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Livres recommandés par Jean-Marc Jancovici

Ressources : Un défi pour l'humanité Philippe Bihouix, Vincent Perriot

A en croire les milliardaires de la Silicon Valley, notre destin passerait inéluctablement par les métavers, l'intelligence artificielle, les robots autonomes et la conquête spatiale, tandis que les énergies renouvelables et les voitures électriques nous permettraient de maintenir notre " niveau de vie " tout en poursuivant la croissance économique et en " sauvant " la planète au passage. Mais les limites planétaires se rapprochent dangereusement : changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, pollutions globales... Alors peut-on croître indéfiniment ? Et si la contrainte sur les ressources matérielles à disposition, sur la planète et même dans le système solaire, mettait fin à cette course en avant effrénée ? Ressources dresse un état des lieux sans concession, mais ouvre des pistes concrètes vers un avenir durable. Un dossier complète l'album avec 12 pages d'informations complémentaires, de glossaire et de sources.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici

Episode : Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix - La société rêvée d'Elon Musk : quel avenir ? - Thinkerview

Être un chêne : sous l'écorce de Quercus Laurent Tillon

Les arbres aussi ont une histoire. Et ils la racontent à tous ceux qui perçoivent les mille petits signes inscrits dans leur écorce, dans la forme d’une branche ou dans l’amitié nouée avec leurs voisins.
Depuis son adolescence, Laurent Tillon écoute patiemment Quercus, un grand chêne sessile dans la force de l’âge, deux cent quarante ans. Il nous révèle dans ce livre une histoire pleine d’aventures qui a débuté avant la Révolution française. Au gré des péripéties aussi diverses que tumultueuses, c’est l’histoire de tout le petit peuple de la forêt qui se fait jour, entremêlée à celle de Quercus.
Ce texte nourri de science, de poésie et de philosophie nous confie quelques-uns des grands secrets de la forêt et nous indique les pistes à explorer pour l’admirer longtemps encore.

Jean-Marc Jancovici : D'un biologiste de l'ONF qui s'appelle Laurent Tillon et qui a écrit deux livres qui sont successivement « Être un chêne » et « Les fantômes de la nuit ». Alors Être un chêne parle d'un chêne, le personnage central est un chêne, qui a l'âge vénérable, sauf erreur de ma part, de 260 ans, je suis toujours encore jeune pour un chêne. Et alors à travers l'histoire de ce chêne, l'auteur nous fait découvrir ce que c'est qu'un écosystème forestier, il explique comment le chêne est défendu par les prédateurs des chenilles qui lui boulote ses feuilles, comment est-ce que quand la feuille commence à être boulotée, elle émet tout un tas de molécules qui font que le reste de la feuille devient un peu plus indigeste pour les chenilles qui la boulotent, comment est-ce que le chêne communique, le chêne parent communique avec les chênes enfants, via le micellium des champignons, enfin les aliments, etc. Enfin c'est passionnant, c'est génial, super poétique.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici

Episode : Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix - La société rêvée d'Elon Musk : quel avenir ? - Thinkerview

Les Fantômes de la nuit : Des chauves-souris et des hommes Laurent Tillon

Depuis les grottes de la préhistoire, les hommes côtoient les chauves-souris, le plus souvent sans le savoir tant elles sont furtives. Qu’elles nous effraient ou nous fascinent, elles demeurent, pour la plupart, encore méconnues et mal-aimées. Passionné depuis l’enfance, Laurent Tillon invite le lecteur à pénétrer discrètement dans leur intimité pour découvrir des animaux aux capacités surpassant de loin les pouvoirs de nos super-héros. Aujourd’hui, la découverte des multiples interactions qui nous lient à elles nous obligent à leur prêter attention. Alors que de multiples crises émergent (biodiversité, climatiques et sanitaires), les chauves-souris offrent des éclairages passionnants sur la manière de reconsidérer nos façons de vivre. 

