Eric Sadin : Désamorcer notre impuissance politique ? - Thinkerview
Invités dans cet épisode :
Livres recommandés dans cet épisode :
L'Enracinement : L’enracinement, qu'elle a écrit en pleine guerre en 1943, elle est morte avant, c'est Albert Camus qui l'a publiée chez Gallimard en 1949, où elle parle du besoin humain d'être enraciné. Mais enraciné pas sous la logique barricienne ou d'extrême droite du terroir. L'enracinement, ça veut dire être dans des situations où nous sommes dans des états d'équilibre. C'est-à-dire pas en porte à foi avec nous-mêmes. Enracinement dans un territoire, enracinement avec des valeurs qui nous meuvent, enracinement dans des rapports qui sont épanouissements et qui ne laissent pas avec les autres, enracinement avec le milieu, c'est-à-dire être à notre place. C'est ça, enraciné. Chacun a sa place, sa place qui est mobile, qui est faite de volonté. Et je pense que quand je parle d'enracinement, je parle du migrant, je pense que le problème d'immigration aujourd'hui c'est évidemment, c'est énorme, mais nous sommes tous des migrants, nous avons tous été plus ou moins des migrants et retrouver notre place et dans l'action et dans l’équilibre, c'est un enjeu majeur. Donc, Simone Weil, au moment de la guerre, a vu ce besoin de retrouver ce besoin d'équilibre et quand il nous fait défaut, il nous rend fou.
Communauté : Un grand penseur juif de la communauté, ce que veut dire communauté. C'est-à-dire de faire en sorte que seul, avec d'autres, on fasse des choses auxquelles on aspire seul, mais qu'on ne peut pas faire seul. Et qu'en agissant avec les autres, il y a des liens de solidarité, d'entraide, d'amitié qui sont à l'oeuvre dans la ZAD.