Livres recommandés par Jean-Louis Bourlanges
L'idée de gauche peut-elle encore faire sens ? Michel Wieviorka
Le spectacle contemporain des forces de gauche est consternant. Alors, finis, leurs grands engagements ? Évanouies, les belles aspirations qu’elles véhiculaient, imposant la république par leurs combats, se constituant en opérateur politique du mouvement ouvrier, et incarnant une idée ouverte de la nation ? L’idée de gauche est comme orpheline des significations ayant fait sa grandeur. Elle semble condamnée, au mieux, à animer une radicalité sans lendemain, ou des jeux politiciens désespérants. Si tout le spectre politique peut se réclamer de l’idéal républicain, y compris le Rassemblement national, si le mouvement ouvrier a cessé d’incarner le sel de la terre, et si l’extrême droite a presque le monopole de l’identification à la nation, que reste-t-il à la gauche ?
Michel Wieviorka fait ici œuvre historique, en retraçant avec minutie les processus au fil desquels s’est construite une idée de gauche consistante avant qu’elle se perde. Et il examine diverses pistes qui pourraient permettre de renouer, à gauche, avec l’exigence intellectuelle et morale, et un haut niveau de projet social, culturel et politique. Michel Wieviorka est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.
Jean-Louis Bourlanges : Je vous recommande deux livres cette semaine. D’abord celui de Michel Wieviorka, mais comme je suis obligé d’aller vite, je vous résume la thèse de l’ouvrage, qui est aussi une réponse à la question du titre : non.
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Episode : Politique intérieure et extérieure de Trump - Le nouvel esprit public
Le Déclin français est-il réversible ? Renverser la table et sortir de la servitude Jacques De Larosière
Dans ce nouveau livre, Jacques de Larosière analyse les causes du déclin français. Pointant la responsabilité des élites, il appelle à un sursaut pour en finir avec les politiques du déni et de la facilité monétaire et budgétaire.« Pourquoi en est-on arrivés là ? Et comment en sortir ?Il s’agit en fin de compte d’une triple servitude qui occupe l’espace public et envahit les esprits : servitude à l’égard d’une doctrine fallacieuse, celle de l’expansion continue de la demande inspirée d’un keynésianisme mal compris ; servitude à l’égard d’une propagande rassurante, encouragée par les pouvoirs publics ; servitude intellectuelle où le politiquement correct prime l’exercice de la liberté de pensée et d’expression.Si nous ne renversons pas la table, il y a de fortes chances pour que notre déclin continue, jusqu’à la catastrophe dans quelques années.
Jean-Louis Bourlanges : Jacques de Larosière, formidable nonagénaire, doté d’une alacrité et d’une fraîcheur d’esprit tout à fait réjouissantes. Personnellement je me dis que le déclin français est réversible, à la condition d’être européen. Et malheureusement, il semble que de Larosière ne soit pas de cet avis. Il m’a gentiment dédicacé son livre, et il m’y dit : « Bourlanges a beaucoup fait pour l’Europe, et aujourd’hui, on peut s’interroger ».
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Episode : Politique intérieure et extérieure de Trump - Le nouvel esprit public
L'entretien d'embauche au KGB Iegor Gran
Cet ouvrage est d'abord l'histoire d'une découverte : au cours de ses recherches pour son roman Les Services compétents - dans lequel il raconte l'arrestation en 1965 de son père Andreï Siniavski, dissident soviétique -, Iegor Gran met la main sur un document inespéré : Le Recrutement des agents. Un livre russe daté de 1969, numéroté, imprimé à cent exemplaires. Sa fonction ? Enseigner aux jeunes recrues du KGB l'art subtil du recrutement des agents de renseignement étrangers.Iegor Gran nous accompagne dans la lecture de ce manuel qu'il a lui-même traduit. Sa voix, entrelacée dans le texte original, nous apporte les éléments de contexte nécessaires : comment entre-t-on dans une école du KGB, qu'y fait-on, comment se déroulent les examens, etc. ? En parallèle, il évoque l'aventure personnelle que représente pour lui la plongée dans cette traduction, ses éclats de rire et ses dégoûts, la proximité que l'on peut avoir avec ce document,l'étrange effet hypnotique qu'il produit.Convaincre ou contraindre : voilà ce qu'apprend l'officier du KGB. De l'identification de la « piste » au recrutement lui-même, le protocole est très strict, mais l'officier est aussi invité à faire preuve de créativité. Une progression s'installe, une intrigue, presque, avec comme point culminant la « conversation de recrutement ».On oscille de l'ultra concret au très vaste projet social et politique. On passe du conseil de bienséance - ne pas boire exagérément pendant un recrutement - aux astuces de surveillance, filature, chantage et organisation, le tout incarné par une multitude d'exemples : Thomson, le facteur ; Harley, représentant chez Philips ; Verdi, artiste critique envers la politique américaine ; Fée, dactylo au sein d'une mission diplomatique...Ce manuel n'est pas seulement une machine à voyager dans le temps. C'est une relique échappée d'un lieu obscur, un sauf-conduit vers un donjon inaccessible au simple mortel. Et un outil, aussi, pour comprendre la Russie d'aujourd'hui.
