Livres recommandés par Flore Vasseur
Voyage au bout de la nuit Louis-Ferdinand Céline
- Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !... - T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C'est pas une vie... - Il y a l'amour, Bardamu ! - Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds.
Eric Coquerel : Je suis un peu embêté parce que quand même le personnage est devenu vraiment trop infréquentable par son antisémitisme. Mais Céline, voyage au bout de la nuit, est quand même quelque chose d'un point de vue littéraire qui est quand même assez prodigieux. Il faut l'avoir lu. Voilà. Mais c'est toujours un peu compliqué quand même de faire la part entre l'œuvre littéraire et puis la personne qui l'a écrit.
Juan Branco : Parce que c'est le plus grand livre de littérature du 20e siècle, de très loin.
Recommandé par : Flore Vasseur (et aussi par Eric Coquerel, Juan Branco, Martin Solveig)
Episode : Flore Vasseur : En bande organisée ? - Thinkerview
Le grand Quoi Dave Eggers
Valentino n'a pas huit ans lorsqu'il est contraint de fuir Marial Bai, son village natal, traqué par les miliciens armés par Khartoum. Comme des milliers d'autres gosses, le jeune Soudanais va parcourir à pied des centaines de kilomètres pour échapper au sort des enfants soldats et des esclaves. Valentino passera ensuite plus de dix ans dans des camps de réfugiés en Éthiopie et au Kenya, avant d'obtenir un visa pour l'Amérique. Dans une nouvelle jungle, urbaine cette fois, il découvrira une face inattendue du racisme. À mi-chemin entre le roman picaresque et le récit d'apprentissage, ce livre est avant tout le fruit d'un échange. Eggers l'Américain a écouté Valentino l'Africain se raconter. Sa plume impertinente fait mouche et insuffle à cette autobiographie une dimension épique, qui rappelle celle de Mark Twain.
Recommandé par : Flore Vasseur
Episode : Flore Vasseur : En bande organisée ? - Thinkerview
TAZ : Zone autonome temporaire Hakim Bey
La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition.Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens.La TAZ ne peut exister qu'en préservant un certain anonymat ; comme son auteur, Hakim Bey, dont les articles "apparaissent" ici et là, libres de droits, sous forme de livre ou sur le Net, mouvants, contradictoires, mais pointant toujours quelques routes pour les caravanes de la pensée.
Recommandé par : Flore Vasseur
Episode : Flore Vasseur : En bande organisée ? - Thinkerview