Livres recommandés par Florent Malbranche
Magellan Stefan Zweig
En 1518, un Portugais exilé du nom de Magellan convainc le roi d’Espagne, Charles Quint, d’un projet fou : « Il existe un passage conduisant de l’océan Atlantique à l’océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l’est à l’ouest. » Partie en 1519, l’expédition reviendra trois ans plus tard, disloquée, victorieuse. Malgré les fausses cartes et les mutineries, le froid, la faim et les maladies, Magellan a forcé le détroit qui porte aujourd’hui son nom et vaincu le Pacifique, inconnu à l’époque. Un destin héroïque magistralement conté et réfléchi par Zweig.
Pierre Entremont : Quand tu entreprends, au début, les 6 mois, un an, etc. et puis probablement après aussi souvent, tu as tous les jours une bonne nouvelle, mais tu as aussi tous les jours une mauvaise nouvelle. Tu penses que tu vas y passer. Et tu as l'impression que c'est que à toi que ça arrive en fait. Et quand tu mets en perspective avec les histoires des autres, avec notamment Magellan, tu te rends compte qu'en fait, bah non, même le mec qui a découvert le détroit, en fait il a failli mourir 52 fois, à la fin il est mort, il est parti avec 5 bateaux, il est rentré avec un, et c'était galère de A à Z. Et donc ça rassure pas mal et ça relativise pas mal quoi.
Benjamin Netter : C'est incroyable ! Ca m'a vachement parlé ! Parce que Magellan il part, on revient à Buenos Aires, mais il a lu une note qui disait qu'on pouvait passer par cette latitude je crois, qu'on pouvait traverser et aller vers les Indes en passant par Buenos Aires. Il part avec 4 bateaux, il débarque là-bas, en fait non, tu passes pas quoi. Qu'est-ce qu'on fait ? Et c'est marrant parce que c'est ça l'entrepreneuriat, non, tu pars sur une erreur, une conception erronée du monde et tu finis par trouver la Patagonie quoi. Ca se lit hyper bien.
Recommandé par : Florent Malbranche (et aussi par Pierre Entremont, Benjamin Netter, Matthieu Bourgeaux)
Au nom des requins François Sarano
Vingt mètres de profondeur. L’eau bleu sombre est peuplée de plancton.
Face à moi, Lady Mystery, une énorme femelle requin blanc, soeur des « Dents de la mer » :
5,5 mètres, une tonne et demie. Puissance extrême que rien ne peut arrêter. Scientifique, je ne me laisse pas distraire : je consigne profondeur, heure, sexe et taille. Et soudain, à quelques mètres de l’oeil qui me fixe, je réalise le dérisoire de ces informations, si réductrices qu’elles trahissent la créature indomptée que je cherche à connaître. Comment raconter cette élégance sauvage ? Comment traduire ce que ses sens, profondément différents des nôtres, lui disent de cette rencontre et de l’océan qui nous entoure ?
Je me coule contre son flanc. Nous nageons épaule contre nageoire. La distance qui nous sépare ne se mesure pas en centimètre, elle se mesure en confiance réciproque. Minute d’éternité. Nous ne faisons qu’un corps. Je suis en paix. Rencontre authentique, sans calcul, qui procure la joie profonde de communier avec la vie.
Recommandé par : Florent Malbranche