Jean-Louis Bourlanges : Churchill disait qu’en guerre, il arrivait toujours un moment où il fallait prendre en considération les intentions de l’adversaire. C’est pourquoi je vous recommande la lecture de ce livre de Iegor Gran. Il s’agit d’un document retrouvé dans des archives soviétiques, de la période Brejnev, décrivant toutes les méthodes et les attentes des autorités soviétiques concernant un agent. C’est évidemment un manuel de complet cynisme, puisque les ressorts sont la manipulation, le mensonge, la corruption, le meurtre … C’est cependant formidablement intéressant, parce que cela permet de cerner l’univers mental d’un officier supérieur du KGB de l’époque. Même quand cet officier supérieur devient par la suite le maître de toutes les Russies …
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Des mots et des actes : Les belles-lettres sous l'Occupation Jérôme Garcin
Le temps n'est certes plus à l'admiration béate des créateurs, à la séparation de ce qu'ils sont et de ce que leur oeuvre donne à connaître et à admirer. Mais cette double vision, plus pénétrante, fut, pour Jérôme Garcin comme pour d'autres de sa génération, un apprentissage : "À l'adolescence, j'attendais de la littérature à la fois un refuge et un horizon. Je lui demandais de l'aide, je ne lui demandais pas des comptes." Les coulisses de ce théâtre de signes n'étaient pas toutes reluisantes ; et des mots aux actes - c'est bien l'axe de ce livre - il y avait un écart qu'il s'est avéré impossible sinon de combler, du moins d'ignorer. Dans cette passionnante revue d'effectifs des "belles-lettres" sous l'Occupation, qui s'appuie sur une connaissance fine des sources de l'histoire littéraire, Jérôme Garcin ajuste son regard, nos regards sur cette époque en clair-obscur, à l'aune de quelques-unes de ses plus hautes figures morales et intellectuelles - avec l'admirable Jean Prévost tout en haut de l'échelle. Ce questionnement par l'exemple sur la responsabilité de ceux que leurs écrits ont fait briller et qui se sont compromis s'adresse autant aux auteurs de ce temps qu'aux lecteurs d'hier et d'aujourd'hui. Car on a beau se garder de vouloir porter des jugements après coup, se répéter que le dossier est documenté depuis longtemps, on ne peut s'empêcher d'éprouver un persistant malaise à l'évocation de cette arrière-cour des catalogues et à l'égard de cette ignorance feinte, voire d'une certaine complaisance, sur laquelle ont pu et pourraient encore reposer certaines de nos passions littéraires. C'est à mieux saisir cette "part des autres", tantôt sombre, tantôt lumineuse, que Jérôme Garcin s'attache ici, en évoquant les figures de Brasillach, Céline, Chardonne, Cocteau, Morand ou Rebatet, et toujours à la lumière des engagements de Kessel, Lusseyran, Mauriac, Paulhan ou Jules Roy.