Plus troublant encore : leur vie sociale est si riche et si intense que nous pourrions bien être nous-mêmes au centre des intérêts de ces fantômes qui peuplent nos nuits…

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici

Episode : Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix - La société rêvée d'Elon Musk : quel avenir ? - Thinkerview

Féminicène Véra Nikolski

Ce livre part d’un constat simple, qui se présente comme une énigme : bien que parfaitement justifiées et nécessaires, les luttes pour l’émancipation des femmes sont pour la plupart restées sans conséquences. À l’inverse de conquêtes sociales résultant clairement de mobilisations diverses, l’évolution du statut des femmes dans la société n’a fait suite à aucune grève, aucune manifestation d’ampleur, aucun blocage. Et cependant nul ne peut nier que, même s’il leur en reste à parcourir, les femmes ont fait du chemin depuis un siècle et demi.
À la croisée de deux thématiques, le féminisme et la crise environnementale, Véra Nikolski pose l’hypothèse « matérialiste » que c’est l’enrichissement général de la société, le progrès technique et plus spécifiquement médical qui ont permis aux femmes de faire évoluer leur statut social et politique. Volontairement polémique, le titre lie donc sciemment l’amélioration du sort des femmes avec le vaste processus historique enclenché à la révolution industrielle et dont on sait aujourd’hui qu’il fait peser des risques immenses sur notre environnement. Et ce afin de mettre les femmes en garde : la déstabilisation du climat et la crise des ressources ne menacent-elles pas de fragiliser voire d’inverser le mouvement d’égalisation ? Et dans ce cas ne faudrait-il pas abandonner la logique de réclamation qui caractérise le féminisme actuel pour mener le combat sur d’autres terrains ?

Issue d’une famille de scientifiques, Véra Nikolski est normalienne, titulaire d’un DEA de sciences sociales et d’un doctorat en science politique. Mère de trois filles et ancienne pratiquante d’arts martiaux, elle travaille dans la fonction publique.

Jean-Marc Jancovici : Féminicène d'une autrice qui s'appelle Vera Nikolski, alors qui est une féministe qui irrite les féministes, c'est assez rigolo, mais ça moi j'adore, parce que j'aime beaucoup les gens qui prennent des contre-pieds. Dans lequel, en gros, son grand thème, c'est l'émancipation des femmes n'a pas résulté principalement de revendications, elle a résulté principalement de conditions matérielles qui ont permis la réalisation de cette émancipation. Et elle, au premier chef d'entre elles, elle cite l'anthropocène, c'est-à-dire l'accès à des ressources en masse et à de l'énergie en masse, parce que ça a permis de diminuer la mortalité infantile, or, moins de grossesse et moins d'allaitement, c'est fatalement un facteur de différence entre les hommes et les femmes qui s'estompe. La tertiarisation de l'emploi qui a été permise par l'anthropocène est un facteur également d'émancipation, parce que la force physique ne compte plus pour occuper un travail. Les tâches domestiques ont été considérablement réduites, même quand elles sont encore exercées par les femmes à cause de la mécanisation du lavage du linge, de la préparation de la nourriture, etc. Et donc, en fait, elle cite tous les exemples dans lequel cette émancipation a été rendue possible par les acquis de l'anthropocène. Évidemment, ça pose une question centrale qui est, que subsiste-t-il des acquis des femmes dans un monde dans lequel l'anthropocène s'estompe et où les ressources deviennent moins abondantes, elle dit "artung", ça c'est un danger pour nous. Et donc aujourd'hui, être féministe, ça veut dire aller nous investir nous-mêmes des postes de responsabilité où on décide de l'allocation des ressources. Et je trouve que c'est génial comme conclusion, parce qu'elle ne dit pas qu'il faut défiler dans la rue et manifester, elle dit "il faut faire des sciences et aller occuper des postes où on va gérer l'allocation des ressources". C'est très intéressant.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici

Episode : Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix - La société rêvée d'Elon Musk : quel avenir ? - Thinkerview

De l'inégalité parmi les sociétés : Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire Jared Diamond

