne mélodieuse d’une prose souvent poétique rend admirablement sensible. Ces Rêveries que Rousseau nous laisse lorsqu’il meurt à Ermenonville en juillet 1778, il se peut ainsi qu’elles ne nous soient pas adressées : elles nous sont en tout cas destinées.
Fabrice Eboué : Je l'ai lu beaucoup dans ma vie, il y a un côté très nihiliste à ce bouquin, c'est pas le plus simple à lire, mais quand tu prends de l'âge, quand tu es un peu dégoûté du monde qui t'entoure à certains moments, et en ce moment c’est vrai qu'on a tous parfois un petit dégoût, il y a Rêverie du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau. Il y a certaines promenades, c'est par promenade, qui font un bien fou. Et Jean-Jacques Rousseau vous parle de ce moment puisque vous savez que Jean-Jacques Rousseau a dit "Je ne supporte plus le monde, tout le monde est contre moi", il est devenu un peu parano, puis il s'est isolé dans la botanique. Et il y a des moments, il vous parle de botanique, il vous parle de l'être humain en même temps, et comme ça lui fait du bien de prendre un peu de recul puisqu'on parlait de la France profonde, du recul, de la Normandie, où j'aime aller aussi... Lisez quelques promenades, c'est vachement intéressant.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Fabrice Eboué)
Episode : Jean-jacques Rousseau - Les rêveries du promeneur solitaire - La p'tite librairie
Demande à la poussière John Fante
Dans les années trente, Arturo Bandini, fils d' immigrés italiens, quitte le Colorado pour l'Eldorado, Los Angeles, avec son unique roman en poche et un rêve : devenir un écrivain reconnu. Vénérant les femmes et la littérature, il débarque dans une chambre d'hôtel miteuse, prêt à saisir la vie à bras-le-corps. Une errance sublime parmi les laissés-pour-compte du rêve américain. " Dans la lignée de Faulkner, et avant Charles Bukowski ou Jim Harrison, Fante ouvre une piste balayée par les poussières chères à l'Ouest sauvage. Elle se termine sur l'océan Pacifique, après moult détours, cuites et amours sans lendemain.
Recommandé par : François Busnel
Episode : John Fante - Demande à la poussière - La p'tite librairie
Mon nom est Légion Antonio Lobo-Antunes
Un policier en fin de carrière a reçu pour mission de neutraliser une bande d’adolescents se livrant à « des actes antisociaux à caractère violent » et qui a pour base de repli le Quartier du Premier- Mai, amoncellement hétéroclite d’habitations clandestines au nord-ouest de Lisbonne.Les suspects sont « des métis et des Nègres originaires de ce qu’on appelle les ex-colonies, désignation discutable », et donc naturellement « enclins à la cruauté et à la violence gratuites ». Dans un rapport destiné à sa hiérarchie, le policier détaille l’opération qu’il a pour tâche de superviser. Mais la précision toute professionnelle de « l’agent de première classe » cède bientôt la place à des divagations amères, à des épanchements endoloris : vexations infligées par ses supérieurs et collègues, ratés familiaux et sentimentaux, vague à l’âme abyssal, autant de motifs qui viennent sous sa plume aussi facilement que le descriptif minutieux des exactions commises par les « suspects ».Le policier n’est cependant que le premier d’une longue série de narrateurs, tous concernés à des titres divers par l’enquête : c’est ainsi qu’on entendra une vieille prostituée usée par toute une vie de malheurs et qu’un des délinquants somme de venir vivre dans le Quartier, le beau-père de l’un des métis qui se remémore son enfance chaotique, un vieillard impotent qui laisse macérer dans une haine increvable le souvenir de sa première épouse, un trafiquant à la petite semaine en cheville avec les suspects, le professeur d’une institution spécialisée dans laquelle l’un des membres du gang a été placé… Au fil des dix-neuf chapitres, près d’une vingtaine de narrateurs se succèdent.Autant dire, l’humanité tout entière. Que lit-on ? Des vraies fausses dépositions, des monologues imaginaires, des confessions fantasmatiques ? D’où peut bien surgir cette réminiscence du policier : « combien de noyés n’ai-je pas vus dans mon travail les paupières cousues par les poissons, crucifiés sur les rochers ? » Sont-ils seulement vivants, ces protagonistes qui prennent la parole et sondent leurs tourments ? En réalité, peu importe qui parle, qui écrit, qui entonne ce chant.Peu importe qu’il s’agisse d’une multitude ou d’une seule et même voix (« mon nom est Légion », dit l’homme possédé de l’Evangile), plus ou moins spectrale. S’il aborde des thèmes comme le racisme primaire et un passé colonial qui décidément ne passe pas , les inégalités sociales, les déchirures familiales, l’auteur a tôt fait de leur conférer une dimension universelle et ce qui, à première vue, pouvait relever du fait divers gagne une ampleur et une profondeur bibliques.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Antonio Lobo Antunes - Mon nom est légion - La p'tite librairie
Expiation Ian McEwan
Sous la canicule qui frappe l'Angleterre en ce mois d'août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Finsi les contes de fées et les mélodrames de l'enfance. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu'elle surprend sa grande sœur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour ne se recroiser que cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. La brutalité du réel va faire mûrir Briony. Mais est-il encore temps d'expier un crime d'enfance ?Prolongeant une grande tradition anglaise, celle de Lawrence et du Messager, tout en s'interrogeant sur les pouvoirs et les limites du romancier, Ian McEwan restitue, avec une égale maîtrise, les frémissements d'une conscience et les rapports de classes, la splendeur indifférente de la nature et les tourments d'une Histoire aveugle aux individus. Peintre admirable de la fragilité du bonheur et de la douleur du souvenir, il nous livre, avec Expiation, son roman le plus abouti.
Recommandé par : François Busnel
Le lion Joseph Kessel
Un lion dans toute la force terrible de l'espèce et dans sa robe superbe. Le flot de la crinière se répandait sur le mufle allongé contre le sol.Et entre les pattes de devant, énormes, qui jouaient à sortir et à rentrer leurs griffes, je vis Patricia. Son dos était serré contre le poitrail du grand fauve. Son cou se trouvait à portée de la gueule entrouverte. Une de ses mains fourrageait dans la monstrueuse toison.
Recommandé par : François Busnel
Le Crépuscule et l'aube Ken Follett
997. Les Anglais font face à des attaques de Vikings qui menacent d'envahir le pays. En l'absence d'un État de droit, c'est le règne du chaos.Le jeune Edgar, constructeur de bateaux, voit son existence basculer quand sa maison est détruite au cours d'un raid viking.Ragna, jeune noble normande insoumise, épouse par amour un Anglais, mais sa désillusion sera grande face aux mœurs et aux mentalités d’outre-Manche.Aldred, moine idéaliste, rêve de transformer sa modeste abbaye en un centre d'érudition de renommée mondiale.Tous trois devront s’opposer à leurs risques et périls à l'évêque Wynstan, prêt à tout pour accroître sa richesse et renforcer sa domination.Dans cette extraordinaire épopée où se mêlent vie et mort, amour et ambition, violence, héroïsme et trahisons, Ken Follett revient à Kingsbridge et nous conduit aux portes des Piliers de la Terre.Une fois encore, l’écrivain gallois nous offre le meilleur de la grande littérature populaire.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Ken Follett - Le crépuscule et l'aube - La p'tite librairie
Les besoins de l'âme Simone Weil
Il est possible de vivre heureux. Nous pouvons encore bâtir cette société-là. Simone Weil en indique le chemin dans ces pages qui veulent redonner un horizon à ceux qui sont à terre, insuffler des forces, une énergie pour se relever. "Les Besoins de l'âme", ce sont nos "communs", quatorze valeurs vitales, dont les plus précieuses sont le besoin de vérité et la liberté intellectuelle, qui renvoient à deux exigences actuelles : je ne veux pas qu'on m'impose ce que je dois penser, et je veux que les informations qui circulent soient fiables. De là découlent des questions qui traversent toutes les sociétés qui visent à l'égalité. Ai-je des droits ou des obligations ? Peut-on tout dire ? Comment lutter contre l'impunité des puissants ? Obéir, est-ce le début de la servitude ?
