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Waldeck-Rousseau - Sauver la République : Je conseille chaleureusement ce livre de Christope Bellon, parce qu’il remet enfin en pleine lumière l’une des grandes figures oubliées de la Troisième République. Waldeck-Rousseau est, à mes yeux, un personnage absolument fondamental : l’idole de René Coty, une référence profonde pour Valéry Giscard d’Estaing, et pourtant un nom aujourd’hui presque effacé, ce qui en dit long sur notre rapport sélectif à l’histoire républicaine. Christophe Bellon, qui avait déjà signé un excellent ouvrage sur Aristide Briand, parvient ici à redonner à Waldeck-Rousseau sa juste stature, et même davantage : on découvre un homme peut-être plus subtil, plus moderne, plus intéressant à certains égards que Jules Ferry lui-même. On lui doit d’abord un geste décisif : avoir fait basculer la France dans le camp dreyfusard. Cela n’avait rien d’évident, tant l’opinion était divisée et tant le pouvoir pouvait être tenté de temporiser. Ensuite, parmi ceux qu’on appelait les « opportunistes » — un terme qu’ils revendiquaient mais qui ne rend pas justice à la profondeur de leur engagement — Waldeck-Rousseau est sans doute celui qui a été le plus audacieux sur les questions sociales. Il accorde une attention rare à ce que doit être une relation sociale équilibrée, respectueuse, et il devient le père de la grande loi de 1884 qui officialise les syndicats et le droit de grève. Émile Ollivier en avait préparé l’esprit, mais c’est Waldeck-Rousseau qui lui donne sa forme juridique définitive, et cette loi est l’un des piliers de notre ordre social contemporain. Enfin — et c’est peut-être ce qui me touche le plus — il développe une conception de la laïcité d’une grande ouverture, inspirée directement de Tocqueville. Il croit aux corps intermédiaires, aux associations, aux collectivités, bref à tout ce qui structure une société libre. Lorsqu’il fait voter la grande loi sur les associations, il tente dans le même mouvement de réintégrer les congrégations religieuses. C’est une position nuancée, intelligente, qui cherche le rassemblement plutôt que la confrontation. Il échoue, non par manque de conviction, mais parce qu’il se heurte à une majorité de plus en plus dominée par les radicaux, celle qui finira par porter Émile Combes au pouvoir. Quand il se retire, affaibli par la maladie et accablé par la tournure prise par les événements, ce n’est pas seulement un homme qui part : c’est une certaine idée de la modernisation républicaine, une idée ouverte, libérale, rassemblante. Voilà pourquoi ce livre me paraît si important. Il rend hommage à une figure qui nous a tant apporté, et dont nous aurions tout intérêt à nous souvenir davantage. Jean-Louis Bourlanges
Réconciliation : Mémoires : Je recommande ces mémoires du roi Juan Carlos parce qu’elles donnent à voir un personnage dont on croyait tout savoir, mais qui, dès qu’il aborde la politique, devient infiniment plus intéressant que ce que la partie mondaine laisserait croire. Au lecteur qui cherche du Gala, elles laisseront sans doute un goût de trop peu : on y trouve bien quelques anecdotes inédites, mais elles sont noyées dans une matière un peu molle, qui peine à retenir l’attention. En revanche, dès que le récit se concentre sur la transition espagnole, tout s’anime. On découvre à quel point la recherche du compromis, cette alchimie si particulière de la politique, s’est exercée dans des conditions presque impossibles : la mort de Franco en novembre 1975, la défiance d’un camp franquiste persuadé que Juan Carlos suivrait la même ligne, l’hostilité d’une opposition radicalisée par des décennies de dictature. C’est là que le livre devient précieux, parce qu’il montre comment un homme, avec toutes ses fautes, parvient à incarner une bascule démocratique que personne n’imaginait si rapide, ni si profonde. Les récits sur Franco lui-même, qui savait parfaitement vers quoi s’orienterait Juan Carlos, sont sidérants et mettent en lumière la mécanique étonnante qui a rendu possible cette transition. Et il y a enfin, pour le plaisir, ces épisodes où l’on voit Juan Carlos se confronter avec une élégance narquoise à ceux qui l’avaient éreinté, comme lors de cette promenade avec Mitterrand devant une photo où on le voit derrière Franco, le regard un peu égaré, et où il lance au Président : « n’est-ce pas, monsieur le Président, que l’on a l’air bête quand on attend ? » Philippe Meyer