Jean-Louis Bourlanges : Je vous recommande ce livre de Jérôme Garcin, qui tente de répondre à la question de Proust (dans « contre contre Sainte-Beuve ») : une œuvre est-elle indépendante de la vie de l’auteur qui l’a produite ? Garcin a longtemps pensé que oui, mais a fini par changer d’avis, et dans ce livre il situe un ensemble d’écrivains dans l’histoire de l’Occupation, et c’est un festival, ou quelques héros côtoient des collaborateurs assez ignobles, comme Paul Morand ou Robert Brasillach … Doit-on pour autant ne plus les lire ? Je crois une non. De Gaulle avait raison de condamner Brasillach en tant que figure intellectuelle, en tant que chef, ayant entraîné dans son sillage nauséabond des milliers de gens. Mais quand ils ont du talent (et dans le cas de Morand c’est incontestable), il faut continuer de lire les écrivains, car comme le disait Blaise Pascal : « cela est d’un autre ordre ».
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges (et aussi par Elisabeth Philippe)
Episode : L’héritage de Le Pen - Trump + Musk = ? - Le nouvel esprit public
Gouverner au centre : La politique que nous n'aimons pas Jean-Pierre Rioux
Au football, mettre la balle au centre permet de relancer l’action. En politique, c’est l’inverse : nous n’aimons pas centrer. En revanche, nous suivons sans broncher le une-deux entre la droite et la gauche, le débordement populiste par les ailes, les tirs directs du referendum et les coups de boule du coup d’État. Pourtant, il faut l’admettre : depuis 1789, on a joué au centre plus souvent qu’on croit et qu’on nous l’enseigne. De Mirabeau à Macron en passant par Ferry, Queuille, Barre ou Bayrou, cet essai visite le parent pauvre des discours et des études sur notre vie politique : la centralité, si souvent raillée par les prétendus esprits forts, mais toujours vivace dans une France contemporaine qu’on croit, à tort, si éternellement révolutionnaire et divisée qu’elle ne peut pas donner à la position médiane une légitimité populaire et une onction de souveraineté. Pendant plus de deux siècles, pourtant, des hommes ont joué à contre-pied de « la » droite comme de « la » gauche, du conservatisme étroit, du progressisme délirant ou de l’appel au peuple vengeur. Loin d’être des mollassons ou des vaincus d’avance, ils ont été des volontaires du bien commun et de l’intérêt général qui ont mouillé le maillot pour gouverner au mieux plutôt que d’imposer des solutions partisanes et bellicistes. Ils ont montré qu’en politique, le droit et la raison, l’équité et la solidarité ne sont pas toujours à la merci des idéologies casquées, du bloc contre bloc, des fronts vite disloqués, des majorités impotentes et des alternances sans projet. Voici leur histoire.
Jean-Louis Bourlanges : La passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou a été décalée de quelques heures, pour permettre à M. Bayrou de se rendre aux obsèques de Jean-Pierre Rioux. Ce dernier était l’un des rares historiens à avoir écrit sur le centre, et j’avais beaucoup de respect pour lui. Je me suis donc replongé dans ce livre, avec ce très bon sous-titre, qui décrit si bien la relation des Français avec le centre : « la politique que nous n’aimons pas ». Ce que montre Rioux, à travers les biographies de douze personnalités centrales (et pas seulement centristes) dans l’Histoire du pays, de Mirabeau à Macron, c’est à quel point les figures centristes ont joué un rôle important. La douzième figure est donc Macron, la onzième c’est Bayrou, et le sous-titre est amusant : « Sans Elysée ». Au-delà de la galerie de portraits, Rioux rappelle trois choses fondamentales pour le centre : la volonté de réconcilier, la subsidiarité de l’Etat (qui ne doit étouffer ni les collectivités territoriales, ni interdire des choses à l’échelon européen), et le respect de l’Etat de droit et des procédures de démocratie représentative.
