Houris Kamel Daoud
Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l'histoire d'une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant." Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d'indépendance, qu'elle n'a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu'elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix. Son histoire, elle ne peut la raconter qu'à la fille qu'elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l'a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être.
Nicolas Baverez : La foire aux prix littéraires est d’ordinaire plus commerciale que littéraire, mais il faut bien reconnaître que 2024 est un superbe millésime. Trois livres sont de grands livres, et nous parlent d’Histoire tout en nous emmenant au grand large. D’abord le prix Goncourt de Kamel Daoud, qui est vraiment le grand livre sur la décennie de plomb algérienne, et la guerre civile que le régime algérien cherche à cacher.
Ce livre est recommandé par : Nicolas Baverez
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