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Livres recommandés par Younès Boucif

Simple Marie-Aude Murail

Simple dit « oh, oh, vilain mot » quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit « j'aime personne, ici » quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple. Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie, à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.

Younès Boucif : Je me souviens que ce livre était un de mes premiers livres préférés, quand j'étais petit. J’en garde à chaque fois un souvenir précieux et je trouve que c'est un bon exemple pour entrer dans la lecture. Je le conseille à tous ceux, petits ou grands, qui ont envie d’apprendre à lire.

Recommandé par : Younès Boucif

Episode : Dans la bibliothèque de Younès Boucif - Le Book Club

Les misérables Victor Hugo

"L'avenir arrivera-t-il ? il semble qu'on peut presque se faire cette question quand on voit tant d'ombre terrible. Sombre face-à-face des égoïstes et des misérables. Chez les égoïstes, les préjugés, les ténèbres de l'éducation riche, l'appétit croissant par l'enivrement, un étourdissement de prospérité qui assourdit, la crainte de souffrir qui, dans quelques-uns, va jusqu'à l'aversion des souffrants, une satisfaction implacable, le moi si enflé qu'il ferme l'âme ; - chez les misérables, la convoitise, l'envie, la haine de voir les autres jouir, les profondes secousses de la bête humaine vers les assouvissements, les coeurs pleins de brume, la tristesse, le besoin, la fatalité, l'ignorance impure et simple. Faut-il continuer de lever les yeux vers le ciel ? le point lumineux qu'on y distingue est-il de ceux qui s'éteignent ? L'idéal est effrayant à voir ainsi perdu dans les profondeurs, petit, isolé, imperceptible, brillant, mais entouré de toutes ces grandes menaces noires monstrueusement amoncelées autour de lui ; pourtant pas plus en danger qu'une étoile dans les gueules des nuages." IVᵉ partie, livre 7, chap. IV.

Younès Boucif : Je suis très ému par la bonté que dégage ce texte. Je trouve vraiment très touchant d'être capable de générosité à ce point, d'empathie, de désintérêt pour soi-même, de sauver l'autre comme le fait l’abbé. Je suis musulman, mais je fais mon bout de chemin, comme tout le monde et dans la religion musulmane, on nous parle des hassanates, c'est ce qu'on gagne à faire le bien, les bonnes actions. Ce n'est pas ma vision de comptabiliser les bonnes actions comme un compte en banque qui se remplit. Ce qui m’émeut, c'est quand on essaie de faire le bien pour le bien, en étant le plus à l’écart possible de la bonne action.

Juan Branco : Les misérables, de Victor Hugo, parce que ça vous donne une charpente littéraire, politique, intellectuelle, et que c'est pas du tout un livre chiant. En fait, c'est ce genre de livres qui sont au programme, à l'école, et donc on se dit qu'ils sont pas faits pour nous, et en fait c'est des livres merveilleux à découvrir par soi-même et à s'approprier.

David Djaïz : C’est de là que j'ai tiré cette phrase "Étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait". C'est un magnifique livre justement sur l'âme française et notre capacité à nous révolter face aux injustices.

Recommandé par : Younès Boucif (et aussi par François Busnel, Ramsès Kéfi, François Busnel, François Busnel, Juan Branco, Xavier Fontanet, Juan Branco, François Busnel, Michel Wieviorka, David Djaïz)

Episode : Dans la bibliothèque de Younès Boucif - Le Book Club

Rester barbare Louisa Yousfi

À l’heure où le terme « ensauvagement », d’abord charrié par l’extrême droite, pénètre les sciences sociales et se discute dans la sphère médiatique et politique comme un phénomène tangible, Louisa Yousfi nous propose ici un récit à la fois politique et litté- raire de ce (re)devenir barbare des Noirs et des Arabes de France. Pour ce faire, elle ne déroule pas un commen- taire de l’actualité ni n’égraine la longue liste des offenses racistes que nous offre la France contemporaine. Non, elle fonde une esthé- tique radicale; elle propose un grand récit – qui convoque aussi bien Kateb Yacine, Chester Himes que Booba et la prose des militants décoloniaux en prise avec les luttes actuelles – pour se départir des conflits de loyautés imposés par le mythe intégrationniste à la française mais aussi pour aborder tous les sujets délicats que la logorrhée sociologique ou l’essai militant ne sauraient saisir avec autant de relief : pourquoi ne fûmes-nous pas tous Charlie ? Comment s’extraire des turpi- tudes du « privilège blanc » (« une histoire de maître qui a appris de son esclave le stade supérieur de la dialectique : quand c’est l’esclave lui-même qui enseigne au maître le sens de la liberté. »)? Et « “qu’aurions-nous été si?” Si la colonisation n’avait pas organisé un rapport de force moral qui tient en échec la civilisation, le pays et la famille qui aurait dû nous voir naître et grandir? Si l’intégration- nisme n’avait pas édicté pour nous les condi- tions de notre salut dans ce pays conditionnel qui n’a rien d’une patrie ? » Rester barbare a quelque chose des essais litté- raires offerts en son temps par James Baldwin aux luttes noires américaines. Ici, il faut saisir « la barbarie comme un lieu d’énonciation à partir duquel » Louisa Yousfi « vient secouer et saccager l’ordre des choses ».