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Les Derniers grands : Les Mémoires politiques de Michel Cotta Michèle Cotta
Les Mémoires politiques d'une journaliste témoin de premier plan de l'histoire de la Ve République. Ce volume couvre la période Mitterrand et Chirac. En 1981, François Mitterrand gravit les marches de l'Élysée après deux échecs successifs. Michèle Cotta, proche du président de la République, retrace les débuts de la gauche au pouvoir, entre réformes audacieuses et défis économiques. Observatrice de premier plan, elle raconte de manière savoureuse le retour de Jacques Chirac à Matignon. Le début d'une période politique mouvementée, marquée par deux autres cohabitations : celle d'Édouard Balladur et de François Mitterrand de 1993 à 1995 ; de Lionel Jospin et de Jacques Chirac entre 1997 et 2002. Michèle Cotta met en scène, anecdotes personnelles à l'appui, les conflits intimes qui jalonnent la dramaturgie d'une époque dominée par des acteurs politiques hors normes. Ces personnages exceptionnels tiendront les rênes du pays pendant plus de vingt ans, malgré les crises sociales et économiques, l'émergence du terrorisme et les scandales financiers. C'est dans ce contexte que se forgera leur parcours singulier. Celui des derniers grands.
Jean-Louis Bourlanges : Michèle Cotta, grande journaliste, vient de publier ce livre, qui fait suite à « Ma cinquième », que je vous avais déjà recommandé il y a quelques temps. Ce tome couvre la période qui va de l’élection de François Mitterrand à la réélection de Chirac. Le titre est un peu particulier, car du point de vue des personnes physiques, Chirac était grand, et Mitterrand assez petit, alors que politiquement, c’est plutôt l’inverse. J’ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir, non seulement parce qu’il retrace une période phare pour les gens de ma génération, mais aussi parce que ce qui caractérise Michèle Cotta, c’est qu’elle a manifestement des sympathies de gauche, et qu’elle sait pourtant rester d’une rigueur et d’une impartialité exemplaires à l’égard de tout le monde. Elle offre donc un regard extraordinairement équilibré sur la période. Elle reconnaît par exemple à quel point Mitterrand fut mesquin à l’égard de Michel Rocard, et elle analyse très bien la façon dont la candidature Balladur s’est effondrée après avoir été portée aux nues.
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Jean Monnet et Charles de Gaulle: Destins croisés, oppositions et héritages Eric Roussel, Laurent Warlouzet
Personnalités contrastées et souvent opposées, Jean Monnet et Charles de Gaulle ont tous deux joué un rôle déterminant dans la politique internationale de la France, dans la construction européenne et dans les relations transatlantiques de 1940 et 1970. Quand l’un glorifiait la France et le génie national, l’autre pensait que la seule voie possible pour les vieilles nations européennes était l’union au prix de transferts partiels de souveraineté. Alliés lorsqu’il s’est agi de résister à l’Allemagne nazie en 1940, de moderniser la France par la planification à la sortie de la guerre, ou de réconcilier les ennemis d’hier, les deux hommes se sont opposés, parfois violemment, sur la forme à donner à l’Europe unie et sur les relations à établir avec le Royaume-Uni et les États-Unis. Soixante ans plus tard, ces oppositions restent aujourd’hui d’une étonnante actualité.L’ouvrage ne vise ni à opposer les deux figures ni à les réconcilier, mais à explorer les oppositions et interactions de ces deux personnalités françaises exceptionnelles au service d’une réflexion sur la place de l’Europe dans le monde aujourd’hui.Avec le soutien et sous l’égide de l’Institut Jean Monnet (Paris), avec le soutien du laboratoire SIRICE, de Sorbonne Université et de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe de Lausanne.
Jean-Louis Bourlanges : Ce livre collectif, réalisé sous la direction d’Eric Roussel et Laurent Warlouzet, préfacé par Michel Barnier. Très intéressant, car je me sens personnellement assez proche de Michel Barnier (un gaulliste qui a choisi l’Europe, pour le dire vite). Ici, on deux personnalités tout à fait antagonistes qui ont travaillé ensemble.