Recommandé par : François Busnel
Episode : Simone Weil - Les besoins de l'âme - La p'tite librairie
Sept jours sur le fleuve Henry David Thoreau
À la fin de l'été 1839, Henry David Thoreau et son frère aîné John entreprennent un voyage à bord de l'embarcation qu'ils ont fabriquée de leurs mains. Ils vont suivre le cours de la Concord River, puis de la Merrimack River. Quand John meurt trois ans plus tard, Thoreau décide de lui rendre hommage en retraçant leur voyage, à partir de notes qu'il rassemble dans sa cabane de Walden. Il condense son récit en une semaine symbolique, où chaque journée est associée à un thème : la poésie antique, la sagesse orientale, la culture des Indiens d'Amérique... Au rythme du courant, vif ou lent, les paysages traversés sont décrits avec l'oeil poétique du peintre et la précision du scientifique. Et ce périple, qui fut bien réel, devient un voyage initiatique, une véritable épiphanie, dans l'abandon heureux à la Nature et à l'espace des vastes étendues américaines.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Henry David Thoreau - Sept jours sur le fleuve - La p'tite librairie
Les Affinités électives Johann Wolfgang von Goethe
Dans cette situation sans espoir, que servirait-il de rapporter les efforts de toute sorte dont s'étourdirent pendant un certain temps, dans l'entourage d'Édouard, l'épouse, l'ami, le médecin ? Enfin on le trouva mort...Ce cœur, en proie naguère à une agitation sans bornes, avait trouvé un imperturbable repos ; et, comme il s'était endormi en pensant à une sainte, on pouvait sans doute le qualifier de bienheureux. Charlotte lui donna sa place auprès d'Odile, et ordonna que personne ne serait plus déposé dans ce caveau.Les amants reposent donc l'un près de l'autre. La paix flotte sur leur sépulture. De la voûte, les fraternelles images des anges abaissent sur eux la sérénité de leurs regards, et qu'il sera aimable l'instant où ils se réveilleront ensemble !
Recommandé par : François Busnel
Episode : Johann Wolfgang Von Goethe - Les affinités électives - La p'tite librairie
La Vraie Vie Adeline Dieudonné
C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu'au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l'autre. La vraie. Alors elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l'existence. Elle fait diversion, passe entre les coups, et conserve l'espoir fou que tout s'arrange un jour.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Adeline Dieudonné - La vraie vie - La p'tite librairie
La Nature Ralph Waldo Emerson
Livre-manifeste, source d'inspiration pour Henry David Thoreau, La Nature (1836) est au fondement du mouvement transcendantaliste qui éclôt dans l'Amérique du XIXᵉ siècle. S'y déploie une pensée poétique replaçant l'individu au sein d'une totalité enveloppante : la Nature. Une nature qu'Emerson appelle avec ferveur à reconnaître et à chérir.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Ralph Waldo Emerson - La nature - La p'tite librairie
L'Appel de la Foret Jack London
Comment survivre dans le froid hostile du Grand Nord quand on n'a jamais vu la neige ? Voilà le défi lancé à Buck, vendu comme chien de traîneau. Tandis que l'animal découvre la souffrance et la force, la violence et la joie, la haine et l'amour, un appel retentit, venu du fond des âges... Le goût pour l'aventure ne suffit pas à expliquer l'immense succès de ce roman. C'est l'appel des terres primitives et sauvages résonnant au fil des pages qui assura la renommée de Jack London. Cet appel vibre encore en nous aujourd'hui...
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Thierry Marx)
Episode : Jack London - L'appel sauvage - La p'tite librairie
Vingt mille lieues sous les mers Jules Verne
Un monstre marin, « une chose énorme », ayant été signalé par plusieurs navires à travers le monde, une expédition est organisée sur l’Abraham Lincoln, frégate américaine, pour purger les mers de ce monstre inquiétant. A bord se trouvent le Français Pierre Aronnax, professeur au Muséum de Paris, et Conseil, son fidèle domestique.Une fois parvenus en vue du monstre, deux immenses trombes d’eau s’abattent sur le pont de la frégate, précipitant Aronnax, Conseil et le harponneur canadien Ned Land sur le dos du monstre… qui se révèle être un fabuleux sous-marin, le Nautilus, conçu et commandé par un étrange personnage, le capitaine Nemo, qui paraît farouchement hostile à toute l’humanité ! Condamnés à ne plus jamais revoir leur patrie, leurs parents, leurs amis, la plus extraordinaire aventure commence pourtant pour les trois hommes...
Recommandé par : François Busnel
Episode : Jules Verne - Vingt mille lieues sous les mers - La p'tite librairie
Pêcheurs d'Islande Pierre Loti
Entre Gaud, fille d'un gros commerçant de Paimpol, et Yann, le pêcheur, il y a bien des obstacles : la différence des conditions et des fortunes, bien sûr ; mais aussi la timidité farouche du jeune homme, de ceux qu'on nomme les « Islandais » parce que, chaque année, leurs bateaux affrontent, durant des semaines, les tempêtes et les dangers de la mer du Nord.C'est l'histoire d'un amour longtemps jugé impossible que nous conte ce roman, publié en 1886, et depuis lors redécouvert et admiré par plusieurs générations. Mais c'est surtout un grand drame de la mer, et l'une des expressions les plus abouties de ce thème éternel. Marin lui-même, Pierre Loti y déploie une poésie puissante, saisissante de vérité, pour dépeindre la rude vie des pêcheurs, l'âpre solitude des landes bretonnes, le départ des barques, la présence fascinante et menaçante de l'Océan.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Pierre Loti - Pêcheurs d'Islande - La p'tite librairie
Lumière d'été, puis vient la nuit Jón Kalman Stefánsson
"Le monde déborde de rêves qui jamais n'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles."
Dans un petit village des fjords de l'Ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun participe à cette ronde de rêves et de désirs qui forment la vie. Mais leur quotidien bien ordonné se dérègle parfois : le retour d'un ancien amant qu'on croyait parti pour toujours, l'attraction des astres ou un chignon de cheveux roux - il suffit de peu pour faire basculer un destin...
Recommandé par : François Busnel
Episode : Jon Kalman Stefansson - Lumière d'été puis vient la nuit - La p'tite librairie
L'archipel du Goulag Alexandre Isaievitch Soljénitsyne
Immense fresque de l'univers concentrationnaire soviétique, L'Archipel du Goulag a été écrit dans la clandestinité. Les milliers de lettres et témoignages reçus par Alexandre Soljenitsyne après la publication de son roman Une journée d'Ivan Denissovitch constituent la base de cette oeuvre, qu'il qualifie d'« investigation littéraire » ; ces documents font de lui le dépositaire du malheur de tout un peuple. Secrètement sorti d'URSS, ce texte explosif suscite, lors de sa parution en Occident en 1974, une prise de conscience des réalités du régime soviétique.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par )
Episode : Alexandre Soljenitsyne - L'archipel du goulag - La p'tite librairie
La Bâtarde Violette Leduc
«Mon cas n'est pas unique : j'ai peur de mourir et je suis navrée d'être au monde. Je n'ai pas travaillé, je n'ai pas étudié. J'ai pleuré, j'ai crié. Les larmes et les cris m'ont pris beaucoup de temps [...]. Le passé ne nourrit pas. Je m'en irai comme je suis arrivée. Intacte, chargée de mes défauts qui m'ont torturée. J'aurais voulu naître statue, je suis une limace sous mon fumier.»
Recommandé par : François Busnel
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle Jean d'Ormesson
Pour se défendre dans un procès qu’il s’intente à lui-même, l’auteur fait défiler au galop un passé évanoui. Il va de l’âge d’or d’un classicisme qui règne sur l’Europe à l’effondrement de ce «monde d’hier» si cher à Stefan Zweig. De Colbert, Fouquet, Bossuet ou Racine à FrançoisMitterrand, Raymond Aron, Paul Morand et Aragon. Mais les charmes d’une vie et les tourbillons de l’histoire ne suffisent pas à l’accusé : «Vous n’imaginiez tout de même pas que j’allais me contenter de vous débiter des souvenirs d’enfance et de jeunesse ? Je ne me mets pas très haut, mais je ne suis pas tombé assez bas pour vous livrer ce qu’on appelle des Mémoires.»
