La peau dure Vanessa Schneider
"Pour Vanessa." C'est ce que Michel Schneider a inscrit sur une pochette destinée à sa fille. Après sa mort, elle y trouve, parmi des papiers, un roman d'un auteur qui leur est cher, Sándor Márai : Ce que j'ai voulu taire. Est-ce un message ? Quels silences cache encore cet homme qui, de romans en essais, de conversations sans fard en actions éloquentes, avait pourtant l'air d'avancer dans la vie à découvert, sans gêne ni retenue ? En revisitant son enfance de fils illégitime ou son engagement politique, en racontant leur vie de famille et leur relation pleine de tendresse et de fureur, Vanessa Schneider essaie de rassembler les morceaux d'un père qui se refusait à être défini. Avec une distance littéraire remarquable, l'autrice dresse le portrait d'un père en même temps qu'elle dépeint une génération d'hommes érigée sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, à la fois singulièrement libre et redoutablement égoïste.
Marc-Olivier Padis : Dans la rentrée littéraire, énormément de livres parlent de relations familiales et j'ai choisi de lire celui que Vanessa Schneider consacre à son père Michel Schneider, haut fonctionnaire, essayiste, psychanalyste et musicien. Il avait été directeur de la musique au ministère de la Culture et avait écrit un essai, une critique radicale de la période Jack Lang, très polémique, mais très vigoureux, très documenté, et assez courageux. Mais aussi un livre sur Glenn Gould, vraiment magnifique, un chef d'œuvre d'initiation, en tout cas pour quelqu'un comme moi qui connaît mal la musique classique. Vanessa Schneider choisit un angle un peu générationnel en comparant sa génération à celle de son père, cette génération d'après-guerre qui a fait mai 68, qui s'est fourvoyée dans le gauchisme (le maoïsme dans le cas de son père) et qui s'est rattrapée après le tournant de 1981. Et comme le dit Michel Schneider à sa fille « nous sommes la première génération à avoir tué à la fois le père et le fils ». C'est cette citation qui fournit le fil rouge de cette remémoration filiale et familiale.
Ce livre est recommandé par : Marc-Olivier Padis
Ce livre est mentionné dans :
Censure, rue, grève : dans quelle crise sommes-nous ? - Le nouvel esprit public
S'abonner à la newsletter
Inscrivez-vous pour recevoir les derniers livres ajoutés sur le site une fois par semaine