Pourquoi une telle domination de l'Eurasie dans l'histoire ? Pourquoi ne sont-ce pas les indigènes d'Amérique, les Africains et les aborigènes australiens qui ont décimé, asservi et exterminé les Européens et les Asiatiques ?L'inégalité dans la répartition des richesses entre les sociétés est liée aux différences de milieux, pas aux différences génétiques.Mobilisant des disciplines aussi diverses que la génétique, la biologie moléculaire, l'écologie des comportements, l'épidémiologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire des technologies, Jared Diamond montre notamment : - le rôle de la production alimentaire (c'est-à-dire la domestication des plantes et des animaux sauvages, puis l'augmentation des vivres par l'agriculture et l'élevage, qui permet d'entretenir des bureaucraties et des artisans spécialisés dans la production des armes) ;- l'évolution des germes caractéristiques des populations humaines denses favorisées par la révolution agricole (les germes eurasiens ont tué plus d'indigènes américains et non eurasiens que les fusils ou les armes d'acier des Eurasiens) ;- le rôle de la géographie dans la diffusion contrastée de l'écriture et de la technologie, selon la latitude en Eurasie, mais la longitude aux Amériques et en Afrique.À l'ère de la globalisation, Jared Diamond nous propose opportunément cet essai, en tout point singulier, sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les sociétés.

Jean-Marc Jancovici : Un bouquin que j'ai lu il y a pas longtemps et que j'ai trouvé très éclairant, c'est un bouquin de Jared Diamond qui s'appelle "L'inégalité parmi les sociétés", en anglais, c'est "Guns, Germs et Steel", qui est un bouquin formidable, beaucoup plus intéressant qu'Effondrement, très largement plus intéressant, Effondrement est un peu discutable, moi je trouve qu'il généralise des cas de figure qui sont très particuliers. L'île de Pâque, c'est quand même pas la civilisation dans son ensemble, alors que là, il traite de la civilisation dans son ensemble. Il a un style un peu lent quand même, Diamond, mais le fond du bouquin est passionnant, et il explique comment les espèces sauvages domesticables qui étaient disponibles sur les divers continents expliquent, des milliers d'années après, pourquoi est-ce qu'une poignée de conquistadors espagnols a réussi à venir à bout de dizaines de milliers d'Incas. Voilà, je vais pas expliquer le raisonnement, mais c'est lumineux. C'est super intéressant comme bouquin, et en fait c'est un bouquin qui théorise de façon un peu structurée le déterminisme géographique de l'évolution des civilisations. Et ça se rapproche un peu aussi pour moi de pourquoi est-ce que les peuples du Nord sont venus enquiquiner les peuples du Sud en Europe, au moment de ce qu'on a appelé les invasions barbares. Tout ça se rapproche de même explications qui sont à la base physico-géographico-biologiques, et c'est super intéressant.

Jean-Marc Jancovici : Il explique comment est-ce que l'environnement physique, à l'échelle des milliers d'années, explique les sociétés qui ont dominé les autres dans l'époque contemporaine. Alors, probablement qu'on trouvera des critiques, je l'ai trouvé beaucoup plus intéressant que l'autre bouquin de Jared Diamond, Effondrement, qui a beaucoup fait parler de lui, où il se concentre quand même sur quelques cas d'études, les Vikings, l'Ile de Pâques, etc. toute la société mondiale n'est pas comme l'Ile de Pâques. Là, j'ai trouvé que c'était beaucoup plus intéressant.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par )

Episode : Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix - La société rêvée d'Elon Musk : quel avenir ? - Thinkerview

De l'inégalité parmi les sociétés : Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire Jared Diamond