Recommandé par : François Busnel
Episode : Jean D'Ormesson - Je dirai malgré tout que cette vie fut belle - La p'tite librairie
Cahier d'un retour au pays natal Aimé Césaire
Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l'audience comme la pénétrance d'une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l'Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n'est point vrai que l'œuvre de l'homme est finie, que nous n'avons rien à faire au monde, que nous parasitons le monde mais l'œuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu'a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite.
Recommandé par : François Busnel
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L'Usage du monde Nicolas Bouvier
À l'été 1953, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit et d'histoire médiévale puis de droit, à bord se sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus long en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami, Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis. Ces six mois de voyage à travers l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'œuvre de la littérature dite « de voyage », L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard - et à compte d'auteur - aux éditions Droz, avant d'être repris par René Julliard en 1964. Après avoir connu un formidable succès, le livre était resté longtemps indisponible, avant de reparaître aux éditions La Découverte en 1985. Art de l'observation et du croquis, profond intérêt et curiosité insatiable pour les autres peuples, le voyageur n'est jamais en postition dominante, mais d'accueil, d'une ville à l'autre, passant par des villages qui, à l'époque, connaissaient encore le luxe de ne pas apparaître sur les cartes, comme ballotté au gré des éléments et des événements : « Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations », écrit-il dès les premiers jours du périple. Mais ce profond humanisme n'est pas pour autant un dilettantisme ; par son écriture serrée, toujours très retenue, d'une grande précision, économe de ses effets et ne jouant pas « à la littérature », il a réussi à atteindre ce à quoi peu d'écrivains autoproclamés sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Loïc Finaz)
Episode : Nicolas Bouvier - L'usage du monde - La p'tite librairie
Café vivre Chantal Thomas
Des chauffeurs de taxi, des héroïnes de faits divers, des amoureux traversent ces pages et croisent Colette, Roland Barthes, Patti Smith ou Corto Maltese, sans oublier quelques figures chères de mon enfance... On peut lire ces Chroniques en passant comme un journal de voyage, si l'on croit que chaque matin contient une occasion de départ et une chance d'aventure. J'ai écrit les textes ici réunis de 2014 à 2018 pour le journal Sud Ouest. Et à la fin, en me retournant, j'ai senti qu'ils formaient un livre. Le voici.
Recommandé par : François Busnel
Cinq méditations sur la mort / autrement dit sur la vie François Cheng
Comme ses Cinq méditations sur la beauté, ce texte de François Cheng est né d’échanges avec ses amis, auxquels le lecteur est invité à devenir partie prenante. Le poète, au soir de sa vie, s'exprime sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter. Il se livre comme il ne l'avait peut-être jamais fait, et transmet une parole à la fois humble et hardie.Il témoigne d'une vision de la « vie ouverte », en mouvement ascendant, qui renverse notre perception de l'existence humaine, et nous invite à envisager la vie à la lumière de notre propre mort. Celle-ci, transformant chaque vie en destin singulier, la fait participer à une grande aventure en devenir. Originalité de la pensée, concision et élégance du style. Cheng est un auteur fécond mais rare, un créateur à part.
Recommandé par : François Busnel
Episode : François Cheng - Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie - La p'tite librairie
Terra incognita, une histoire de l'ignorance Alain Corbin
L'Histoire de l'ignorance est une question essentielle. Pendant des millénaires, nous, les humains, ne savions presque rien de la terre. Nous nous référions surtout à nos territoires, à nos paysages, à nos villages. Sur les cartes on pouvait lire par endroit : Terra Incognita. Ce livre raconte les incroyables erreurs auxquelles il a fallu se heurter pour découvrir les secrets de notre planète bleue. Des erreurs parfois brillantes, souvent étranges, mais toujours fascinantes. A l'aube du XIXe siècle, la météorologie était pleine d'inconnues. En 1840, les fonds marins étaient totalement mystérieux. En 1870, la majorité des savants pensaient qu'une mer recouvrait les pôles. En 1900, nul n'avait atteint la stratosphère... L'ignorance a stimulé l'imaginaire de nos ancêtres. Le livre d'Alain Corbin réveille notre soif de savoir, et change notre regard sur le monde.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Alain Corbin - Terra incognita, une histoire de l'ignorance - La p'tite librairie
Richesse oblige Hannelore Cayre
Dans les petites communautés, il y en a toujours un par génération qui se fait remarquer par son goût pour le chaos. Pendant des années l’engeance historique de l’île où je suis née, celle que l’on montrait du doigt lorsqu’un truc prenait feu ou disparaissait, ça a été moi, Blanche de Rigny. C’est à mon grand-père que je dois un nom de famille aussi singulier, alors que les gens de chez moi, en allant toujours au plus près pour se marier, s’appellent quasiment tous pareil. Ça aurait dû m’interpeller, mais ça ne l’a pas fait, peut-être parce que notre famille paraissait aussi endémique que notre bruyère ou nos petits moutons noirs… Ça aurait dû pourtant…Au XIXe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient même des pauvres afin de remplacer leurs fils pour qu’ils ne se fassent pas tuer à la guerre. Aujourd’hui, ils ont des petits-enfants encore plus riches, et, parfois, des descendants inconnus toujours aussi pauvres, mais qui pourraient légitimement hériter ! La famille de Blanche a poussé tel un petit rameau discret au pied d’un arbre généalogique particulièrement laid et invasif qui s’est nourri pendant un siècle et demi de mensonges, d’exploitation et de combines. Qu’arriverait-il si elle en élaguait toutes les branches pourries ?
Recommandé par : François Busnel
Episode : Hannelore Cayre - Richesse oblige - La p'tite librairie
Le Baobab fou Ken Bugul
Au Sénégal, dans le Ndoucoumane, une petite fille en mal de mère grandit à l'ombre d'un baobab séculaire. Petite dernière, un peu en marge, elle découvre l'école française, comme un chemin de traverse qui va la mener aux études supérieures et au grand départ pour le «Nord référentiel, le Nord Terre promise».
En Belgique, c'est le choc, le désarroi, les mille et une expériences et la découverte que ce Nord des promesses est aussi celui des allusions et des illusions.
Drogue, sexe, prostitution : un récit de vie et une publication par lesquels - il y a vingt-sept ans déjà - le scandale arrive ! Mais force est de constater que depuis, Le Baobab fou n'a pas pris une ride ! Sans doute parce que les réflexions qu'il soulevait, avec la franchise qui caractérise l'auteur, étaient des plus profondes : introspection fine à la recherche de soi et en quête d'appartenance, le portrait de la narratrice Ken Bugul pose aussi la question des conditions du dialogue et de la fraternité et dessine les rapports particuliers qu'entretient avec le Sud un Occident en plein désarroi qui réclame «sa part d'exotisme et de culpabilité».
Des questions toujours d'actualité pour un livre fondateur et qui contient en germe toutes les réflexions des ouvrages à venir; une réédition qui permet aussi de redécouvrir la beauté d'une écriture réussissant l'équilibre précaire entre témoignage «choc» et transparence lumineuse des paysages d'enfance.
Recommandé par : François Busnel
Capitale de la douleur Paul Éluard
Parler aux hommes le langage de tous les hommes et leur parler cependant un langage tout neuf, infiniment précieux et simple pourtant comme le pain de la vie quotidienne, nul poète, avant Éluard, ne l'avait fait si naturellement. Transmuer en une sorte d'or vierge l'aspect des joies et des douleurs communes à tous, pour en faire éclater la splendeur unique, Éluard fut capable de cela plus intensément et plus aisément que nul autre. L'amour la poésie, ce titre (que je trouve follement beau), n'est-ce pas la formule exacte qui en coiffant impérieusement la vie permet de la renouveler ? La plupart des poètes ont célébré l'amour. Combien sont-ils, à la réflexion, qui l'aient porté en eux toujours et qui en aient imprégné leur oeuvre à la manière d'Éluard ? Capitale de la douleur, L'amour la poésie, je vois en ces livres des tableaux de la vie commune telle que par l'amour elle est rendue poétique, c'est-à-dire illuminée. Il n'est personne qui, pour un temps bref au moins, n'ait fait l'expérience de pareille illumination, mais les avares et les prudents ont la règle de rabaisser les yeux au plus vite, tandis que la leçon d'Éluard est de substituer définitivement le monde ainsi transfiguré à l'ancien et de s'en mettre plein la vue et plein les doigts sans avoir peur de se déchirer à ses aigus sommets.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Paul Eluard - Capitale de la douleur - La p'tite librairie
Bain de lune Yanick Lahens
Stupéfait, un pêcheur découvre une jeune fille échouée sur les rivages d’Haïti après trois jours de tempête. Son corps martyrisé montre qu’elle a été victime d’une grande violence. Quand la voix de la naufragée s’élève, elle en appelle à tous les dieux vaudous et à ses ancêtres pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là.À l’origine de cet acte barbare, le ressentiment entre deux familles que tout oppose : les Lafleur qui ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d’Haïti où la terre et les eaux se confondent, et les Mésidor devenus seigneurs des lieux en faisant main basse sur toutes les bonnes terres de la région. Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, Yanick Lahens brosse avec lucidité et sans complaisance la réalité de l’île où elle est née, Haïti.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Yanick Lahens - Bain de lune - La p'tite librairie
Le Noeud de vipères François Mauriac
Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans une sorte de confession qu’il destine à sa femme : elle le précède dans la mort. Dépossédé de sa haine et détaché de ses biens, cet anticlérical sera touché par la lumière in articulo mortis.Chronique d’une famille bordelaise entre l’affaire Dreyfus et le krach de Wall Street, Le Nœud de vipères offre les coups de théâtre, les surprises d’un vrai roman. La satire et la poésie y coexistent miraculeusement. C’est le chef-d’œuvre de Mauriac, et l’un des grands romans du xxe siècle.
