Livres recommandés par Loïc Finaz
L'Usage du monde Nicolas Bouvier
À l'été 1953, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit et d'histoire médiévale puis de droit, à bord se sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus long en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami, Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis. Ces six mois de voyage à travers l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'œuvre de la littérature dite « de voyage », L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard - et à compte d'auteur - aux éditions Droz, avant d'être repris par René Julliard en 1964. Après avoir connu un formidable succès, le livre était resté longtemps indisponible, avant de reparaître aux éditions La Découverte en 1985. Art de l'observation et du croquis, profond intérêt et curiosité insatiable pour les autres peuples, le voyageur n'est jamais en postition dominante, mais d'accueil, d'une ville à l'autre, passant par des villages qui, à l'époque, connaissaient encore le luxe de ne pas apparaître sur les cartes, comme ballotté au gré des éléments et des événements : « Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations », écrit-il dès les premiers jours du périple. Mais ce profond humanisme n'est pas pour autant un dilettantisme ; par son écriture serrée, toujours très retenue, d'une grande précision, économe de ses effets et ne jouant pas « à la littérature », il a réussi à atteindre ce à quoi peu d'écrivains autoproclamés sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.
Recommandé par : Loïc Finaz
Episode : Loïc Finaz : L'art de la guerre et du commandement ? - Thinkerview
Guerre et Paix Léon Tolstoï
Au début du XIXᵉ siècle, Pierre Bézoukhov, fils illégitime héritier d'une grande fortune, et son ami André Bolkonsky, officier tourmenté, évoluent dans une haute société russe francophile et mondaine qui ne tardera pas à être rattrapée par les tourments de la guerre qui s'annonce. Le parcours spirituel et politique de Pierre, comme le trajet militaire d'André, est inséparable du destin contrarié de la Russie : Saint-Pétersbourg et Moscou, la campagne et la ville, la Sibérie et l'Europe... La Russie est bicéphale, tragiquement clivée par le désir patiné de haine qui l'attache au reste de l'occident. La France et Napoléon sont l'incarnation de cet idéal policé et calculateur : un ennemi mortel que les personnages admireront avant de le combattre. Au coeur des guerres napoléoniennes qui ravagèrent le vieux continent, Tolstoï tourne les pages d'un roman immortel : l'âme russe.
Recommandé par : Loïc Finaz (et aussi par Cécile Renouard)
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Les Enfants Jéromine Ernst Wiechert
À Sowirog, un village aux frontières orientales de l’Allemagne, entre lac, bois et tourbières, la vie est simple et laborieuse, illuminée par la Bible. Mais, dans ce xxe siècle naissant, c’est vers la guerre, l’esprit de vengeance et la folie du nazisme que s’achemine le monde. Les sept enfants Jéromine auront à le découvrir. L’un d’entre eux, Jons Ehrenreich, futur médecin, épris de savoir et de justice, s’inclinera néanmoins devant la sagesse ancestrale, celle du travail et de l’humilité, face au mystère du destin dans un monde hanté par la mort.
Roman d’éducation dans la grande tradition allemande, cette œuvre, testament spirituel d’Ernst Wiechert, tente de réconcilier l’homme et le monde.
Recommandé par : Loïc Finaz
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Qu'est-ce qu'une nation ? Ernest Renan
"L'homme n'appartient ni à sa langue, ni à sa race : il n'appartient qu'à lui-même, car c'est un être libre, c'est un être moral (...). La vérité est qu'il n'y a pas de race pure, et que faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique est une chimère. Les plus nobles pays, l'Angleterre, la France, l'Italie, sont ceux où le sang est le plus mêlé!" Souvent cité mais quasiment jamais lu, ce texte publié initialement en 1869, véritable profession de foi d'Ernest Renan, reste d'une étonnante actualité.
Recommandé par : Loïc Finaz
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Histoire de la guerre du Péloponnèse Thucydide
" Thucydide l'athénien a raconté les différentes péripéties de la guerre des Péloponnésiens et des Athéniens ; il s'est mis à l'œuvre dès le début de la guerre, car il prévoyait qu'elle serait importante et plus mémorable que les précédentes. Sa conjoncture s'appuyait sur le fait que les deux peuples étaient arrivés au sommet de leur puissance. De plus, il voyait le reste du monde grec soit se ranger immédiatement aux côtés des uns et des autres, soit méditer de le faire. Ce fut l'ébranlement le plus considérable qui ait remué le peuple grec, une partie des Barbares, et pour ainsi dire presque tout le genre humain. "
Recommandé par : Loïc Finaz
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