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Il est toujours plus tard qu'on ne croit Antoine Veil

« Début des années 1990. C'est l'été, mon frère Sébastien et moi nous sommes en vacances avec nos grands-parents à Beauvallon, un lieu de retrouvailles familiales à quelques encablures de Nice où ma grand-mère est née. Dans la maison baignée par le soleil, entre deux parties de cartes, mon grand-père rédige ses considérations sur l'état de la France, la nécessité d'approfondir l'intégration européenne et de préserver le moteur franco-allemand. Sans oublier, bien sûr, les textes autobiographiques qui permettent, toujours avec une pudeur contenue, de saisir quelques bribes de l'intimité du couple que forment, pendant près de soixante-dix ans, nos grands-parents. Ce sont les passages les plus vifs, les plus marquants, les plus acerbes, les plus touchants ou les plus sincères de ces écrits que présente cette anthologie.» Haut fonctionnaire tenté par la politique avant de devenir un brillant industriel, Antoine Veil (1926-2013) est aussi l'auteur d'une oeuvre d'essayiste importante, souvent visionnaire. Normalien, avocat, Aurélien Veil, né en 1979, est l'un des petits-enfants d'Antoine et de Simone Veil.

Jean-Louis Bourlanges : Je voudrais évoquer un livre signé d’Antoine Veil et publié par son petit-fils Aurélien. Ce recueil réunit les chroniques que son grand-père a écrites tout au long de sa vie. J’y suis très attaché, car j’ai bien connu Antoine Veil — et il ne faut surtout pas le réduire au rôle de « mari de Madame ». Il s’amusait d’ailleurs lui-même de cette étiquette : le premier chapitre s’intitule « Le mari de Madame », et il racontait qu’il recevait parfois des invitations adressées à « Monsieur Simon Veil ». Je l’ai accompagné dans ses engagements européens, et j’ai pu mesurer son intelligence, son humour, mais aussi sa bienveillance. Lors d’une période difficile de ma vie, il a été d’un grand soutien. C’était un homme d’une très grande qualité humaine, un haut fonctionnaire brillant, Inspecteur des Finances, mais surtout un militant infatigable de la cause européenne, du rapprochement franco-allemand et, ce qui est devenu si rare, du dialogue entre les forces politiques. Il avait créé le club Vauban, où il réunissait chaque mois ce qu’il appelait « les partageux et les parcimonieux », autrement dit la gauche et la droite, pour discuter sereinement des grandes questions du pays, ce qui nous change de maintenant, où les gens discutent, dans une atmosphère pas du tout sereine, des petites affaires de leur boutique …

Ce livre est recommandé par : Jean-Louis Bourlanges

Ce livre est mentionné dans :

Le projet de budget de Lecornu - La sécurité européenne face aux menaces russes après Copenhague - Le nouvel esprit public

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