Recommandé par : François Busnel
Episode : François Mauriac - Le noeud de vipères - La p'tite librairie
Lettre à Ménécée Epicure
Le secret du bonheur ? C'est ce que promet Épicure dans la Lettre à Ménécée. N'ayons peur ni des dieux, ni de la mort, ni de la douleur ou de la mauvaise fortune. Recherchons le plaisir, parce qu'il est conforme à la nature. Mais pour ce faire, nous devons nous libérer des idées fausses que produisent en nous les préjugés, les opinions courantes ou les croyances superstitieuses. Il faut donc recourir à la raison et à l'exercice pour suivre la nature. Telle est précisément la tâche de la philosophie : elle définit la discipline rationnelle nécessaire au bonheur. La Lettre à Ménécée, texte fondateur de l'épicurisme, exercera une influence décisive dans l'Antiquité comme dans la pensée moderne et contemporaine : sur le poète romain Lucrèce - qui fait l'objet de notre dossier -, mais aussi sur tous ceux qui revendiquent une éthique réconciliant le plaisir et la raison.
Recommandé par : François Busnel
Vies minuscules Pierre Michon
Il a caressé des petits serpents très doux ; il parlait toujours. Le mégot brûlait son doigt ; il a pris sa dernière bouffée. Le premier soleil l'a frappé, il a chancelé, s'est retenu à des robes fauves, des poignées de menthe ; il s'est souvenu de chairs de femmes, de regards d'enfants, du délire des innocents : tout cela parlait dans le chant des oiseaux ; il est tombé à genoux dans la bouleversante signifiance du Verbe universel. Il a relevé la tête, a remercié Quelqu'un, tout a pris sens, il est retombé mort.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Pierre Michon - Vies minuscules - La p'tite librairie
Contes Charles Perrault
« Il était une fois un roi et une reine… », « il était une fois une petite fille de village… » Il suffit de cette clé magique pour que s’ouvre à nous le monde où paraissent tour à tour la belle au bois dormant, le petit chaperon rouge, la barbe bleue ou Cendrillon. Perrault puise dans le folklore ancien pour nous conter dans des récits courts et alertes des histoires qui nous éloignent délicieusement du monde, avant que la morale finale nous y reconduise. Des contes de fées ? Sans doute. Mais, autant que le merveilleux, ce qui nous enchante, c’est le naturel et la savante simplicité d’un art d’écrire qui, à chaque page, séduit notre imagination.D’abord parus séparément en 1694 et 1697, ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que les contes en vers et en prose seront réunis en un même volume, signe que l’engouement qu’ils avaient suscité du vivant de Perrault ne se démentait pas, en dépit du jugement sévère des gens de lettres, à l’époque des Lumières, pour ces puériles bagatelles. Mais le public le plus large demeurait fidèle à ces contes — et ce public, c’est aujourd’hui nous dont l’esprit d’enfance ne s’est pas perdu.
Recommandé par : François Busnel
Capitaine Hornblower Cecil Scott Forester
Après la bataille de Trafalgar, la Marine royale britannique confie une mission secrète à Horatio Hornblower, son capitaine le plus audacieux : à bord de la Lydia, il doit rejoindre le Nicaragua pour former une alliance contre les colons espagnols. Avec l'aide d'un révolutionnaire enragé, El Supremo, il doit s'emparer d'un galion ennemi de cinquante canons. Mais sa mission est brusquement compromise lorsque l'Angleterre conclut une alliance avec l'Espagne. Dans le même temps, l'arrivée inattendue d'une femme, lady Barbara Wellesley, sème le trouble sur le navire. S'il échoue, Hornblower devra affronter la cour martiale... Grand succès populaire du XXᵉ siècle, L' heureux retour est le premier récit des aventures d'Horatio Hornblower, qui se poursuivent avec Un vaisseau de ligne et Pavillon haut.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Cecil Scott Forester - L'heureux retour - La p'tite librairie
Les hommes ont peur de la lumière Douglas Kennedy
Direction Los Angeles et une Amérique rongée par la crise... Le bouleversant portrait d'un homme bien, piégé par la violence.Brendan, la cinquantaine fourbue, est chauffeur Uber à Los Angeles. Une course, deux courses, trois courses... Sa matinée s'enchaîne, sans joie, quand cette gentille dame lui renvoie son premier sourire de la journée. Direction une clinique pratiquant l'avortement, où sa cliente travaille comme bénévole. Mais arrivés sur place, le bâtiment s'enflamme. Les voilà lancés dans une course-poursuite impitoyable à travers la cité des anges, où certains " pro-vie " ont manifestement un peu trop tendance à souhaiter les voir morts... Parce qu'il faut, parfois, sortir de l'ombre. Et braver la lumière...
Recommandé par : François Busnel
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Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits Salman Rushdie
Quand il advient - tous les quelques siècles - que se brisent les sceaux cosmiques, le monde des jinns et celui des hommes entrent momentanément en contact. Venue une première fois sur terre au xiie siècle, Dunia s'est éprise d'Ibn Rushd (alias Averroès), auquel elle a donné une innombrable descendance dotée de l'ADN des jinns. Lors de son second voyage, neuf siècles plus tard, les jinns obscurs ont décidé d'asservir la terre. Pour assurer la victoire de la lumière sur l'ombre, Dunia s'adjoint le concours de quatre de ses rejetons et réactive leurs pouvoirs magiques afin que, pendant mille et une nuits (soit : deux ans, huit mois et vingt-huit nuits), ils l'aident à affronter un ennemi répandant les fléaux du fanatisme, de la corruption, du terrorisme et du dérèglement climatique... Inspiré par une tradition narrative deux fois millénaire qu'il conjugue avec la modernité esthétique la plus inventive, Salman Rushdie donne ici une fiction époustouflante et saisissante d'actualité.
Recommandé par : François Busnel
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Les mots de la tribu Natalia Ginzburg
Natalia Ginzburg raconte son enfance et son adolescence : un père fantasque et une mère plaintive, des amis promis à la gloire ; Turin, l’antifascisme, les arrestations, la guerre, la déportation, l’assassinat d’un mari aimé. Tandis que les parents parlent et résument le monde en quelques jugements lapidaires, les enfants découvrent la résistance de la vie qui leur oppose les énigmes meurtrissantes de l’amour, de la guerre, de la mort. Le comique des mots contraste avec le tragique des événements. On n’avait jamais raconté avec autant de finesse et de malice le malentendu qui sépare les générations. On n’avait jamais peint avec autant d’humour et de tendresse la difficulté des rapports humains.
Recommandé par : François Busnel
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La Double Inconstance Marivaux
Marivaux a construit sa pièce, l'une des plus célèbres, en opposant le monde de la cour au monde rural, la richesse à la pauvreté, le pouvoir à l'impuissance. Le prince tente en effet de séparer Arlequin de Silvia, pour mieux lui témoigner son amour, et jette Flaminia dans les bras d'Arlequin. Le couple initial est défait, le prince épousera Silvia, et Arlequin, anobli, se marie avec Flaminia : c'est la «double inconstance». Habile manipulateur, le souverain, à l'image de l'auteur, a fait mourir un amour partagé, et en a fait naître deux autres, malgré l'unité de temps maintenue par les règles du théâtre classique. Le temps de l'amour éternel est rétrospectivement démasqué comme une illusion, et remplacé par le temps du plaisir éphémère.
