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Livres recommandés par Paul Cassia

1984 George Orwell

Année 1984 en Océanie. 1984 ? C'est en tout cas ce qu'il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d'être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime. Pourtant Winston refuse de perdre espoir. Avec l'insoumise Julia, ils vont tenter d'intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille...

Paul Cassia : Pour les jeunes générations je me permets de conseiller de lire l'indémodable et très actuel 1984 de George Orwell, c'est un livre absolument intemporel.

Matthias Dandois : Franchement, vu le monde d'aujourd'hui, c'est toujours sympa de se remettre, beaucoup de gens dont on l'a déjà lu, mais à George Orwell, 1984. Je l'ai relu il y a pas longtemps. Et en fait c'est drôle parce que c'était un bouquin qui m'a marqué, que j'ai lu quand j'avais 13-14 ans, qui était un livre que la prof de philo nous avait demandé de lire. Donc je l'avais lu avec mes yeux de 14 ans au lycée, ou 15 ans. Et là je l'ai relu avec mes yeux de 32 ans. Et en fait c'est fou, tu peux avoir une lecture complètement différente de ce bouquin. Et ça fait du bien. Il y a moyen de devenir un peu complotiste derrière, mais voilà c'est toujours cool.

Recommandé par : Paul Cassia (et aussi par Matthias Dandois, Laurent Alexandre, Laurent Alexandre, Pierre Conesa)

Episode : Paul Cassia, Inès Bernard, Élise Van Beneden - France Corruption : Qui se partage les 120 milliards d'Euros chaque année ? - Thinkerview

La Corruption de la République Yves Mény

Qu'est-ce que la corruption, sinon un échange plus ou moins clandestin qui permet d'obtenir des avantages que l'application des règles en vigueur n'aurait pas permis d'avoir? Elle procure des passe-droits grâce aux faveurs accodées par le bénéficiaire de l'avantage.

La corruption, en France, opère dans un climat qui lui est fortement favorable. Dans un univers de règles générales et impersonnelles, une grande partie des énergies des citoyens et des médiateurs que sont les élus politiques est consacrée à obtenir de l'Administration des exceptions, des arrangements. Pour éviter que la machine bureaucratique ne se bloque, il faut multiplier dérogations et exceptions. Le pantouflage de hauts fonctionnaires _ qui n'est pas d'hier mais prend de nos jours une ampleur inquiétante _ et le cumul des mandats _ une pratique systématique devenue une "seconde nature" _ n'ouvrent pas seulement la porte aux abus, mais encore constituent une tentation structurelle permanente. Sans que ces habitudes constituent généralement des "affaires" où les individus seraient moralement coupables, elles créent en tout cas la conviction que toute règle est négociable et traduisent l'ignorance du conflit d'intérêt.

Un autre facteur est également propice à l'indulgence, voire à la complaisance dont bénéfice la corruption: le cynisme avec lequel les Français considèrent le pouvoir, qu'il soit politique ou administratif. Au discours des élites, pour qui la corruption est marginale _ ou alors se justifie au nom du moindre mal _ s'oppose le sentiment populaire, selon lequel la corruption est si générale que tous les détenteurs de pouvoir sont plus ou moins compromis. Pourtant, cette opinion pessimiste ne débouche pas sur une mobilisation, mais plutôt sur une attitude passive et désabusée. Les Français sont en quelque sorte mithridatisés par des pratiques dans lesquelles le passe-droit politique ou amical prépare la voie à la corruption pure et simple...

Toutefois, l'ampleur prise à tous les niveaux de l'Etat par la corruption rampante suscite aujourd'hui une réaction de rejet dangereuse pour la classe politique, et périlleuse pour la démocratie elle-même. Plus que d'une réforme de l'Etat, la France a besoin de changer ses moeurs politiques.

Paul Cassia : Pour les jeunes générations, je me permets de conseiller le très actuel et indémodable ouvrage de Mény qui s'appelle La corruption de la République, qui date de 1992, que j'ai étudié à l'époque et qui m'a vraiment beaucoup marqué.

Recommandé par : Paul Cassia

Episode : Paul Cassia, Inès Bernard, Élise Van Beneden - France Corruption : Qui se partage les 120 milliards d'Euros chaque année ? - Thinkerview

La promesse de l'aube Romain Gary

"- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : - Alors, tu as honte de ta vieille mère ?"

Recommandé par : Paul Cassia (et aussi par Chloé Ridel, Maÿlis Staub)

Episode : Paul Cassia, Inès Bernard, Élise Van Beneden - France Corruption : Qui se partage les 120 milliards d'Euros chaque année ? - Thinkerview

Paul Cassia apparait dans les épisodes suivants :

Thinkerview diffusé le 11/12/2024

Paul Cassia, Inès Bernard, Élise Van Beneden - France Corruption : Qui se partage les 120 milliards d'Euros chaque année ?