Voyage au bout de la nuit Louis-Ferdinand Céline
- Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !... - T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C'est pas une vie... - Il y a l'amour, Bardamu ! - Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds.
Eric Coquerel : Je suis un peu embêté parce que quand même le personnage est devenu vraiment trop infréquentable par son antisémitisme. Mais Céline, voyage au bout de la nuit, est quand même quelque chose d'un point de vue littéraire qui est quand même assez prodigieux. Il faut l'avoir lu. Voilà. Mais c'est toujours un peu compliqué quand même de faire la part entre l'œuvre littéraire et puis la personne qui l'a écrit.
Juan Branco : Parce que c'est le plus grand livre de littérature du 20e siècle, de très loin.
Ce livre est recommandé par : Eric Coquerel, Juan Branco, Martin Solveig, Flore Vasseur
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