Nous étions seuls : L'histoire diplomatique de la France 1919-1939 Gérard Araud
« Quand on a de tels alliés, on n’a pas besoin d’ennemis ! » constate Gérard Araud dans cette relecture inédite de l’entre-deux-guerres. Un regard passionnant sur cette période cruciale où la France,lucide et terriblement seule, se battait pour sauver la paix.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France sort victorieuse mais épuisée, durablement blessée dans sa chair et sur son territoire. L’Allemagne n’accepte pas sa défaite et se sent humiliée par le traité de Versailles. L’Angleterre, qui a limité les pertes grâce à sa géographie, trouve que la France se plaint trop. Quant aux États-Unis, ils n’ont qu’une obsession : récupérer l’argent prêté. Et en ne ratifiant pas le traité, les Américains rendent caduque la sécurité de notre frontière. Le rêve de Clemenceau d’une entente à trois s’évanouit, trahi par ses alliés.
C’est en diplomate que Gérard Araud retrace cette histoire, agrémentée de savoureux portraits : Poincaré, Briand, Berthelot, Lloyd George dont Clemenceau dit qu’il est « capable de mentir huit fois dans la même journée ! », Saint-John Perse, Keynes, Barthou ou Daladier. Il raconte les avancées, les reculades, les espoirs et les trahisons de chaque acteur jusqu’au précipice de la Seconde Guerre mondiale.
Au moment où la guerre est de retour en Europe et où pèse l’ombre du passé, voici une formidable et nécessaire leçon d’Histoire.
Pascal Boniface : Et sinon, puisqu'on parle beaucoup de Munich, restons en français, le bouquin de Gérard Araud, Nous étions seuls, sur les accords de Munich qui montrent ce que c'était à l’époque, et quitte à en parler, autant savoir ce que c'était.
Jacques De Larosière : C'est un livre d'un ex ambassadeur qui s'appelle « Nous étions seuls ». C'est un livre remarquable parce que c'est le livre qui décrit les conséquences du traité de Versailles. Et tout le monde croit qu'on a fait une énorme erreur à Versailles en pénalisant l'Allemagne de telle façon qu'elle allait avoir l'inflation, les problèmes sociaux, puis Hitler. La réalité est toute différente. L'Allemagne n'a pas été touchée par la guerre de 14. Il n'y a pas eu de bombardement, il n'y a rien eu. C'est la France qui a été touchée. Et Keynes a réussi à bâtir une mythologie selon laquelle les pénalités que la France, avec Clemenceau, a imposées à l'Allemagne au traité de Versailles ont été à l'origine des drames européens. Il n'en est rien et l'auteur le démontre.
Ce livre est recommandé par : Pascal Boniface, Jacques De Larosière
Ce livre est mentionné dans :
Jacques de Larosière et Tom Benoit : La faillite du système bancaire ? - Thinkerview