Les Ecrits d'Etty Hillesum : Journaux et lettres Etty Hillesum
Etty Hillesum (1914-1943) est entrée sur la scène française il y a plus de vingt ans, avec Une vie bouleversée et les Lettres de Westerbork. Ces fragments de journal et de correspondance ont suffi à rendre inoubliable la figure de cette jeune femme juive d’Amsterdam, morte à Auschwitz à l’âge de vingt-neuf ans. Voici enfin l’intégralité de ses écrits, dont une centaine de lettres.
Ce volume donne une image riche, nuancée et authentique d’une jeune femme d’exception : non pas une sainte étrangère au monde, mais une personnalité audacieuse et libertine, amoureuse de la vie, qui tente de dompter des dons intellectuels et artistiques dont le foisonnement anarchique l’entrave.
C’est aussi un merveilleux journal intime, la chronique minutieuse et inlassable d’une passion, avec ses moments exaltants et ses crises de jalousie, et en contrepoint des tentatives toujours recommencées pour reconquérir un peu de distance et de sérénité.
En outre, ce qu’on n’a jamais dit, Etty Hillesum a beaucoup d’humour et un vrai talent satirique, qui éclate dans le tableau qu’elle brosse de son entourage, même dans les heures les plus tragiques.
Enfin, cette œuvre nous confronte au mystère d’un cheminement spirituel qui est un refuge sans être un rejet du monde et des hommes, qui semble au contraire être un acquiescement, parfois même un émerveillement, et ce au pire moment de notre histoire.
Cécile Renouard : Etty Hillesum était une jeune femme juive qui a écrit un journal entre 1941 et 1943, elle a été déportée à Auschwitz, elle était au Pays-Bas, elle voyait la déportation venir. Et c'est une femme qui avait une vie sentimentale un peu agitée, une soif spirituelle immense, une empathie avec les réalités de son époque, et je trouve que lire son journal aujourd'hui peut nous faire énormément de bien. Et comme moi je le conseille souvent à des étudiants ou à des personnes dont je vois qu'ils ont une quête spirituelle, pas forcément dans le cadre des traditions religieuses bien établies. Je trouve que c'est un texte magnifique. Et un refrain chez Etty Hillesum, c'est "La vie est belle". Mais d'ailleurs, parfois, elle ajoute "La vie est belle dans son absurdité", pour peu qu'on y ménage de la place à tout. Et je trouve que c'est ça aussi qui peut nous aider à avancer chaque jour, jour après jour, avec la prise de conscience, ou la conscience parfois très aiguë de notre fragilité, de nos vulnérabilités individuelles et collectives.
Ce livre est recommandé par : Cécile Renouard
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