Recommandé par : François Busnel
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Les versets sataniques Salman Rushdie
Un jumbo jet explose au-dessus de la Manche. Au milieu de membres humains éparpillés et d’objets non identifiés, deux silhouettes improbables tombent du ciel : Gibreel Farishta, le légendaire acteur indien, et Saladin Chamcha, l’Homme aux Mille Voix. Agrippés l’un à l’autre, ils atterrissent sains et saufs sur une plage anglaise enneigée. Gibreel et Saladin ont été choisis pour être les protagonistes de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Mais par qui ? Les anges sont-ils des diables déguisés ? Tandis que les deux hommes rebondissent du passé au présent, se déroule un cycle extraordinaire de contes d’amour et de passion, de trahison et de foi avec, au centre, l’histoire de Mahound, prophète de Jahilia, la cité de sable - Mahound, frappé par une révélation où les versets sataniques se mêlent au divin. Salman Rushdie nous embarque dans une épopée truculente, un voyage de larmes et de rires au pays du Bien et du Mal, si inséparablement liés dans le cœur des hommes.Salman Rushdie nous embarque dans une épopée truculente, un voyage de larmes et de rires au pays du Bien et du Mal, si inséparablement liés dans le cœur des hommes.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Salman Rushdie - Les versets sataniques - La p'tite librairie
Corto Maltese Hugo Pratt
1913, Océan Pacifique. À la veille de la Première Guerre mondiale, Corto Maltese s'associe au Moine, le mystérieux chef d'une bande de "pirates" avec laquelle, à partir de l'île cachée d'Escondida il va écumer les mythiques mers du sud.
Recommandé par : François Busnel
Santa Muerte Gabino Iglesias
Austin, Texas. Tu t'appelles Fernando, tu es mexicain. Immigré clandestin. Profession ? Dealer. Un jour, tu es enlevé par les membres d'un gang tatoués jusqu'aux dents qui ont aussi capturé ton pote Nestor. Pas ton meilleur souvenir, ça : tu dois les regarder le torturer et lui trancher la tête. Le message est clair : ici, c'est chez eux. Tu crois en Dieu, et aussi en plein d'autres trucs. Tu jures en espagnol, et désormais, tu as soif de vengeance. Avec l'aide d'une prêtresse Santeria, d'un chanteur portoricain cinglé et d'un tueur à gage russe, tu te résous à déchaîner l'enfer. Santa Muerte, protegeme...
Recommandé par : François Busnel
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L'Argent Charles Péguy
Le texte qui suit fut rédigé en 1913, dans un contexte social et culturel marqué notamment par l’industrialisation de la France, l’émergence du modèle capitaliste en Occident et les changements profonds qu’implique le basculement d’un modèle de société vers un autre. Et c’est justement de la critique d’un système de représentation dont il est ici question, de la remise en cause d’une idéologie naissante qui place désormais l’argent au sommet des valeurs et dont le poids interfère inévitablement, sans même que nous puissions nous en rendre compte, dans la construction des mentalités, dans la façon dont les hommes et les femmes, dès leur plus jeune âge, réfléchissent et se comportent. C’est sur cette modernité que Péguy nous interpelle, une modernité qui sanctifie un nouveau Dieu : l’Argent.
Laurent Morel : Ça prend pas longtemps à lire, et c'est la première mondialisation, il parle de la sobriété en fait.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Laurent Morel)
Saisons Mario Rigoni Stern
" Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais deux huppes amoureuses, deux levrauts dans un buisson, une bergeronnette qui court sur la route, deux écureuils qui grimpent aux branches d'un sapin, le font assurément. " Le déroulement des saisons permet à Mario Rigoni Stern d'évoquer différents épisodes de sa vie. Petites histoires sur le Haut plateau d'Asiago en Vénétie mais aussi grande histoire dans la tourmente du vingtième siècle. Mario Rigoni Stern (1921-2008) est un des plus grands écrivains italiens contemporains.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Mario Rigoni Stern - Saisons - La p'tite librairie
Lieu-dit l'éternité Emily Dickinson
Ce volume réunit plus de 150 poèmes de l’une des plus grandes poétesses du XIXème siècle. Hantée par le néant, Emily Dickinson n’a eu de cesse de questionner la nature, la folie, la foi l’amour et la mort. Sa poésie, habitée de fulgurances mystiques, joue autant de la gravité que de l’ironie, de l’émerveillement que de la dérision, mêlant sentiments intimes et thèmes universels avec une audace stylistique et rythmique d’une modernité saisissante. Emily Dickinson est née en 1830. Adolescente pleine de vie, sociable et spirituelle, elle se retira progressivement dans son monde intérieur. Elle écrivait depuis son enfance mais seuls sept de ses poèmes furent publiés de son vivant. Après sa mort, en 1886, quelque deux mille poèmes furent découverts.
Recommandé par : François Busnel
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Will, l'homme du moulin Robert Louis Stevenson
Rendant toute leur force à la contemplation, au détachement, à la lucidité sur soi, l’histoire de Will, universelle, intemporelle, est un hymne à la sagesse dont cette nouvelle traduction, attentive au style finement ciselé de Stevenson, cherche à rendre la beauté.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Robert Louis Stevenson - Will ou l'homme du moulin - La p'tite librairie
Des femmes : Discours préliminaire Dupin Louise
Contemporaine d’Olympe de Gouges, invisibilisée par son mari et restée dans l’ombre des trois penseurs auxquels elle eut affaire : Montesquieu, Rousseau et Voltaire, Louise Dupin (1706-1799) tenait pourtant, à Paris, l’un des plus fameux salons littéraires et philosophiques de son époque. Elle dénonçait les violences faites aux femmes, militait pour l’égalité professionnelle et l’accès des femmes à la politique, pour le divorce, pour la transmission du nom de la mère aux enfants, et critiquait le manque de considération envers les femmes dans les écrits des plus grands auteurs depuis l’Antiquité. Rousseau tomba amoureux d’elle, Louise Dupin l'éconduit puis l'engagea comme secrétaire. Ensemble, à Paris ou au château de Chenonceau, dont elle était propriétaire, ils travaillèrent à un grand livre féministe. Le résultat, ce sont des milliers de pages qui finiront, au XXe siècle, dispersées dans toute l’Europe et en Amérique. En les traquant pour les rassembler, Frédéric Marty a retrouvé un manuscrit formant comme une longue introduction à son grand-œuvre, où sont formulées les idées de Louise Dupin sur l’égalité des sexes ; c’est ce texte totalement inédit que nous publions.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Louise Dupin - Des femmes, discours préliminaire - La p'tite librairie
La Richesse des nations Adam Smith
"L'Économie politique, considérée comme une branche des connaissances du législateur et de l'homme d'État, se propose deux objets distincts : le premier, de procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante, ou, pour mieux dire, de le mettre en état de se procurer lui-même ce revenu et cette subsistance abondante ; - le second, de fournir à l'État ou à la communauté un revenu suffisant pour le service public ; elle se propose d'enrichir à la fois le peuple et le souverain." Dans ce texte fondateur de l'économie politique moderne, Adam Smith analyse, à partir des exemples de l'Angleterre et des Pays-Bas, les origines de la prospérité d'un État. Élaborant une théorie sur la division du travail, la concurrence sur le marché ou encore l'idée d'un intérêt individuel convergeant vers l'intérêt commun, La Richesse des nations (1776) pose les bases du libéralisme économique.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Adam Smith - La richesse des nations - La p'tite librairie
Les derniers rois de Thulé Jean Malaurie
En partageant la vie rigoureuse des Esquimaux polaires, les Inuits, en mangeant avec eux l'hiver ces oiseaux d'été qui ont pourri sous les pierres, en écoutant, durant trois mois de nuit polaire, leurs légendes d'un rare pouvoir imaginaire, leurs récits dramatiques d'expéditions au pôle avec Peary, Cook, leurs fameuses expéditions avec Knud Rasmussen, Jean Malaurie est devenu l'interprète de la grandeur de leur civilisation. De la pierre à l'homme, du chasseur individualiste au groupe communaliste : tel est l'itinéraire. Comme Jean Malaurie (premier Français à avoir atteint, le 29 mai 1951, le pôle géomagnétique Nord en traîneau à chiens), on se sent devenir militant en découvrant que cette société du pôle, d'esprit chamanique, qui vivait durement mais heureuse et libre depuis des millénaires, est agressée par une gigantesque base nucléaire. Est ainsi posé le problème universel de la défense des minorités traditionnelles. Témoignage vécu d'une de ces violentes confrontations de civilisation que connaît de nos jours l'Arctique, ce livre n'est pas seulement l'œuvre de référence sur le peuple esquimau dans son passé héroïque et son présent difficile : il crée, sans conteste, un genre littéraire absolument nouveau. Il a été traduit en vingt langues, et adapté, à deux reprises, à la télévision française. Le livre le plus diffusé au monde sur le peuple inuit. C'est " le " classique.
