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Livres recommandés par Juliet Drouar

La Main gauche de la nuit Ursula Le Guin

Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n’y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains.

Des androgynes qui, dans certaines circonstances, adoptent les caractères de l’un ou l’autre sexe.

Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle.

L’Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l’Ekumen ?

Ce splendide roman a obtenu le prix Hugo et a consacré Ursula Le Guin comme un des plus grands talents de la science-fiction.

Juliet Drouar : La main gauche de la nuit, c'est un livre que je trouve inspirant sur la question de la construction du genre dans nos sociétés, dans le sens où c'est un voyageur qui va sur une planète où justement il n'y a pas de genre. Et je lui rend hommage parce que c'est assez génial, parce qu'en fait, on pourrait évidemment tous vivre d'abord en tant qu'être humain, avant de se vivre en tant qu'homme ou en tant que femme.

Recommandé par : Juliet Drouar

Episode : Juliet Drouar - Par Effractions

Zazie dans le métro Raymond Queneau

Juliet Drouar : Donc Zazie, elle a a priori 14, 15 ans et en fait, elle est vachement joyeuse. Elle utilise plein d'expressions. Elle résiste aux adultes. Elle les envoie chier. Elle dit tout le temps un machin mon cul. Donc il y a un peu ce truc où, en le lisant, je peux me reconnaître un peu. Et la langue est hyper, en tout cas, savoureuse.

Recommandé par : Juliet Drouar

Episode : Juliet Drouar - Par Effractions

L'Opoponax Monique Wittig

Mon Opoponax, c'est peut-être, c'est même à peu près sûrement le premier livre moderne qui ait été fait sur l'enfance. Mon Opoponax, c'est l'exécution capitale de quatre-vingt-dix pour cent des livres qui ont été faits sur l'enfance. C'est la fin d'une certaine littérature et j'en remercie le ciel. C'est un livre à la fois admirable et très important parce qu'il est régi par une règle de fer, jamais enfreinte ou presque jamais, celle de n'utiliser qu'un matériau descriptif pur, et qu'un outil, le langage objectif pur. Ce dernier prend ici tout son sens. Il est celui-là même – mais porté au plain-chant par l'auteur – dont l'enfance se sert pour déblayer et dénombrer son univers. Ce qui revient à dire que mon Opoponax est un chef d’oeuvre d'écriture parce qu'il est écrit dans la langue exacte de l'Opoponax. Mais il ne faut pas s'effrayer : les adultes même s'ils l'ignorent connaissent le langage opoponax. Il leur suffira de lire le livre de Monique`Wittig pour qu'ils s'en souviennent. À moins, mais cela peut arriver, d'avoir des yeux très fatigués par une littérature très fausse ou d'ignorer même si on fait carrière dans la littérature. De quoi s'agit-il dans le livre ? D'enfants. De dix, cent petites filles et petits garçons qui portent les noms qu'on leur a donnés mais qui pourraient aussi bien les échanger contre des sous neufs. Il s'agit de mille petites filles ensemble, d'une marée de petites filles qui vous arrive dessus et qui vous submerge. Il s'agit bien de cela en effet, d'un élément fluide et vaste, marin. Toute une moisson, une marée d'enfants portés par une seule vague : car tout d'abord, quand le livre débute, ils sont très très jeunes, ils sont dans le fond d'un âge sans fin. On a dans les trois ans, je dirais, de Véronique Legrand ? Nous avons tous écrit ce livre, vous aussi bien que moi. Une seule d'entre nous a découvert cet Opoponax que nous avons tous écrit, que nous le voulions ou non. C'est une fois le livre fermé que s'opère la séparation... Un chef-d'oeuvre.

Juliet Drouar : C'est un livre où on essaye de se rappeler de l'enfance, c'est important pour le droit des mineurs. Si on oublie ce que c'était d'être enfant et d'avoir subi un certain nombre de dominations une fois qu'on est adulte, on ne peut que les reproduire. Il y a peu de livres là-dessus. Et donc, Monique Wittig réussit une sorte de tour de force littéraire parce que sa narratrice, au début, elle a six ans, et à la fin, elle est jeune adolescente. Et on suit en fait l'évolution de son regard sur le monde dans cet âge-là, et où, à la fin, finalement, jaillit une forme de réflexivité sur le monde, et ce qui lui arrive.

Recommandé par : Juliet Drouar

Episode : Juliet Drouar - Par Effractions

Juliet Drouar apparait dans les épisodes suivants :

Par Effractions diffusé le 10/02/2025

#1 - Juliet Drouar

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