Livres recommandés par Pierre-Antoine Capton
Madame Bovary Gustave Flaubert
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIᵉ siècle, c'est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise.
Emmanuel Macron : D'abord parce que je pense que Flaubert est un des plus grands romanciers qui soit, avec la langue française et la torture de la langue parce qu'il souffrait tellement pour écrire. Ensuite parce que c'est une description de la société française extraordinaire, de sa bourgeoisie, des splendeurs et misères de la vie de province et de notre pays. Et parce que c'est aussi un formidable roman sur l'âme humaine, en particulier celle des femmes, mais sur l'amour, ses trahisons, ses beautés, ce besoin d'absolu. Donc je pense qu'il y a un concentré de l'âme française dans Madame Bovary.
Willy Schraen : Un des premiers bouquins qui m'a beaucoup ému, dans ma toute prime jeunesse, qui m'a touché, c'est Madame Bovary. Voilà parce que c'est un des premiers bouquins que j'ai lu dans ce style de bouquin qui parlait de sentiments et d'amour et qui m'a marqué.
Recommandé par : Pierre-Antoine Capton (et aussi par Emmanuel Macron, Willy Schraen, Alice Default)