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Absalon, Absalon ! William Faulkner
Recommandé par : François Busnel
Episode : William Faulkner - Absalon absalon ! - La p'tite librairie
Le capitaine Fracasse Théophile Gautier
Pour l'amour de l'ingénue d'une troupe de comédiens nomades, le jeune baron de Sigognac qui se morfondait au château de la Misère en compagnie d'un valet, d'une haridelle, d'un chien et d'un chat, joue sur les tréteaux le rôle de Matamore, le « tranche-montagne ». Il prend le nom de capitaine Fracasse, suit la troupe à Paris et dispute Isabelle à son déloyal et puissant rival, le duc de Vallombreuse.Lorsqu'il écrit Le Capitaine Fracasse, Gautier vient d'avoir cinquante ans. Artiste accompli et journaliste influent, il souffre des nostalgies de l'homme arrivé.Cette célébration de l'audace bouffonne et de l'héroïsme au grand coeur, qui idéalise la belle, pourfend l'injustice et ridiculise les conformismes, lui sera prétexte à poursuivre lui-même une aventure aux sources du temps où il menait, impasse du Doyenné, une vie de bohème. Les prouesses du capitaine Fracasse retentissent du cliquetis des phrases, les contrées, les bouges, les châteaux vibrent des couleurs des mots et s'imprègnent de leurs parfums.
Recommandé par : François Busnel
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Les Précieuses ridicules Molière
Recommandé par : François Busnel
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Un roi sans divertissement Jean Giono
Le livre est parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage était l'Arbre, le Hêtre. Le départ, brusquement, c'est la découverte d'un crime, d'un cadavre qui se trouva dans les branches de cet arbre. Il y a eu d'abord l'Arbre, puis la victime, nous avons commencé par un être inanimé, suivi d'un cadavre, le cadavre a suscité l'assassin tout simplement, et après, l'assassin a suscité le justicier. C'était le roman du justicier que j'ai écrit. C'était celui-là que je voulais écrire, mais en partant d'un arbre qui n'avait rien à faire dans l'histoire.
Gaspard Koenig : Pour moi, le sommet de la littérature française. Mon roman préféré.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Gaspard Koenig)
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Photo de groupe au bord du fleuve Emmanuel Dongala
Confrontées à une terrible injustice sociale, des femmes, concasseuses de pierres, se mobilisent pour faire valoir leurs droits. Commencent alors une lutte exemplaire, politique et sociale, une quête du bonheur et un regain d'espoir au sein de leurs familles et de leurs couples.
Recommandé par : François Busnel
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L'étrange défaite Marc Bloch
«Ces pages seront-elles jamais publiées ? Je ne sais. Il est probable, en tout cas, que, de longtemps, elles ne pourront être connues, sinon sous le manteau, en dehors de mon entourage immédiat. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude : combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement ! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement.».
Recommandé par : François Busnel
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Près du coeur sauvage Clarice Lispector
Clarice Lispector travaille « dans l'imprécision blanche de l'Intervalle », entre la vie et la vie. Ce premier roman est l'aventure de Joana, fille d'une mère « pleine de pouvoirs et de maléfices », indépendante, obstinée, le diable en personne, tôt disparue, et d'un père lointain et distrait. Joana, c'est la légèreté, l'amour - cette force en elle qui démasque les faux-semblants -, la liberté « même si elle est peu de chose au regard de ce qu'elle désire et qui n'a pas encore de nom »...Renoncement, passion, révélation, illumination, transformation. Ces mots qui pourraient paraître présomptueux ou maladroits, Clarice Lispector en use avec une assurance et une humilité confondantes. Le miracle est qu'ils nous apparaissent comme les seuls aptes à rendre compte de la quête qu'elle a poursuivie de livre en livre, celle d'une vérité qui jaillit de la réconciliation de l'intelligence et du corps.« Elle était si vulnérable. Se haïssait-elle pour cela? Non, elle se haïrait plus si elle était déjà un tronc immuable jusqu'à la mort, capable de seulement donner des fruits mais non de croître à l'intérieur d'elle-même. Elle désirait encore plus : renaître toujours, couper tout ce qu'elle avait appris, ce qu'elle avait vu, et s'inaugurer dans un nouveau terrain où le moindre petit acte aurait un sens, où l'air serait respiré comme pour la première fois. Elle avait la sensation que la vie courait épaisse et lente en elle, bouillonnant comme une chaude couche de lave. ».
Près du coeur sauvage, premier roman de Clarice Lispector, publié alors qu'elle n'a que 23 ans, la fait immédiatement connaître du grand public tandis que la critique salue la naissance d'une grande écrivaine, la comparant à Virginia Woolf et à James Joyce.? Pour sa cinquième édition, ce livre est réédité avec une nouvelle traduction en décembre 2018.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Clarice Lispector - Près du coeur sauvage - La p'tite librairie
Le brasier Nicolas Chaudun
Au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d'Adolphe Thiers se résout à réprimer avec violence la Commune de Paris. La Semaine sanglante s'accompagne d'un gigantesque incendie qui menace le Louvre et ses collections. Les incendiaires s'en prennent également à la Bibliothèque impériale, au coeur même du palais, livrant aux flammes son fonds de cent mille volumes précieux... Face au sinistre, deux hommes : un conservateur, jusque-là confit dans ses notices de catalogue, et un officier que rien ne prédisposait au sauvetage du sel de la civilisation. Se livrant, chacun à sa manière, à une course contre la montre, ces deux héros oubliés déjoueront la tuerie et défieront l'imbécilité d'enragés des deux bords. Jamais l'épisode n'avait fait l'objet d'une enquête aussi détaillée. Le récit du fait d'armes se passe d'effets. La réalité, sèche, vaut ici tous les romans.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Nicolas Chaudun - Le brasier - La p'tite librairie
Le pleurer-rire Henri Lopes
Classique de la littérature africaine, " Le Pleurer-Rire " est dominé par tonton Hannibal-Ideloy Bwakamabé Na Sakkadé. Ancien baroudeur devenu Président de la République à la faveur d'un coup d'Etat, il exerce un pouvoir illimité. A travers ce roman, c'est le problème du pouvoir et du contre-pouvoir qui est posé dans toute son ampleur. La violence verbale qui perce au détour de chaque page n'a d'égal que le tragique des situations et des événements qui y sont décrits. Œuvre forte et dense, complexe et lucide, Le Pleurer-Rire fonde son originalité sur sa structure polyphonique, son rythme varié et sa charge d'ironie et d'humour qui justifie son titre. Mêlant grâce et trivialité, fiction et réalité, citations et parodie, il tente de renouveler l'écriture romanesque qui devient, ici, le lieu où diverses formes de langage s'engendrent les unes les autres, se répondent, s'entrecroisent, s'éclairent, ou se heurtent et finalement s'enchaînent dans un mouvement continu.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Henri Lopes - Le pleurer-rire - La p'tite librairie
