Livres recommandés par Patricia Martin
Chien perdu et autres chiens trouvés Alain Veinstein
J'avais photographié avec mon téléphone portable deux chiens qui avaient élu domicile au cimetière de Larache, près de Tanger, où est enterré Jean Genet. Ces photos, je les ai postées sur Instagram, et les réactions m'ont incité à poursuivre ma traque. J'ai photographié des dizaines de chiens. Je leur trouvais toujours quelque chose, sans trop savoir quoi. Quelques-uns apparaissent dans ce livre. Encore fallait-il les accompagner d'un texte, un texte de compagnie en quelque sorte. Mais écrire sur les chiens ne relevait pas pour moi de l'évidence. Au moins, je pouvais imaginer un récit. Par exemple, l'histoire d'un homme ravagé par la perte de sa chienne. Une histoire d'amour. L'homme aurait à ma façon photographié des dizaines de chiens. Convaincu d'y retrouver sa chienne, il aurait fait défiler toutes ses photos pour finalement se rendre compte qu'il ne l'avait jamais photographiée. Mais où la chienne, celle de chair et de sang, était-elle passée ? Une enquête menée avec les moyens du bord dans le village du Sud où l'homme s'était retiré, n'ayant de contact qu'avec un groupe d'enfants, le dirait peut-être.
Recommandé par : Patricia Martin
Le Chagrin d'amour Pajak Frederic
Tout en évoquant les chagrins amoureux de sa jeunesse, Frédéric Pajak se souvient de Guillaume Apollinaire, le mal-aimé, et des lettres qu'il écrivit chaque jour sur le front de la Grande Guerre. « Les unes furent adressées à Lou, qui ne l'aimait plus, les autres à Madeleine, qui l'aimait déjà. Et Apollinaire les aima toutes les deux, lui qui, du fond de la tranchée où il était engagé volontaire, tenait résolument tous les rôles : soupirant éconduit et séducteur, anarchiste apatride et patriote, poète érudit et poilu grivois. Son théâtre, ce fut la guerre, et la guerre était d'abord à ses yeux un gigantesque drame érotique, un drame où la sensualité se montrait aussi fiévreuse qu'elle était impossible. Ici, Apollinaire allait exacerber les sentiments violemment contradictoires qui furent les siens, et avant tout le chagrin d'amour, son maître absolu, lyrique et mélancolique, moqueur et démesuré. »Persuadé que quiconque a été un jour anéanti par un chagrin d'amour cherchera à revivre cet anéantissement, Pajak convoque aussi le souvenir d’Emily Dickinson, de CatherineII de Russie, de Stendhal, de Pablo Picasso, de Marcel Duchamp, de Francis Picabia, de Piet Mondrian et de tant d'autres, actrices et acteurs d'un huis clos d’amour et de chagrin où le texte donne la réplique à près de trois cents dessins. Le chagrin d’amour, paru pour la première fois il y a vingt-cinq ans, était devenu introuvable.
Recommandé par : Patricia Martin