Au-delà des apparences - Des raisons d'être optimistes en France : Je recommande cet ouvrage de Brice Teinturier, Alexandre Guérin et Arnaud Caré parce qu’il apporte, enfin, une respiration dans un climat saturé par le récit du déclin. On passe tellement de temps à se lamenter sur la fragmentation du pays qu’il devient salutaire de lire un travail qui propose un autre regard, fondé non pas sur l’incantation mais sur des données solides. Ce livre constitue en réalité une réponse aux analyses de Jérôme Fourquet sur « l’archipel français » — analyses que je connais d’autant mieux que Jérôme a été mon étudiant. Et c’est précisément ce qui rend la comparaison passionnante : selon les questions que l’on choisit de poser, la manière dont on les formule, et l’angle à partir duquel on interprète les chiffres, on peut faire émerger une France éclatée … ou une France qui tient. Les auteurs, qui dirigent Ipsos, disposent d’un corpus massif qui permet de revisiter les diagnostics trop rapides. Ils montrent qu’il existe aussi de bonnes raisons d’être optimiste, si l’on accepte de changer un peu de lunettes. Et je me souviens avoir dit à Jérôme Fourquet que l’image de l’archipel n’était pas forcément synonyme d’impuissance politique : après tout, le Japon est un archipel, et il forme pourtant une nation remarquablement cohérente. Béatrice Giblin
Giovanni Falcone : Je recommande ce livre de Roberto Saviano parce qu’il parvient à faire revivre, avec une intensité presque physique, la trajectoire de Falcone et de ceux qui l’ont accompagné dans son combat contre la mafia. Saviano raconte non seulement l’homme, mais tout un collectif d’amis, de magistrats, de policiers qui ont vécu quinze années avec la certitude intime qu’elles se termineraient par leur mort. Ils se représentaient leur action comme une course de relais : chacun courait aussi loin qu’il le pouvait, sachant qu’il tomberait tôt ou tard, et la seule question était de savoir à qui l’on passerait le témoin. Cette conscience de la fin, acceptée presque sereinement, conduit certains d’entre eux à renoncer à fonder une famille pour ne pas laisser derrière eux des veuves ou des orphelins. Ce que Saviano décrit là est d’un courage bouleversant, un courage nu, presque insoutenable, parce que vécu au quotidien, dans une tension permanente. Et ce récit résonne d’autant plus aujourd’hui que Saviano lui-même, intervenant récemment à propos des assassinats de Marseille, établit un parallèle saisissant entre ce qui s’y installe et la Sicile des années 1980. Ce miroir tendu entre deux époques et deux territoires rend son livre indispensable à qui veut comprendre comment la violence se structure — et comment certains décident de l’affronter coûte que coûte. Antoine Foucher
Tocqueville : Je recommande ce livre de Françoise Mélonio parce qu’il constitue sans doute l’une des meilleures portes d’entrée dans la pensée et la vie de Tocqueville, et parce qu’il est signé par celle qui lui a consacré une existence entière. Françoise Mélonio est, en France comme à l’étranger, l’une des grandes spécialistes de Tocqueville ; et cette biographie en porte la marque : elle est dense, précise, admirablement informée, mais jamais pesante. Elle restitue d’abord le milieu d’où vient Tocqueville, cette aristocratie qu’il connaît intimement et contre laquelle, en partie, il construit sa réflexion sur l’avènement d’une société plus libre. Elle le replace aussi dans la France du XIXème siècle, ce moment de transition où l’on sort de la Révolution et où l’on cherche les formes politiques capables de stabiliser la démocratie. On y voit l’élu normand, enraciné dans son territoire, apprécié de ses électeurs ; et l’on découvre en même temps le penseur, à la fois théoricien brillant des libertés et observateur d’une finesse exceptionnelle de la société américaine. Pour toutes ces raisons, cette biographie est, à mes yeux, un livre profondément actuel : elle montre comment une pensée née il y a deux siècles continue d’éclairer les dilemmes démocratiques d’aujourd’hui. Matthias Fekl
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