La Pesanteur et la grâce Simone Weil
Partie de la philosophie pour entrer en religion, née dans une famille d'origine juive pour se rapprocher du christianisme, Simone Weil a suivi un parcours étonnant, qui la mènera d'un statut de jeune fille de la bourgeoisie aux confins de la plus atroce misère matérielle. Animée d'une soif d'absolu qui la fait vivre – comme d'autres vivent de pain –, elle rend compte, dans ses écrits, de cette aventure exceptionnelle. La Pesanteur et la Grâce , recueil de ses pensées, de ses réflexions les plus intimes, témoigne de cette exigence et de ce destin. Conçu comme une succession de réflexions sur des thèmes variés, mais dont la cohérence est frappante, ce livre constitue une remarquable initation à son œuvre.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Simone Weil - La pesanteur et la grâce - La p'tite librairie
Les poésies d'amour Marina Tsvétaïeva
« Chaque vers est enfant de l’amour » écrivait Marina Tsvétaïéva. Mais si l’exacerbation amoureuse, l’énergétique passionnelle est effectivement une des caractéristiques de son œuvre, ce qui frappe avant tout, au-delà de la liste infinie des « muses » masculines ou féminines, c’est qu’elle n’est que très peu assimilable à la poésie amoureuse, classique ou moderne. Il s’agit non pas tant de chanter, célébrer, sanctifier l’objet de sa passion, son propre sentiment, de mettre en scène l’épiphanie de l’amour ou la souffrance de la séparation, que de fonder sa poésie, donc son être même, sur un « absolu de l’amour » antérieur au monde et qui trouve sa plus parfaite expression dans le langage fondateur. La poétique de la rupture, propre à Tsvétaïéva, déterminait elle-même dans une grande mesure son comportement amoureux. Le traducteur s’est par conséquent efforcé de restituer les articulations sémantico-prosodiques de cette « étreinte de poésie » qui, lorsqu’elle aura reflué, ne pourra déboucher que sur la mort. « Puisque j’aurai pu cesser d'écrire des poèmes, je pourrai aussi un beau jour cesser d’aimer. Alors, je mourrai. Et ce sera bien sûr un suicide, car mon désir d’amour est tout entier désir de mort », avait-elle consigné dès mars 1919 avec une précision cliniquement prémonitoire. Marina Tsvétaïéva, un des plus grands poètes russes, avait choisi l’exil en 1922 puis était rentrée en Union Soviétique dix-sept ans plus tard, avant de se pendre à une vieille poutre le dernier dimanche du mois d’août 1941.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Marina Tsvetaïeva - Les poésies d'amour - La p'tite librairie
Les Métamorphoses Ovide
Légende dorée, légende des siècles, bible ou génie du paganisme, voici une œuvre qui, en douze mille vers, conte deux cent trente et une histoires de métamorphoses ; elles remontent, pour beaucoup, à l'origine du monde. Ovide, dans ces poèmes épiques et didactiques, nous a donné, des origines à Jules César, un des grands textes sur la genèse de l'humanité.La variété des styles, de l'horreur et du fantastique à l'élégie amoureuse, enchante le lecteur autant que Les Mille et Une Nuits. La grandeur de la Rome impériale, de l'Empire d'Occident s'y reflète. Les Métamorphoses sont l'une des sources principales de la littérature et des arts occidentaux. Comme les fontaines de Rome d'où l'eau ne cesse de jaillir, Les Métamorphoses sont à la fois un monument, et une source de la culture européenne.
Recommandé par : François Busnel
L'Homme Coquillage Asli Erdogan
Une jeune chercheuse en physique nucléaire est invitée dans le cadre d'un séminaire aux Caraïbes. Très rapidement elle choisit d'échapper au groupe étriqué rassemblé dans un hôtel de luxe afin d'aller explorer aux alentours les plages encore sauvages. C'est là qu'elle rencontre Tony, l'Homme Coquillage, un être au physique rugueux et quasi effrayant mais dont les cicatrices la fascinent immédiatement.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Asli Erdogan - L'homme coquillage - La p'tite librairie
Wilt Tom Sharpe
Henry Wilt est à bout. La quarantaine passée, chaque jour lui rappelle sa médiocrité. Une carrière au point mort, des étudiants dégénérés, et Eva sa femme, qui ne rate jamais une occasion de le rabaisser. Certain que le monde lui refuse depuis longtemps une gloire bien méritée, Henry décide d'agir et de supprimer celle qui a fait de sa vie un véritable enfer.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Tom Sharpe - Wilt - La p'tite librairie
Le Misanthrope Jean-Baptiste Molière
Alceste est un «mélancolique» qui s'aveugle sur lui-même pour mieux condamner les autres. Placé dans une situation sociale comique, amoureux d'une coquette, il voit défiler tous les types humains qu'il réprouve. Molière a enfermé toute une époque dans un salon mondain, pour critiquer une société ambitieuse, avide et cynique. Il donne parfois raison à Alceste, lui qui refuse de se soumettre au mensonge et à l'artifice, lui qui affirme radicalement : «J'ai tort, ou j'ai raison.» Alceste n'est pas en accord avec son temps : il rejette les compromis, proteste contre la frivolité des salons et la fausseté des rapports humains. Le Misanthrope est ainsi la pièce la plus complexe de Molière, car la plus fidèle aux contradictions de l'homme et de la société.
Recommandé par : François Busnel
L'amour soudain Aharon Appelfeld
Un écrivain à l'automne de sa vie, une jeune fille dévouée : Ernest et Iréna sont dépassés par un amour improbable, fulgurant. Les portes de l'intime s'entrouvrent, les secrets de l'existence s'éclairent d'un jour nouveau. L'amour, soudain, repeuple les souvenirs d'une vie traversée par l'Histoire.
Aharon Appelfeld (1932-2018) a été déporté en 1940 dans un camp, en Ukraine, d’où il s’est évadé. Ses romans, dont Histoire d’une vie (prix Médicis étranger 2004) et Des jours d’une stupéfiante clarté, sont disponibles chez Points.Traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti
Recommandé par : François Busnel
Episode : Aharon Appelfeld - L'amour soudain - La p'tite librairie
Les Frères Karamazov Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
L’odieux Féodor Karamazov est assassiné. De ses trois fils – Dimitri le débauché, Ivan le savant et l’ange Aliocha –, tous ont pu le tuer, tous ont au moins désiré sa mort.
Drame familial, drame de la conscience humaine, interrogations sur la raison d’être de l’homme, tableau de la misère, de l’orgueil, de l’innocence, de la Russie au lendemain des réformes de 1860, orgies, miracles, la richesse de ce roman de Dostoïevski, son dernier, et considéré comme son chef-d’œuvre, ne sera jamais épuisée.
Le génie de Dostoïevski est à ce point divers que Nabokov a même osé écrire : « N’oublions jamais que Dostoïevski est avant tout un auteur de romans policiers… un maître du suspens. »
Audrey Vernon : J'ai décidé de vous lire cet extrait qui s'appelle "Riot" en Russe, "Révolte" en français, qui précède Le Grand Inquisiteur, passage très connu des Frères Karamazov de Dostoïevski.
J'ai décidé de vous le lire parce que c'est un passage qui m'obsède depuis le 7 octobre et ce massacre d'enfants, de femmes, de civils qui continue depuis.
Les images traumatisantes m'ont donné envie de lire cet extrait...