Pourquoi une telle domination de l'Eurasie dans l'histoire ? Pourquoi ne sont-ce pas les indigènes d'Amérique, les Africains et les aborigènes australiens qui ont décimé, asservi et exterminé les Européens et les Asiatiques ?L'inégalité dans la répartition des richesses entre les sociétés est liée aux différences de milieux, pas aux différences génétiques.Mobilisant des disciplines aussi diverses que la génétique, la biologie moléculaire, l'écologie des comportements, l'épidémiologie, la linguistique, l'archéologie et l'histoire des technologies, Jared Diamond montre notamment : - le rôle de la production alimentaire (c'est-à-dire la domestication des plantes et des animaux sauvages, puis l'augmentation des vivres par l'agriculture et l'élevage, qui permet d'entretenir des bureaucraties et des artisans spécialisés dans la production des armes) ;- l'évolution des germes caractéristiques des populations humaines denses favorisées par la révolution agricole (les germes eurasiens ont tué plus d'indigènes américains et non eurasiens que les fusils ou les armes d'acier des Eurasiens) ;- le rôle de la géographie dans la diffusion contrastée de l'écriture et de la technologie, selon la latitude en Eurasie, mais la longitude aux Amériques et en Afrique.À l'ère de la globalisation, Jared Diamond nous propose opportunément cet essai, en tout point singulier, sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les sociétés.

Jean-Marc Jancovici : Un bouquin que j'ai lu il y a pas longtemps et que j'ai trouvé très éclairant, c'est un bouquin de Jared Diamond qui s'appelle "L'inégalité parmi les sociétés", en anglais, c'est "Guns, Germs et Steel", qui est un bouquin formidable, beaucoup plus intéressant qu'Effondrement, très largement plus intéressant, Effondrement est un peu discutable, moi je trouve qu'il généralise des cas de figure qui sont très particuliers. L'île de Pâque, c'est quand même pas la civilisation dans son ensemble, alors que là, il traite de la civilisation dans son ensemble. Il a un style un peu lent quand même, Diamond, mais le fond du bouquin est passionnant, et il explique comment les espèces sauvages domesticables qui étaient disponibles sur les divers continents expliquent, des milliers d'années après, pourquoi est-ce qu'une poignée de conquistadors espagnols a réussi à venir à bout de dizaines de milliers d'Incas. Voilà, je vais pas expliquer le raisonnement, mais c'est lumineux. C'est super intéressant comme bouquin, et en fait c'est un bouquin qui théorise de façon un peu structurée le déterminisme géographique de l'évolution des civilisations. Et ça se rapproche un peu aussi pour moi de pourquoi est-ce que les peuples du Nord sont venus enquiquiner les peuples du Sud en Europe, au moment de ce qu'on a appelé les invasions barbares. Tout ça se rapproche de même explications qui sont à la base physico-géographico-biologiques, et c'est super intéressant.

Jean-Marc Jancovici : Il explique comment est-ce que l'environnement physique, à l'échelle des milliers d'années, explique les sociétés qui ont dominé les autres dans l'époque contemporaine. Alors, probablement qu'on trouvera des critiques, je l'ai trouvé beaucoup plus intéressant que l'autre bouquin de Jared Diamond, Effondrement, qui a beaucoup fait parler de lui, où il se concentre quand même sur quelques cas d'études, les Vikings, l'Ile de Pâques, etc. toute la société mondiale n'est pas comme l'Ile de Pâques. Là, j'ai trouvé que c'était beaucoup plus intéressant.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par )

Episode : Jean-Marc Jancovici : Sobriété, déconsommateurs : cache-misère des gouvernements ? - Thinkerview

Les Limites à la croissance (dans un monde fini) : Le rapport Meadows, 30 ans après Donella Meadows, Jorgen Randers et Dennis Meadows

En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres.Ce rapport paraît avant la première crise pétrolière de 1973, et pour beaucoup d’esprits, la croissance économique est alors un fait durable, qui ne saurait être discuté. En 2004, les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites : l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.En 1972, la problématique centrale du livre était : « comment éviter le dépassement » ; l’enjeu est désormais : « comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ».Ce livre propose donc la dernière version du Rapport Meadows, à un moment où la crise majeure que nous traversons jette une lumière crue sur la dynamique de la croissance et ses effets.

