Le projet de budget de Lecornu - La sécurité européenne face aux menaces russes après Copenhague - Le nouvel esprit public
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Livres recommandés dans cet épisode :
Histoire de l'Europe vol. 2 : La naissance de l'Europe ? Ve-XVe siècle : Je recommande le second volume de L’Histoire de l’Europe de Paul Bertrand et Sylvie Joye, paru aux éditions Passé-Composé sous la direction de Xavier Hélary. Il couvre la période qui va de l’effondrement de l’Empire romain au Vème siècle, ce long moment où le continent se fragmente en une mosaïque de royaumes avant de redécouvrir un sentiment d’unité autour de valeurs communes, et de se lancer à la conquête du monde. C’est un livre magnifique, richement illustré, passionnant à lire. À une époque où nous ne savons plus très bien ce que signifie « être Européen », il est réconfortant de redécouvrir qu’il y eut, avant nous, une Europe consciente d’elle-même, et qu’on peut encore comprendre de quoi elle était faite. Philippe Meyer
Breakneck : China's Quest to Engineer the Future : J’aimerais vous parler de ce livre de Dan Wang qui sortira début novembre. Il n’est pas encore traduit mais c’est une lecture qui en vaut la peine, le livre est absolument passionnant. Wang est un Chinois installé aux États-Unis, et il montre que la réussite spectaculaire de la Chine depuis quarante ans tient à une chose : elle a su, comme les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et comme l’Europe lors de la reconstruction, adopter une vision d’ingénieur à tous les niveaux de l’État. Le livre aborde aussi les aspects sombres de ce modèle : il y a un chapitre saisissant sur la politique de l’enfant unique, présentée comme un succès opérationnel mais vécue comme une tragédie sociale et familiale, qui illustre jusqu’où peut aller une logique technocratique appliquée à la société. D’autres passages reviennent sur la façon dont la Chine est devenue la première puissance automobile du monde, là où on la disait incapable d’innover autrement qu’en copiant. Dan Wang explique que l’Europe et les États-Unis ont, eux, abandonné cette culture de l’ingénieur pour une vision du monde « lawyerly », dominée par le droit, les juges et les procédures. Sa conclusion est équilibrée : il faut, sans renoncer à l’État de droit, que nous retrouvions un peu d’esprit d’ingénierie, et que la Chine, de son côté, adopte davantage ces standards juridiques auxquels aspire désormais une grande partie de sa population. David Djaïz
Il est toujours plus tard qu'on ne croit : Je voudrais évoquer un livre signé d’Antoine Veil et publié par son petit-fils Aurélien. Ce recueil réunit les chroniques que son grand-père a écrites tout au long de sa vie. J’y suis très attaché, car j’ai bien connu Antoine Veil — et il ne faut surtout pas le réduire au rôle de « mari de Madame ». Il s’amusait d’ailleurs lui-même de cette étiquette : le premier chapitre s’intitule « Le mari de Madame », et il racontait qu’il recevait parfois des invitations adressées à « Monsieur Simon Veil ». Je l’ai accompagné dans ses engagements européens, et j’ai pu mesurer son intelligence, son humour, mais aussi sa bienveillance. Lors d’une période difficile de ma vie, il a été d’un grand soutien. C’était un homme d’une très grande qualité humaine, un haut fonctionnaire brillant, Inspecteur des Finances, mais surtout un militant infatigable de la cause européenne, du rapprochement franco-allemand et, ce qui est devenu si rare, du dialogue entre les forces politiques. Il avait créé le club Vauban, où il réunissait chaque mois ce qu’il appelait « les partageux et les parcimonieux », autrement dit la gauche et la droite, pour discuter sereinement des grandes questions du pays, ce qui nous change de maintenant, où les gens discutent, dans une atmosphère pas du tout sereine, des petites affaires de leur boutique … Jean-Louis Bourlanges
Bûcheron : Je recommande ce livre de Mathias Bonneau, qui change complètement d’univers : après avoir parlé de défense et de technologie, on se retrouve ici dans une histoire de transmission, de nature et de retour aux origines. Bonneau, fils d’agriculteur dans le Tarn, raconte comment son grand-père a planté une forêt, comment son père l’a exploitée, et comment lui, qui voulait fuir ce milieu étouffant, est devenu architecte avant de revenir vers la forêt. Le récit, à la fois romanesque et autobiographique, parle de réconciliation, de filiation, et d’un rapport renouvelé à la nature. C’est aussi une réflexion sur la technique et sur le geste juste : être un bon bûcheron, c’est connaître l’arbre, comprendre la forêt avant de couper. Ce livre, très concret et profondément humain, est un magnifique plaidoyer pour la protection de la nature, écrit dans une langue sobre, précise et lumineuse. Lucile Schmid
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