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Audrey Vernon, Charles-Henri Gallois, Renaud Van Ruymbeke)
Episode : Dostoïevski - Les frères karamazov - La p'tite librairie
La véritable histoire des douze Césars Virginie Girod
Sous le principat d'Hadrien, l'historiographe Suétone écrit les biographies des premiers Césars, de Jules César à Domitien, retraçant ainsi près de cent-cinquante ans d'histoire. Virginie Girod, forte de sa connaissance intime de la période, met avec talent ses pas dans ceux de Suétone et raconte la véritable saga des douze Césars faite de trahisons, de manipulations et d'amours déçues. Comment Auguste et Vespasien ont-ils pris Rome en passant pour des modèles de vertu ? Pourquoi Tibère, Caligula et Néron ont-ils sombré dans la tyrannie ? Claude était-il un idiot ou un administrateur génial ? De chapitre en chapitre, les mythes sur les Césars volent en éclats, laissant place à leur humanité dans toute sa complexité.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Virginie Girod - La véritable histoire des douze césars - La p'tite librairie
Le désert des Tartares Dino Buzzati
Heureux d'échapper à la monotonie de son académie militaire, le lieutenant Drogo apprend avec joie son affectation au fort Bastiani, une citadelle sombre et silencieuse, gardienne inutile d'une frontière morte. Au-delà de ses murailles, s'étend un désert de pierres et de terres desséchées, le désert des Tartares. À quoi sert donc cette garnison immobile aux aguets d'un ennemi qui ne se montre jamais ? Les Tartares attaqueront-ils un jour ? Drogo s'installe alors dans une attente indéfinie, triste et oppressante. Mais rien ne se passe, l'espérance faiblit, l'horizon reste vide. Au fils des jours, qui tous se ressemblent, Drogo entrevoit peu à peu la terrible vérité du fort Bastiani.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Dino Buzzati - Le désert des tartares - La p'tite librairie
Journal Marie Bashkirtseff
D'une capitale l'autre, de villégiature huppée en ville d'eau, Marie Bashkirtseff, jeune peintre russe d'une grande beauté, tente de vivre, d'aimer, de laisser une oeuvre à la postérité. Paradoxalement, c'est son journal intime qui fera d'elle une des figures les plus touchantes de la Belle Époque. "Jamais une vie ne fut vécue avec plus de fièvre, plus de soif de vivre, écrivait Hugo von Hofmannsthal. Elle a le grand don de l'expérience, cette sensibilité vigoureuse et délicate à la séduction extérieure, par où l'enfant et l'artiste se rencontrent. Ses nerfs sans emploi répondent avec plus de vivacité, de force et d'originalité à chaque impulsion ; son âme souple et séduisante s'enflamme et brille, mais elle se brûle à sa propre flamme et à vingt-quatre ans, elle s'est consumée."
Recommandé par : François Busnel
Episode : Marie Bashkirtseff - Journal - La p'tite librairie
Cyrano de Bergerac Edmond Rostand
Désespéré par son fameux nez "qui d'un quart d'heure en tous lieux le précède", le Gascon Cyrano n'ose ouvrir son coeur à sa cousine Roxane, l'objet de sa passion. Cet homme de l'ombre aussi laid qu'éloquent prêtera donc, en secret, sa verve et sa voix à son rival plus beau, mais moins spirituel que lui... Cyrano de Bergerac, comédie héroïque créée le 28 décembre 1897, a ravi des générations de spectateurs et de lecteurs. De Constant Coquelin à Gérard Depardieu, les plus grands comédiens ont prêté leurs traits à ce personnage haut en couleurs, incarnation pittoresque du coq gaulois, poète fantasque et amoureux sublime. Dans cette oeuvre pleine de panache à l'origine d'un engouement populaire sans précédent, Rostand nous rappelle, sous couvert de légèreté, que l'on ne saurait vivre que de lyrisme et d'ivresse.
Willy Schraen : C’est fétiche, faut que je le lise une fois par an. Parce que comme dans le texte que je connais par coeur, je me reconnais dans cet olibrillus. C'est encore plus beau quand c’est inutile, les valeurs du panache, c'est quelque chose qui est fort pour moi, je trouve que c'est un merveilleux texte.
Recommandé par : François Busnel (et aussi par Alexandre Boucheix, Willy Schraen)
Episode : Edmond Rostand - Cyrano de Bergerac - La p'tite librairie
Quentin Durward Walter Scott
Le rusé contre l’intrépide, le patient contre l’impétueux, la glace contre le feu : tel est le choc de personnalités qui, en cette fin de XVe siècle, oppose le roi de France Louis XI au duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Quand un jeune archer écossais, Quentin Durward, débarque en Touraine. Il y tombe amoureux de la belle comtesse Isabelle de Croye qui s’y est réfugiée. Lorsque Louis XI le charge de l’escorter jusqu’au pays de Flandre, Quentin croit aider sa bien-aimée à entrer sous la protection de l’évêque de Liège. Mais c’est en réalité à un mariage avec l’ignoble brigand surnommé le Sanglier des Ardennes que le roi la destine, pensant ainsi faire échec aux projets d’alliance que nourrit Charles le Téméraire pour sa pupille.À moins que, pour Louis XI, le piège qu’il croyait si bien tendu finisse par se refermer sur lui-même…
Complots, aventures, amours et batailles ponctuent le plus français des romans de Walter Scott.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Walter Scott - Quentin Durward - La p'tite librairie
La soustraction des possibles Joseph Incardona
La fin des années 1980 est la période bénie des winners . Le capitalisme et ses champions, les golden boys de la finance, ont gagné : le bloc de l'Est explose, les flux d'argent sont mondialisés. Tout devient marchandise : les corps, les femmes, les privilèges, le bonheur même. Un monde nouveau s'invente. À Genève, Svetlana, jeune financière prometteuse, rencontre Aldo, prof de tennis vaguement gigolo. Ils s'aiment mais veulent plus. Plus d'argent, plus de pouvoir, plus de reconnaissance. Leur chance, ce pourrait être ces fortunes en transit. Il suffit d'être assez malin pour se servir. Mais en amour comme en matière d'argent, il y a toujours plus avide et plus féroce que soi...
Recommandé par : François Busnel
Episode : Joseph Incardona - La soustraction des possibles - La p'tite librairie
Manières d'être vivant Baptiste Morizot
Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix millions d'autres espèces de la Terre, ses parentes, sont de la "nature". À savoir : non pas des êtres mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main. Une espèce d'un côté, dix millions de l'autre, et pourtant une seule famille, un seul monde. Cette fiction est notre héritage. Sa violence a contribué aux bouleversements écologiques. C'est pourquoi nous avons une bataille culturelle à mener quant à l'importance à restituer au vivant. Ce livre entend y jeter ses forces. Peut-on apprendre à se sentir vivants, à s'aimer comme vivants ? Comment imaginer une politique des interdépendances, qui allie la cohabitation avec des altérités à la lutte contre ce qui détruit le tissu du vivant ? Il s'agit de refaire connaissance : approcher les habitants de la Terre, humains compris, comme dix millions de manières d'être vivant.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Baptiste Morizot - Manières d'être vivant - La p'tite librairie
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres Emil Ferris
Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, est une fan absolue des fantômes, vampires et autres morts-vivants. Elle se voit d'ailleurs comme un petit loupgarou : d'après elle, dans ce monde, il est plus facile d'être un monstre que d'être une femme. Un jour de Saint Valentin, au retour de l'école, Karen apprend la mort de sa belle voisine, Anka Silverberg, une survivante de l'Holocauste. Elle décide alors de mener l'enquête et va vite découvrir qu'entre le passé d'Anka au coeur de l'Allemagne nazie, son quartier en pleine ébullition et les drames qui, tapis dans l'ombre de son quotidien, la guettent, les monstres bons ou « pourris » sont des êtres comme les autres, complexes, torturés, fascinants. Conçu comme le journal intime d'une artiste surdouée, c'est un livre époustouflant.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Emil Ferris - Moi ce que j'aime c'est les monstres - La p'tite librairie
Une année folle Sylvie Yvert
Entrez dans la danse : une des plus sidérantes années de l'Histoire de France commence. Fraîchement débarqué de l'île d'Elbe, Napoléon déloge Louis XVIII pour remonter sur son trône. " Son " trône ? Après Waterloo, le voilà à son tour bouté hors des Tuileries. Le roi et l'Empereur se disputent un fauteuil pour deux, chacun jurant incarner la liberté, la paix et la légitimité. Sur la scène de ce théâtre méconnu des Cent-Jours, deux couples, fidèles de " l'Aigle ", sont dans la tourmente. Des héros oubliés liés par un sens de l'honneur et une loyauté hors du commun qu'ils vont payer cher... Au bal du pouvoir, la valse des courtisans bat la mesure face à un peuple médusé. La fable reste intemporelle, enjouée et amorale.
Recommandé par : François Busnel
Episode : Sylvie Yvert - Une année folle - La p'tite librairie
Noces Albert Camus
«Je me souviens du moins d'une grande fille magnifique qui avait dansé tout l'après-midi. Elle portait un collier de jasmin sur sa robe bleue collante, que la sueur mouillait depuis les reins jusqu'aux jambes. Elle riait en dansant et renversait la tête. Quand elle passait près des tables, elle laissait après elle une odeur mêlée de fleurs et de chair.»
Recommandé par : François Busnel
François Busnel apparait dans les épisodes suivants :
La p'tite librairie diffusé le 22/04/2025
8 petits livres qu'il faut lire !
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Malcolm Lowry - Au-dessous du volcan
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James Joyce - Gens de Dublin
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Franz Kafka - Lettre au père
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