Jean-Marc Jancovici : Pour ceux qui ne l'ont toujours pas lu, je continue à recommander Les limites à la croissance, des époux Meadows, de 1972. Et moi je recommande le bouquin original, pas les versions mises à jour derrière, je trouve que le bouquin original est vraiment dans son jus, extraordinaire.

Nicolas Meilhan : C'est le premier modèle économique qui prend en compte le fait que la terre est ronde et que les ressources ne sont pas illimitées. C'est un modèle systémique. Donc ça m'a beaucoup marqué et c'est ça qui ma encouragé un petit peu à m'engager sur ces sujets et à m’impliquer. Mais il ne donne pas de solution.

Richard Heinberg : Tout le monde devrait lire ce livre une fois dans sa vie. Je crois qu’il s’agit du livre le plus important du 20e siècle !

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Olivier Hamant, Nicolas Meilhan, Richard Heinberg)

Episode : Jean-Marc Jancovici : Sobriété, déconsommateurs : cache-misère des gouvernements ? - Thinkerview

Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici

La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l’énergie et du changement climatique au coeur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s’avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre "En cuisine avec Alain Passard" et de "Quai d’Orsay" signé avec l’expertise d’un coauteur : un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !

Charles Christory : Un bouquin que tout le monde devrait lire parce qu'on doit comprendre comment notre monde fonctionne, pourquoi on en est arrivé là dans un monde d'énergie fossile depuis 100 ans.

Justine Hutteau : Géniale cette BD. Elle est ouf en fait, je l'ai lu deux fois et mon père l'a lu quatre fois et j’en parle à chaque dîner, l'offre à tout le monde. En fait je trouve que cette BD elle t'ouvre les yeux sur le monde, sur l’environnement, sur où on va et ce qu'il faut faire. Et aujourd'hui je trouve que les discours d'environnement sont très anxiogènes et je trouve que Jancovici a réussi à le rendre beaucoup moins anxiogène, mais juste éducatif. En fait, je vous éduque, je vous raconte ce qui se passe vraiment. Et du coup, je vous donne les clés pour agir mieux et changer des choses dans vos vies. Et du coup, j'adore cette BD et pour moi, ça doit être la Bible qui se retrouve dans chaque foyer.

Nicolas Meilhan : C'est quand même assez incroyable, ce qu'il a fait avec Christophe Blain. Moi ça fait plus de 15 ans que je parle du sujet autour de moi, mais là, je vois tout le monde autour de moi qui a ce livre-là. Ils ne l'ont pas forcément lui jusqu'à la fin, mais il a quand même réussi à faire pénétrer le sujet dans les chaumières.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Philippe Bihouix, Nicolas Meilhan, Charles Christory, Justine Hutteau, Nicolas Meilhan, Olivier Cotinat, Thibaud Elzière, Alexandre Chrétien, Christophe Clouzeau)

Episode : Carbone 4 - Décroissance, nucléaire, innovation : agir sous la contrainte ou par cas de conscience ? - Génération Do It Yourself (GDIY)

Les Limites à la croissance (dans un monde fini) : Le rapport Meadows, 30 ans après Donella Meadows, Jorgen Randers et Dennis Meadows

En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres.Ce rapport paraît avant la première crise pétrolière de 1973, et pour beaucoup d’esprits, la croissance économique est alors un fait durable, qui ne saurait être discuté. En 2004, les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites : l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.En 1972, la problématique centrale du livre était : « comment éviter le dépassement » ; l’enjeu est désormais : « comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ».Ce livre propose donc la dernière version du Rapport Meadows, à un moment où la crise majeure que nous traversons jette une lumière crue sur la dynamique de la croissance et ses effets.

Jean-Marc Jancovici : Pour ceux qui ne l'ont toujours pas lu, je continue à recommander Les limites à la croissance, des époux Meadows, de 1972. Et moi je recommande le bouquin original, pas les versions mises à jour derrière, je trouve que le bouquin original est vraiment dans son jus, extraordinaire.

