Les misérables Victor Hugo
"L'avenir arrivera-t-il ? il semble qu'on peut presque se faire cette question quand on voit tant d'ombre terrible. Sombre face-à-face des égoïstes et des misérables. Chez les égoïstes, les préjugés, les ténèbres de l'éducation riche, l'appétit croissant par l'enivrement, un étourdissement de prospérité qui assourdit, la crainte de souffrir qui, dans quelques-uns, va jusqu'à l'aversion des souffrants, une satisfaction implacable, le moi si enflé qu'il ferme l'âme ; - chez les misérables, la convoitise, l'envie, la haine de voir les autres jouir, les profondes secousses de la bête humaine vers les assouvissements, les coeurs pleins de brume, la tristesse, le besoin, la fatalité, l'ignorance impure et simple. Faut-il continuer de lever les yeux vers le ciel ? le point lumineux qu'on y distingue est-il de ceux qui s'éteignent ? L'idéal est effrayant à voir ainsi perdu dans les profondeurs, petit, isolé, imperceptible, brillant, mais entouré de toutes ces grandes menaces noires monstrueusement amoncelées autour de lui ; pourtant pas plus en danger qu'une étoile dans les gueules des nuages." IVᵉ partie, livre 7, chap. IV.
Juan Branco : Les misérables, de Victor Hugo, parce que ça vous donne une charpente littéraire, politique, intellectuelle, et que c'est pas du tout un livre chiant. En fait, c'est ce genre de livres qui sont au programme, à l'école, et donc on se dit qu'ils sont pas faits pour nous, et en fait c'est des livres merveilleux à découvrir par soi-même et à s'approprier.
David Djaïz : C’est de là que j'ai tiré cette phrase "Étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait". C'est un magnifique livre justement sur l'âme française et notre capacité à nous révolter face aux injustices.
Ce livre est recommandé par : Juan Branco, Michel Wieviorka, David Djaïz
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