Livres recommandés par Jean-Marc Jancovici
De l'inégalité parmi les sociétés : Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire Jared Diamond
Pourquoi une telle domination de l'Eurasie dans l'histoire ? Pourquoi ne sont-ce pas les indigènes d'Amérique, les Africains et les aborigènes australiens qui ont décimé, asservi et exterminé les Européens et les Asiatiques ?L'inégalité dans la répartition des richesses entre les sociétés est liée aux différences de milieux, pas aux différences génétiques.Mobilisant des disciplines aussi diverses que la génétique, la biologie moléculaire, l'écologie des comportements, l'épidémiologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire des technologies, Jared Diamond montre notamment : - le rôle de la production alimentaire (c'est-à-dire la domestication des plantes et des animaux sauvages, puis l'augmentation des vivres par l'agriculture et l'élevage, qui permet d'entretenir des bureaucraties et des artisans spécialisés dans la production des armes) ;- l'évolution des germes caractéristiques des populations humaines denses favorisées par la révolution agricole (les germes eurasiens ont tué plus d'indigènes américains et non eurasiens que les fusils ou les armes d'acier des Eurasiens) ;- le rôle de la géographie dans la diffusion contrastée de l'écriture et de la technologie, selon la latitude en Eurasie, mais la longitude aux Amériques et en Afrique.À l'ère de la globalisation, Jared Diamond nous propose opportunément cet essai, en tout point singulier, sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les sociétés.
Jean-Marc Jancovici : Il explique comment est-ce que l'environnement physique, à l'échelle des milliers d'années, explique les sociétés qui ont dominé les autres dans l'époque contemporaine. Alors, probablement qu'on trouvera des critiques, je l'ai trouvé beaucoup plus intéressant que l'autre bouquin de Jared Diamond, Effondrement, qui a beaucoup fait parler de lui, où il se concentre quand même sur quelques cas d'études, les Vikings, l'Ile de Pâques, etc. toute la société mondiale n'est pas comme l'Ile de Pâques. Là, j'ai trouvé que c'était beaucoup plus intéressant.
Recommandé par : Jean-Marc Jancovici
Episode : Jean-Marc Jancovici : Sobriété, déconsommateurs : cache-misère des gouvernements ? - Thinkerview
Les Limites à la croissance (dans un monde fini) : Le rapport Meadows, 30 ans après Donella Meadows, Jorgen Randers et Dennis Meadows
En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres.Ce rapport paraît avant la première crise pétrolière de 1973, et pour beaucoup d’esprits, la croissance économique est alors un fait durable, qui ne saurait être discuté. En 2004, les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites : l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.En 1972, la problématique centrale du livre était : « comment éviter le dépassement » ; l’enjeu est désormais : « comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ».Ce livre propose donc la dernière version du Rapport Meadows, à un moment où la crise majeure que nous traversons jette une lumière crue sur la dynamique de la croissance et ses effets.
Jean-Marc Jancovici : Pour ceux qui ne l'ont toujours pas lu, je continue à recommander Les limites à la croissance, des époux Meadows, de 1972. Et moi je recommande le bouquin original, pas les versions mises à jour derrière, je trouve que le bouquin original est vraiment dans son jus, extraordinaire.
Nicolas Meilhan : C'est le premier modèle économique qui prend en compte le fait que la terre est ronde et que les ressources ne sont pas illimitées. C'est un modèle systémique. Donc ça m'a beaucoup marqué et c'est ça qui ma encouragé un petit peu à m'engager sur ces sujets et à m’impliquer. Mais il ne donne pas de solution.
Richard Heinberg : Tout le monde devrait lire ce livre une fois dans sa vie. Je crois qu’il s’agit du livre le plus important du 20e siècle !
Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Nicolas Meilhan, Richard Heinberg)
Episode : Jean-Marc Jancovici : Sobriété, déconsommateurs : cache-misère des gouvernements ? - Thinkerview
Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici
La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l’énergie et du changement climatique au coeur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s’avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre "En cuisine avec Alain Passard" et de "Quai d’Orsay" signé avec l’expertise d’un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !
Charles Christory : Un bouquin que tout le monde devrait lire parce qu'on doit comprendre comment notre monde fonctionne, pourquoi on en est arrivé là dans un monde d'énergie fossile depuis 100 ans.
Justine Hutteau : Géniale cette BD. Elle est ouf en fait, je l'ai lu deux fois et mon père l'a lu quatre fois et j’en parle à chaque dîner, l'offre à tout le monde. En fait je trouve que cette BD elle t'ouvre les yeux sur le monde, sur l’environnement, sur où on va et ce qu'il faut faire. Et aujourd'hui je trouve que les discours d'environnement sont très anxiogènes et je trouve que Jancovici a réussi à le rendre beaucoup moins anxiogène, mais juste éducatif. En fait, je vous éduque, je vous raconte ce qui se passe vraiment. Et du coup, je vous donne les clés pour agir mieux et changer des choses dans vos vies. Et du coup, j'adore cette BD et pour moi, ça doit être la Bible qui se retrouve dans chaque foyer.