Younès Boucif : Depuis que j’ai lu ce livre, il vit avec moi et me reste en tête. Tout d’abord, j’adore le titre, ensuite, il y a plein de choses qui m’ont marqué. Il agit sur moi, à la fois, comme du poil à gratter, et comme une boussole. Louisa Yousfi y traite de choses que je comprends instinctivement, mais j’ai aussi besoin de le relire pour comprendre ce avec quoi je suis d’accord ou pas.

Recommandé par : Younès Boucif

Episode : Dans la bibliothèque de Younès Boucif - Le Book Club

Women Charles Bukowski

Henry Chinaski, c'est Bukowski lui-même, un écrivain alcoolique et grand amateur de femmes. 
Elles défilent dans ce récit, véritables créatures felliniennes : Lydia Vance qui se révèle d'une jalousie féroce, Mercedes la capiteuse, Dee Dee la mère célibataire, Joanna la camée, Katherine la Texane incendiaire, et bien d'autres encore ; les occasions pleuvent sur un poète en vogue ! La norme est triste pour Bukowski, alors vive les mots orduriers, l'ivresse et la débauche sexuelle ! Le célèbre auteur des Contes de la folie ordinaire crie à nouveau son mal de vivre, son désir sans cesse renaissant de tendresse et de sexe.

Younès Boucif : J'ai découvert Bukowski cette année ou l'année dernière et je n’avais jamais rien lu de tel. C’était brut, barbare, abrupt, vulgaire, l’écriture est extrêmement crue, tout le temps. En fait, j'ai fait un master de création littéraire à Paris 8, dans lequel j'essayais de travailler mon écriture puisque j'ambitionne d'écrire. A cette époque, j'essayais de faire des phrases très neutres et sans saveur, parce que j'avais peur d'avoir un style, mais, grâce à certaines élèves qui étaient avec moi et avec lesquelles je partageais des textes, j’ai constaté qu’on pouvait écrire comme on le voulait et utiliser sa voix. C’est ce que fait Bukowski, il écrit tout et il est extrêmement sincère vis-à-vis de lui-même : je suis content que de tels textes existent.

Recommandé par : Younès Boucif

Episode : Dans la bibliothèque de Younès Boucif - Le Book Club

La Valse aux adieux Milan Kundera

Dans une ville d'eaux au charme suranné, huit personnages s'étreignent au gré d'une valse qui va s'accélérant : une jolie infirmière ; un gynécologue fantaisiste ; un richard américain (à la fois saint et don Juan) ; un trompettiste célèbre ; un ancien détenu, victime des purges et sur le point de quitter son pays ... Un "songe d'une nuit d'été". Un "vaudeville noir". Les questions les plus graves y sont posées avec une blasphématoire légèreté qui nous fait comprendre que le monde moderne nous a privés même du droit au tragique.

Younès Boucif : Depuis que j'ai lu ce livre et notamment cet extrait, je ne supporte plus d’avoir les ongles sales, ça m’est resté dans la tête. J’ai découvert Kundera assez récemment. Avec un ami, on a décidé de lire toute son œuvre pour pouvoir en discuter ensemble. La valse aux adieux est un roman qui monte en puissance, un peu comme une valse. En plus, il y a un personnage christique, une sorte d’ange, et j’aime ce genre de personnage.

Recommandé par : Younès Boucif

Episode : Dans la bibliothèque de Younès Boucif - Le Book Club

Younès Boucif apparait dans les épisodes suivants :

Le Book Club diffusé le 12/12/2025

Dans la bibliothèque de Younès Boucif

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