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Des idées nouvelles pour l'Europe : Avec les femmes et les hommes qui la font Enrico Letta
Qui se sent européen ? Quel avenir peut nous offrir l’Union européenne ? Enrico Letta a sillonné soixante-cinq villes dans les vingt-sept États membres, à la rencontre des femmes et des hommes qui vivent la dimension européenne au quotidien dans leur activité économique, politique, académique…Les points de vue divergent pourtant un consensus émerge : « L’Europe est imparfaite, mais elle est irremplaçable. » En hommage à Jacques Delors, ce carnet de bord d’un Européen passionné nous fait prendre conscience de l’ampleur des accomplissements et des possibles nés du marché unique depuis plus de trente ans. Le rêve de paix et de prospérité des fondateurs a profondément transformé notre continent.Aujourd’hui, l’Union européenne se fraie un chemin dans un monde de conflits géopolitiques. L’objectif de ce livre est de réinventer le fonctionnement des institutions après les élargissements, d’approfondir le marché unique pour accélérer la transition énergétique, l’innovation et la réindustrialisation, de consolider le bloc européen face à l’impérialisme de Poutine.De nouvelles idées et des propositions concrètespour donner un nouveau souffle au projet européen.
Jean-Louis Bourlanges : Le livre d’Enrico Letta, qui est une sorte de mise en perspective de son récent rapport. Letta apparaît dans tous les médias actuellement, et il me semble que lui et Mario Draghi pourraient être à l’origine d’un réveil de l‘Europe, si l’Europe avait l’idée de se réveiller un jour, ce qui n’est pas acquis …
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Katherine Mansfield : Rester vivante à tout prix Henriette Levillain
Katherine Mansfield est née en 1888 à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Elle est morte de la tuberculose en 1923 à Avon, près de Fontainebleau. Elle avait trente-quatre ans. Mansfield, par instinct et par goût, n'a écrit que des nouvelles. Faute de traces de son "campement" sur terre et en raison de nombreux malentendus, Katherine Mansfield, la seule dont Virginia Woolf avouait avoir été jalouse en tant qu'écrivain, est tombée dans la fosse commune de l'oubli. L'écriture fut son unique ligne de force. Dans le Midi de la France, où elle passe ses derniers hivers dans la souffrance et la solitude, elle écrit ses plus beaux textes. Elle cherche le mot juste, la perfection mélodique. Elle s'y épuise. Mais elle découvre enfin l'euphorie. Henriette Levillain retrace avec talent la vie et l'oeuvre de cette femme sensuelle, musicienne, éprise de nature et de liberté.
Jean-Louis Bourlanges : Henriette Levillain est universitaire, elle avait déjà écrit une thèse remarquable sur Saint-John Perse. Ici, elle signe une biographie de Katherine Mansfield. Cette romancière est essentiellement connue pour un seul livre, La Garden Party (bien qu’elle en ait écrit d’autres). Foudroyée à 35 ans par la tuberculose, ce portrait est aussi celui de l’Angleterre qui passe de la période edwardienne à la modernité. Virginia Wolf disait de Mansfield que c’était la seule personne dont elle était littérairement jalouse. Le livre est d’une infinie tristesse, il raconte une oscillation pathétique entre l’idéal et la sensualité, entre la souffrance et la mort, entre la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre et la France. Aussi intense que désespéré, mais très beau.
Recommandé par : Jean-Louis Bourlanges
Jean-Louis Bourlanges apparait dans les épisodes suivants :
Le nouvel esprit public diffusé le 16/02/2025
#390 - Politique intérieure et extérieure de Trump
Le nouvel esprit public diffusé le 19/01/2025
#386 - De Barnier à Bayrou : un problème, deux réponses ? - La sécurité collective à l’heure du révisionnisme trumpiste
Le nouvel esprit public diffusé le 12/01/2025
#385 - L’héritage de Le Pen - Trump + Musk = ?
Le nouvel esprit public diffusé le 15/12/2024
#381 - Le nouveau gouvernement et nos institutions - Syrie : une crise partout expliquée mais jamais prévue
Le nouvel esprit public diffusé le 17/11/2024
#377 - Antisémitisme, drogue, sécurité, immigration : M. Retailleau est-il condamné aux imprécations ?
Le nouvel esprit public diffusé le 10/11/2024
#376 - L’élection et la situation des Etats-Unis - Conséquences pour l’Europe et la France
Le nouvel esprit public diffusé le 13/10/2024
#372 - La gauche façon puzzle - Israël : ses responsabilités, ses adversaires, ses alliés
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