Nicolas Meilhan : C'est quand même assez incroyable, ce qu'il a fait avec Christophe Blain. Moi ça fait plus de 15 ans que je parle du sujet autour de moi, mais là, je vois tout le monde autour de moi qui a ce livre-là. Ils ne l'ont pas forcément lui jusqu'à la fin, mais il a quand même réussi à faire pénétrer le sujet dans les chaumières.
Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Nicolas Meilhan, Charles Christory, Justine Hutteau, Nicolas Meilhan, Olivier Cotinat, Thibaud Elzière, Alexandre Chrétien, Christophe Clouzeau)
Les Limites à la croissance (dans un monde fini) : Le rapport Meadows, 30 ans après Donella Meadows, Jorgen Randers et Dennis Meadows
En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres.Ce rapport paraît avant la première crise pétrolière de 1973, et pour beaucoup d’esprits, la croissance économique est alors un fait durable, qui ne saurait être discuté. En 2004, les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites : l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.En 1972, la problématique centrale du livre était : « comment éviter le dépassement » ; l’enjeu est désormais : « comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ».Ce livre propose donc la dernière version du Rapport Meadows, à un moment où la crise majeure que nous traversons jette une lumière crue sur la dynamique de la croissance et ses effets.
Jean-Marc Jancovici : Pour ceux qui ne l'ont toujours pas lu, je continue à recommander Les limites à la croissance, des époux Meadows, de 1972. Et moi je recommande le bouquin original, pas les versions mises à jour derrière, je trouve que le bouquin original est vraiment dans son jus, extraordinaire.
Nicolas Meilhan : C'est le premier modèle économique qui prend en compte le fait que la terre est ronde et que les ressources ne sont pas illimitées. C'est un modèle systémique. Donc ça m'a beaucoup marqué et c'est ça qui ma encouragé un petit peu à m'engager sur ces sujets et à m’impliquer. Mais il ne donne pas de solution.
Richard Heinberg : Tout le monde devrait lire ce livre une fois dans sa vie. Je crois qu’il s’agit du livre le plus important du 20e siècle !
Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Nicolas Meilhan, Richard Heinberg)
Episode : Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ? - Thinkerview
De la démocratie en Amérique Alexis de Tocqueville
"J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions". La gloire de Tocqueville n'est pas seulement celle d'un analyste politique exceptionnel ; c'est aussi, depuis la récente redécouverte de son oeuvre, celle d'un philosophe politique qui serait en même temps un classique de la sociologie, et qui pourrait aider à comprendre les problèmes qui se posent constamment dans les démocraties modernes. L'égalité des conditions, l'individualisme, le despotisme démocratique, les relations entre maîtres et serviteurs, l'esprit de liberté et l'esprit de religion, autant de notions qui dessinent aujourd'hui encore les contours d'une philosophie de la démocratie.
Yves Bréchet : Je pense qu'il décrit parfaitement la situation dans laquelle on évolue, et Tocqueville est toujours quelqu'un d'extraordinairement lucide.
Jean-Marc Jancovici : Ca a été une espèce de révélation quand je l'ai lu. Je trouve que c'est quelque chose de magistral, sur la façon dont la société s'organise dans un régime démocratique. Et on y lit des trucs comme... des trucs comme, enfin, Tocqueville voyait que la démocratie allait engendrer la publicité, l'égalisation des conditions entre les hommes et les femmes, le court-termisme, la consommation de masse, c’est juste hallucinant quoi, c’est un bouquin très extraordinaire.
Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Yves Bréchet, Etienne Klein)
Episode : Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ? - Thinkerview
Malevil Robert Merle
Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire derrière les remparts d'une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l'indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur " nid crénelé " ?
Jeff Pillou : C'est un roman assez incroyable avec des mecs qui sont dans un château, en vacances, et arrive une explosion nucléaire, ils se retrouvent coincés là-dedans. Et en fait, je l'ai lu il y a 15-20 ans et le Covid, ça m'a fait penser à ce truc-là, parce que tu vois tout ce qu'il a pu se passer dans le Covid, comment tu fais, quand tu peux pas aller à l'extérieur, etc.
Jean-Marc Jancovici : Malville, qui raconte l'histoire d'un petit groupe, d'une toute petite société humaine qui se reforme après justement la fin du monde. Mais il y a eu une espèce d'explosion thermonucléaire, on ne sait pas trop bien quoi, un truc qui a tué à peu près tout le monde. Et c'est un bouquin que j’ai lu très jeune, mais je m'en souviens encore. Il y a eu un film derrière qui n'était pas du tout à la hauteur du bouquin, qui m'a marqué parce que ça explore justement un tout petit peu les ressorts de l'âme humaine, mais dans une scénarisation que j'avais bien aimée.
Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Jeff Pillou)
Episode : Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ? - Thinkerview