Nicolas Meilhan : C'est le premier modèle économique qui prend en compte le fait que la terre est ronde et que les ressources ne sont pas illimitées. C'est un modèle systémique. Donc ça m'a beaucoup marqué et c'est ça qui ma encouragé un petit peu à m'engager sur ces sujets et à m’impliquer. Mais il ne donne pas de solution.

Richard Heinberg : Tout le monde devrait lire ce livre une fois dans sa vie. Je crois qu’il s’agit du livre le plus important du 20e siècle !

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Olivier Hamant, Nicolas Meilhan, Richard Heinberg)

Episode : Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ? - Thinkerview

De la démocratie en Amérique Alexis de Tocqueville

"J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions". La gloire de Tocqueville n'est pas seulement celle d'un analyste politique exceptionnel ; c'est aussi, depuis la récente redécouverte de son oeuvre, celle d'un philosophe politique qui serait en même temps un classique de la sociologie, et qui pourrait aider à comprendre les problèmes qui se posent constamment dans les démocraties modernes. L'égalité des conditions, l'individualisme, le despotisme démocratique, les relations entre maîtres et serviteurs, l'esprit de liberté et l'esprit de religion, autant de notions qui dessinent aujourd'hui encore les contours d'une philosophie de la démocratie.

Yves Bréchet : Je pense qu'il décrit parfaitement la situation dans laquelle on évolue, et Tocqueville est toujours quelqu'un d'extraordinairement lucide.

Jean-Marc Jancovici : Ca a été une espèce de révélation quand je l'ai lu. Je trouve que c'est quelque chose de magistral, sur la façon dont la société s'organise dans un régime démocratique. Et on y lit des trucs comme... des trucs comme, enfin, Tocqueville voyait que la démocratie allait engendrer la publicité, l'égalisation des conditions entre les hommes et les femmes, le court-termisme, la consommation de masse, c’est juste hallucinant quoi, c’est un bouquin très extraordinaire.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Yves Bréchet, Etienne Klein)

Episode : Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ? - Thinkerview

Malevil Robert Merle

Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire derrière les remparts d'une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l'indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur " nid crénelé " ?

Jeff Pillou : C'est un roman assez incroyable avec des mecs qui sont dans un château, en vacances, et arrive une explosion nucléaire, ils se retrouvent coincés là-dedans. Et en fait, je l'ai lu il y a 15-20 ans et le Covid, ça m'a fait penser à ce truc-là, parce que tu vois tout ce qu'il a pu se passer dans le Covid, comment tu fais, quand tu peux pas aller à l'extérieur, etc.

Jean-Marc Jancovici : Malville, qui raconte l'histoire d'un petit groupe, d'une toute petite société humaine qui se reforme après justement la fin du monde. Mais il y a eu une espèce d'explosion thermonucléaire, on ne sait pas trop bien quoi, un truc qui a tué à peu près tout le monde. Et c'est un bouquin que j’ai lu très jeune, mais je m'en souviens encore. Il y a eu un film derrière qui n'était pas du tout à la hauteur du bouquin, qui m'a marqué parce que ça explore justement un tout petit peu les ressorts de l'âme humaine, mais dans une scénarisation que j'avais bien aimée.

Recommandé par : Jean-Marc Jancovici (et aussi par Jeff Pillou)

Episode : Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ? - Thinkerview

Jean-Marc Jancovici apparait dans les épisodes suivants :

Thinkerview diffusé le 13/11/2024

Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix - La société rêvée d'Elon Musk : quel avenir ?

Thinkerview diffusé le 05/09/2023

Jean-Marc Jancovici : Sobriété, déconsommateurs : cache-misère des gouvernements ?

Génération Do It Yourself (GDIY) diffusé le 12/06/2022

#263 - Carbone 4 - Décroissance, nucléaire, innovation : agir sous la contrainte ou par cas de conscience ?

Thinkerview diffusé le 09/02/2022

Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel : Éviter l’effondrement ?