Nous autres réfugiés Hannah ARENDT
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le “réfugié” préfère en général l’appellation de “nouvel arrivant” ou d’“immigré”, pour marquer un choix, afficher un optimisme hors pair vis-à-vis de sa nouvelle patrie. Il faut oublier le passé : sa langue, son métier ou, en l’occurrence, l’horreur des camps. Elle-même exilée aux États-Unis au moment où elle écrit ces lignes dans la langue de son pays d’adoption, Hannah Arendt exprime avec clarté la difficulté à évoquer ce passé tout récent, ce qui serait faire preuve d’un pessimisme inapproprié. Pas d’histoires d’enfance ou de fantômes donc, mais le regard rivé sur l’avenir. Mais aux yeux de ces optimistes affichés, la mort paraît bien plus douce que toutes les horreurs qu’ils ont traversées. Comme une garantie de liberté humaine.
Audrey Vernon : Ce texte je l'adore, il est écrit en 1943 quand Hannah Arendt vient de s'installer à New York. Il est d'avant la découverte d'Auschwitz et d'avant sa passion pour "trifouiller les droits de l'homme" qui seront une partie du travail de son ouvrage “Les Origines du totalitarisme”.
J'aime ce texte parce que c'est un document de première main. De celle qui fuit avec son mari et ses amis (Benjamin, Anders, Brecht...) depuis 1933.
Elle a connu le camp de Gurs, le transit par Marseille, le Portugal, l'impression de cul-de-sac de l'Europe.
Ce livre est recommandé par : Audrey Vernon
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