Livres recommandés par Pierre Conesa
La Tyrannie de la pénitence Pascal Bruckner
Le monde entier nous hait et nous le méritons bien, telle est la conviction d’une majorité d’Européens et a fortiori de Français. Depuis 1945, notre continent est habité par les tourments de la repentance. Ressassant ses abominations passées, les guerres incessantes, les persécutions religieuses, l’esclavage, le fascisme, le communisme, il ne voit dans sa longue histoire qu’une continuité de tueries.
À ce sentiment de culpabilité, une élite intellectuelle et politique donne ses lettres de noblesse, appointée à l’entretien du remords comme jadis les gardiens du feu.
Dans cette rumination morose, les nations européennes oublient qu’elles, et elles seules, ont fait l’effort de surmonter leur barbarie pour la penser et s’en affranchir.
Et si la contrition était l’autre visage de l’abdication ?
Recommandé par : Pierre Conesa
Episode : Pierre Conesa - Comment devient-on bourreau ? - Thinkerview
1984 George Orwell
Année 1984 en Océanie. 1984 ? C'est en tout cas ce qu'il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d'être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime. Pourtant Winston refuse de perdre espoir. Avec l'insoumise Julia, ils vont tenter d'intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille...
Paul Cassia : Pour les jeunes générations je me permets de conseiller de lire l'indémodable et très actuel 1984 de George Orwell, c'est un livre absolument intemporel.
Matthias Dandois : Franchement, vu le monde d'aujourd'hui, c'est toujours sympa de se remettre, beaucoup de gens dont on l'a déjà lu, mais à George Orwell, 1984. Je l'ai relu il y a pas longtemps. Et en fait c'est drôle parce que c'était un bouquin qui m'a marqué, que j'ai lu quand j'avais 13-14 ans, qui était un livre que la prof de philo nous avait demandé de lire. Donc je l'avais lu avec mes yeux de 14 ans au lycée, ou 15 ans. Et là je l'ai relu avec mes yeux de 32 ans. Et en fait c'est fou, tu peux avoir une lecture complètement différente de ce bouquin. Et ça fait du bien. Il y a moyen de devenir un peu complotiste derrière, mais voilà c'est toujours cool.
Recommandé par : Pierre Conesa (et aussi par Paul Cassia, Matthias Dandois, Laurent Alexandre, Laurent Alexandre)
Episode : Pierre Conesa : Les bellicistes de plateaux TV, complexe militaro-intellectuel ? - Thinkerview
La ferme des animaux George Orwell
Un jour de juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule-de-Neige et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : "Tout ce qui marche sur deux pieds est un ennemi. Tout ce qui marche sur quatre pattes, ou possède des ailes, est un ami. Nul animal ne portera de vêtements. Nul animal ne dormira dans un lit. Nul animal ne boira d'alcool. Nul animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux." Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : "Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d'autres."
Recommandé par : Pierre Conesa
Episode : Pierre Conesa : Les bellicistes de plateaux TV, complexe militaro-intellectuel ? - Thinkerview
La fabrication de l'ennemi Pierre Conesa
"Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d'ennemi !" avait prédit en 1989 Arbatov, conseiller diplomatique de Gorbatchev. L'ennemi soviétique avait toutes les qualités d'un "bon" ennemi : solide, constant, cohérent. Sa disparition a en effet entamé la cohésion de l'Occident et rendu plus vaine sa puissance.
L'ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une nation, asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. C'est pourquoi les États, les services de renseignements, les think tanks stratégiques et autres faiseurs d'opinion "fabriquent" consciencieusement de l'ennemi, qu'il soit rival planétaire (Chine), ennemi proche (Inde-Pakistan), ennemi intime (Rwanda), Mal absolu, ennemi conceptuel ou médiatique.
Certains ennemis sont bien réels, d'autres, cependant, analysés avec le recul du temps, se révèlent étonnamment artificiels. Conséquence : si l'ennemi est une construction, pour le vaincre, il faut non pas le battre, mais le déconstruire. Il s'agit moins au final d'une affaire militaire que d'une question politique.
Recommandé par : Pierre Conesa (et aussi par )
Episode : Pierre Conesa : Les bellicistes de plateaux TV, complexe militaro-intellectuel ? - Thinkerview
L'idée de guerre juste Monique Canto-Sperber
« Il existe une philosophie morale de la guerre élaborée dès l'Antiquité, traditionnellement désignée sous le nom de guerre juste. La conception de la guerre juste a longtemps fourni une grammaire et un vocabulaire pour l'usage de la force. À l'origine de la réflexion sur la guerre juste, on trouve la conviction qu'il est possible de déterminer la légitimité des buts de la guerre et des moyens employés. La notion de guerre juste est étroitement associée à la possibilité d'une éthique de la violence, elle suppose qu'une distinction puisse être établie entre des usages légitimes et des usages illégitimes de la force.La théorie de la guerre juste met en avant deux considérations : d'une part, en certaines circonstances, les raisons qui conduisent à la guerre peuvent être légitimes, donnant parfois à la guerre une justification morale (jus ad bellum, droit de la guerre) ; d'autre part, il existe une juste façon de faire la guerre (jus in bello, droit dans la guerre). »
Recommandé par : Pierre Conesa
Episode : Pierre Conesa : Comment arrive-t-on à la guerre ? - Thinkerview
La fabrication de l'ennemi Pierre Conesa
"Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d'ennemi !" avait prédit en 1989 Arbatov, conseiller diplomatique de Gorbatchev. L'ennemi soviétique avait toutes les qualités d'un "bon" ennemi : solide, constant, cohérent. Sa disparition a en effet entamé la cohésion de l'Occident et rendu plus vaine sa puissance.
L'ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une nation, asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. C'est pourquoi les États, les services de renseignements, les think tanks stratégiques et autres faiseurs d'opinion "fabriquent" consciencieusement de l'ennemi, qu'il soit rival planétaire (Chine), ennemi proche (Inde-Pakistan), ennemi intime (Rwanda), Mal absolu, ennemi conceptuel ou médiatique.
Certains ennemis sont bien réels, d'autres, cependant, analysés avec le recul du temps, se révèlent étonnamment artificiels. Conséquence : si l'ennemi est une construction, pour le vaincre, il faut non pas le battre, mais le déconstruire. Il s'agit moins au final d'une affaire militaire que d'une question politique.
Recommandé par : Pierre Conesa (et aussi par )
Episode : Pierre Conesa : Comment arrive-t-on à la guerre ? - Thinkerview
Une Suisse au-dessus de tout soupçon Jean Ziegler
Ce livre-réquisitoire dévoile la face cachée de la Suisse contemporaine, son impérialisme secondaire dans les pays en voie de développement, les rouages de son gouvernement visible et ceux du pouvoir réel qu'il dissimule, son rôle de receleur des capitaux en fuite, de plaque tournante de l'activité des sociétés multinationales, grâce aux admirables institutions que constituent le secret bancaire et le compte à numéro, le tout voilé dans les plis du drapeau de la Croix-Rouge et couvert par un discours de neutralité et de paix qui fait passer les seigneurs de la banque de Genève ou de Zurich pour de pieux et inoffensifs philanthropes.
Recommandé par : Pierre Conesa
Episode : Pierre Conesa : Comment arrive-t-on à la guerre ? - Thinkerview