Livres recommandés par Pierre Larrouturou
Perdre la Terre : Une histoire de notre temps Nathaniel Rich
1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l’heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n’avons rien fait. Après des années d’enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d’alerte, d’intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l’industrie pétrolière, rien n’a été fait pour stopper le changement climatique. Implacable et passionnant, Perdre la Terre est un document pour l’histoire. Notre histoire.
Pierre Larrouturou : Qui montre comment déjà en 1978, en gros, il y avait un consensus de la plupart des scientifiques américains sur le réchauffement climatique. Et qui montre comment les lobbies, de même que les lobbies du tabac avaient semé le doute, peut-être que oui, peut-être que non, on n'est pas sûr que le tabac fait des cancers, et on a perdu, mais donc en 1978 au début des années 80, il y avait quasi consensus sur le fait qu'il y avait un réchauffement, il n'y avait pas de panique, on a 20 ans pour sortir des énergies carbonées, mais ceux et celles qui vendaient les énergies carbonées, ont tout fait pour retarder, et du coup aujourd'hui, on est, maintenant, aujourd'hui, à une urgence.
Pierre Larrouturou : Il montre depuis 40 ans, comment on avait le diagnostic sur le réchauffement climatique en 79 et comment les lobbies ont volontairement tué toute action politique ou ont ralentit l'action politique. C'est un peu trop centré sur l’Amérique, il oublie un peu les débats en France, mais hélas, ce que j'ai montré, c'est qu'en Europe aussi, les lobbies ont tout fait pour ralentir l'action et ne rien faire contre les changements climatiques.
Recommandé par : Pierre Larrouturou (et aussi par )
Episode : Charles Gave, Pierre Larrouturou : Économistes face à la réalité sans filtre - Thinkerview
Jean Jouzel - Entretiens Paul Goupil
« On trottine lentement derrière un climat qui change vite » résume une actrice du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Vingt ans après la fameuse formule de Jacques Chirac - « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » - nul ne peut, ne devrait, douter du dérèglement en cours. Mais on est encore loin des mesures généralisées auxquelles les experts appellent depuis des années. Comment passer du discours aux actes, sortir de l’inertie, vaincre certains lobbies? Dans ce long entretien, Jean Jouzel retrace son combat inlassable, dans un souci de transmission aux jeunes générations. Des témoignages d’acteurs concernés par ce combat éclairent son propos. Jean Jouzel, né le 5 mars 1947 à Janzé (Ille-et-Vilaine), est un paléoclimatologue français. Il se fait connaître en 1987 lorsqu'il publie la première étude établissant un lien entre concentration de CO2 dans l'atmosphère et réchauffement climatique. Il a été vice-président du GIEC entre 2002 et 2015. Mondialement reconnu pour ses travaux de recherche, il est lauréat de nombreuses distinctions scientifiques, parmi lesquelles la médaille d'or du CNRS.
Pierre Larrouturou : Je vous conseille le livre que Jean Jouzel sort cette semaine, où il raconte sa vie, mon ami climatologue. Il a une très belle vie. Il raconte comment il était fils de paysans, qui n'avait pas l'électricité à la maison, le plaisir de jouer au foot avec les copains, le plaisir de faire les récoltes de blé quand l'orage menace, le plaisir de faire la fête après la récolte, et comment il s'est mis à s'intéresser à la question du climat. Et donc le livre de Jean Jouzel est une belle histoire d'un scientifique qui découvre les problèmes et qui, avec d’autres, il y a une dimension collective qui est très sympa, qui essaie de faire bouger les choses.
Recommandé par : Pierre Larrouturou (et aussi par )
Episode : Charles Gave, Pierre Larrouturou : Économistes face à la réalité sans filtre - Thinkerview
Sois jeune et tais-toi : Réponse à ceux qui critiquent la jeunesse Salomé Saqué
Changer de regard sur la jeunesse. Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J’ai entendu mille fois ces accusations à l’égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l’urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu’on leur prête sont souvent le symptôme d’une profonde incompréhension – d’un désintérêt ? – pour leurs préoccupations et leurs pratiques. De fait, que ce soit en entreprise, en politique ou dans les médias, les jeunes ont rarement voix au chapitre. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu leur donner la parole, dans cette enquête afin de raconter les difficultés auxquelles ils font face et de montrer les solutions qu’ils proposent pour garder espoir en l’avenir. Car une chose est certaine : les jeunes ne correspondent pas aux clichés qui leur collent à la peau. Il est plus qu’urgent de changer de regard sur la jeunesse : la solidarité intergénérationnelle est indispensable pour faire face aux bouleversements qui nous menacent tous.
Pierre Larrouturou : Il est super intéressant, super bien écrit. Il y a en même temps des études statistiques globales qui te montrent l'ampleur du problème et des témoignages persos. J’ai été frappé par l'intelligence de son bouquin, je lui ai pas encore dit.
Recommandé par : Pierre Larrouturou
Episode : Pierre Larrouturou : Semaine de 4 jours, taxe sur la spéculation ? - Thinkerview
Perdre la Terre : Une histoire de notre temps Nathaniel Rich
1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l’heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n’avons rien fait. Après des années d’enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d’alerte, d’intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l’industrie pétrolière, rien n’a été fait pour stopper le changement climatique. Implacable et passionnant, Perdre la Terre est un document pour l’histoire. Notre histoire.
Pierre Larrouturou : Qui montre comment déjà en 1978, en gros, il y avait un consensus de la plupart des scientifiques américains sur le réchauffement climatique. Et qui montre comment les lobbies, de même que les lobbies du tabac avaient semé le doute, peut-être que oui, peut-être que non, on n'est pas sûr que le tabac fait des cancers, et on a perdu, mais donc en 1978 au début des années 80, il y avait quasi consensus sur le fait qu'il y avait un réchauffement, il n'y avait pas de panique, on a 20 ans pour sortir des énergies carbonées, mais ceux et celles qui vendaient les énergies carbonées, ont tout fait pour retarder, et du coup aujourd'hui, on est, maintenant, aujourd'hui, à une urgence.
Pierre Larrouturou : Il montre depuis 40 ans, comment on avait le diagnostic sur le réchauffement climatique en 79 et comment les lobbies ont volontairement tué toute action politique ou ont ralentit l'action politique. C'est un peu trop centré sur l’Amérique, il oublie un peu les débats en France, mais hélas, ce que j'ai montré, c'est qu'en Europe aussi, les lobbies ont tout fait pour ralentir l'action et ne rien faire contre les changements climatiques.
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Pierre Larrouturou : Je vous conseille le livre que Jean Jouzel sort cette semaine, où il raconte sa vie, mon ami climatologue. Il a une très belle vie. Il raconte comment il était fils de paysans, qui n'avait pas l'électricité à la maison, le plaisir de jouer au foot avec les copains, le plaisir de faire les récoltes de blé quand l'orage menace, le plaisir de faire la fête après la récolte, et comment il s'est mis à s'intéresser à la question du climat. Et donc le livre de Jean Jouzel est une belle histoire d'un scientifique qui découvre les problèmes et qui, avec d’autres, il y a une dimension collective qui est très sympa, qui essaie de faire bouger les choses.
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