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Livres recommandés par Maurice Gourdault-Montagne

Mémoires Prince de Ligne

Charles-Joseph de Ligne (1735-1814), sensible très jeune aux récits des batailles de Charles XII, Turenne ou Condé, s'engage précocement dans la carrière militaire. Avec l'armée impériale autrichienne, il participe à la guerre de Sept Ans ; il prend part à la guerre de succession de Bavière (1777-1779) ; en 1789, aux côtés de Catherine II, il joue un rôle majeur dans la prise de Belgrade... Aussi à l'aise sur un champ de bataille que dans les salons des cours de Vienne, de Versailles ou de Moscou, le prince est l'ami des puissants de son époque : Marie-Thérèse d'Autriche, Marie-Antoinette, Joseph II, Frédéric de Prusse, Catherine de Russie, Mme du Barry. Mme de Staël, elle, admire l'homme de lettres qui a correspondu avec Voltaire et Rousseau, le passionné de galanterie complice de Casanova... Les Mémoires du feld-maréchal témoignent d'une souveraine liberté de ton, d'une élégance de style et d'un véritable art de vivre. Comme l'avaient été avant elle Byron, Barbey d'Aurevilly, Paul Valéry ou Paul Morand, Chantal Thomas a été séduite par cet écrivain passionnant, figure marquante du siècle des Lumières : "Sa mémoire n'est jamais nostalgique. Il use de son pouvoir de reproduction non pour creuser le gouffre des années disparues, mais pour les faire ressurgir dans la diffraction du jeu de miroirs."

Recommandé par : Maurice Gourdault-Montagne

Episode : Maurice Gourdault-Montagne - Diplomatie en déclin : Le diagnostic d'un d'ambassadeur ? - Thinkerview

De Staline à Hitler Robert Coulondre

Robert Coulondre (1885-1959) a été l'ambassadeur de France qui a signifié à Ribbentrop, le ministre des Affaires Etrangères allemand, la déclaration de guerre de la France. Mais Coulondre n'a pas seulement été en poste à Berlin. Il a en effet réalisé la passe de deux des totalitarismes, représentant aussi la France à Moscou, de 1936 à 1938. Il a surtout alerté en vain Paris sur la nécessité de maintenir des liens étroits avec l'URSS de Staline et d'empêcher sa lente dérive vers l'ogre nazi. Juste avant la déflagration, un ambassadeur s'est donc retrouvé aux deux endroits les plus explosifs de l'Europe, témoin, acteur privilégié placé au carrefour des équilibres, des tensions, et des manigances. Cinq ans après la fin de la guerre, ce Cassandre aux gants beurre frais prit une plume brillante pour égrener de son point de vue le compte à rebours fatidique, de 1936 à 1939. Sans se donner le beau rôle, sans non plus verser dans le règlement de comptes, il nous fait revivre chaque moment où la France a foncé dans le mur. Il raconte aussi avec un luxe de détails étonnant la Russie stalinienne dont il dresse le portrait des dirigeants. Il décrit enfin longuement Hitler qu'il rencontra à plusieurs reprises. On connaissait les Mémoires de son prédécesseur à Berlin, André François-Poncet. On avait oublié ce De Staline à Hitler, un complément indispensable. Le principal témoignage hexagonal qui permet de comprendre comment Hitler et Staline se tombèrent dans les bras. En voici la première édition critique, annotée et préfacée de main de maître par François-Guillaume Lorrain.

Maurice Gourdault-Montagne : De Staline à Hitler, d'un diplomate qui s'appelait Robert Coulondre, qui était ambassadeur à Berlin, juste avant la guerre de 1939-1940, qui fait une analyse extrêmement précise de la manière dont s'est passée la conférence de Munich. On en parle en permanence, c'est Munich par ci, Munich par là. C'est extrêmement important de le lire.

Recommandé par : Maurice Gourdault-Montagne

Episode : Maurice Gourdault-Montagne - Diplomatie en déclin : Le diagnostic d'un d'ambassadeur ? - Thinkerview

Le Monde d'hier Stefan Zweig

Rédigé en 1941 au Brésil où le triomphe du nazisme en Autriche a contraint Zweig à émigrer, Le Monde d'hier raconte une perte : celle d'un monde de sécurité et de stabilité apparentes, où chaque chose avait sa place dans un ordre culturel, politique et social qui nourrissait l'illusion de l'éternité. Un monde austro-hongrois et une ville sans égale, Vienne, qu'engloutira le cataclysme de 1914. Dans ce qui est l'un des plus grands livres-témoignages sur l'évolution de l'Europe de 1895 à 1941, Zweig retrace dans un va-et-vient constant la vie de la bourgeoisie juive éclairée, moderne, intégrée, et le destin de l'Europe jusqu'à son suicide, sous les coups du nationalisme, de l'antisémitisme, de la catastrophe de la Première Guerre mondiale et de l'effondrement de l'Empire austro-hongrois, sans oublier le rattachement de Vienne au Reich national-socialiste. Ce tableau d'un demi-siècle de l'histoire de l'Europe résume le sens d'une vie, d'un engagement d'écrivain, d'un idéal d'une République de l'intelligence par-dessus les frontières. Chemin faisant, le lecteur croise les amis de l'auteur : Schnitzler, Rilke, Rolland, Freud, Verhaeren ou Valéry.

Maurice Gourdault-Montagne : Si je devais prendre un livre qui est un témoignage de ce qui reste de l'Europe, parce que nous l'avons en nous, c'est Le monde d'hier de Stefan Zweig, qui reste pour moi le summum de ce qui est ce patrimoine culturel européen dont nous vivons encore et que nous respirons chaque jour.

Karine Schrenzel : J'ai adoré parce que c'est un bijou de littérature, d’histoire, et un témoignage personnel bouleversant donc je trouve que c'est un mélange des trois et c'est rare, t'as toujours des beaux livres historiques, des romans littéraires extraordinaires mais t'as rarement le mélange et surtout ce témoignage bouleversant qui est un mélange d'histoire et qui te présente sa vie, c'est la vie de Stefan Zweig, sa vie avant la guerre et puis le début de la guerre, de la montée du nazisme etc. et en fait tu peux faire encore plein de parallèles malheureusement aujourd’hui. C'est à la fois très personnel et complètement historique et je trouve que ce mélange est assez, moi j'aime beaucoup.

Thomas Wagner : Un livre que j’ai déjà relu cet été qui est formidable en plus d'être bien écrit. Ça rappelle un peu la société et la montée à l'époque du nazisme. Il faut savoir que le Stéphane là, c'est un mec qui a vu le nazisme monter et qui est parti vivre aux États-Unis, qui a fini sa vie au Brésil, si j'ai bonne mémoire, et qui s'est suicidé. Et on ne sait pas, alors j'aimerais bien, s'il n'y a jamais des historiens qui écoutent, qu'ils confirment qu'en fait, il se sentait impuissant face à la montée du nazisme. Donc aucun parallèle, absolument, avec ce qui se passe en France évidemment, mais ce livre est formidable donc vraiment il faut le lire.

Recommandé par : Maurice Gourdault-Montagne (et aussi par Bruno Colmant, Xavier Chauvin, Karine Schrenzel, Gilles Babinet, Thomas Wagner)

Episode : Maurice Gourdault-Montagne - Diplomatie en déclin : Le diagnostic d'un d'ambassadeur ? - Thinkerview

Maurice Gourdault-Montagne apparait dans les épisodes suivants :

Thinkerview diffusé le 11/06/2025

Maurice Gourdault-Montagne - Diplomatie en déclin : Le diagnostic d'un d'ambassadeur ?

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