Nord Sentinelle : Contes de l'indigène et du voyageur Jérôme Ferrari
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance. Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte – comme on remonterait un fleuve et ses affluents – la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d’une dynastie de la bêtise et de la médiocrité. Sur un fil tragicomique, dans une langue vibrante aux accents corrosifs, Jérôme Ferrari sonde la violence, saisit la douloureuse déception de n’être que soi-même et inaugure, avec la thématique du tourisme intensif, une réflexion nourrie sur l’altérité. Sur ce qui, dès le premier pas posé sur le rivage, corrompt la terre et le cœur des hommes.
Nicole Gnesotto : C’est la rentrée littéraire, et j’ai deux recommandations. D’abord ce roman de Jérôme Ferrari, présenté comme une critique du surtourisme en Corse. Même si ce thème figure dans le roman, il n’en est à mon avis pas le cœur. Il s’agit surtout d’une écriture vertigineuse, violente, sur l’extraordinaire bêtise, l’inculture, la paresse de la petite mafia corse, qui arnaque le touriste. Formidable.
Ce livre est recommandé par : Nicole Gnesotto
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