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Georges Marchais, ou la fin des Français rouges Sophie Coeure

Pendant près d'un quart de siècle, il a dirigé le Parti communiste français. Les médias ne concevaient pas un débat politique sans lui et son verbe fort. Il était de toutes les manifestations. Il allait à Moscou tous les ans ou presque, et multipliait les contacts avec les "pays frères". Il affronta Giscard, Chirac, Mitterrand, face auquel, en 1981, il réunit plus de 15 % des suffrages. Mais il semble avoir disparu de nos mémoires, de nos rues, de nos livres d'histoire. Lui, c'est Georges Marchais, mort en 1997. Des répliques cultes aux archives inédites, l'historienne Sophie Coeuré est partie sur ses traces, essayant de comprendre à la fois le personnage, l'effondrement, après lui, d'une grande force politique de gauche, et plus largement une certaine France, pas si lointaine, celle des années 1950-1990, où le choix était simple entre socialisme et capitalisme, où l'expression "famille politique" avait un sens très concret, et où l'on pouvait espérer concilier des solidarités internationalistes et un progrès social "aux couleurs de la France".

Jean-Louis Bourlanges : J’ai lu cette biographie de Georges Marchais, écrite par Sophie Coeuré, professeure à l’université Paris-Cité et spécialiste de l’Union soviétique. Après avoir longtemps travaillé sur les archives soviétiques, elle s’est tournée vers le chef de la « succursale française », analysant le système à travers Marchais plutôt que depuis Moscou. Le livre montre d’abord combien le mensonge initial sur la participation de Georges Marchais au STO a pesé sur toute sa carrière : il en a été culpabilisé, manipulé, et cela a façonné sa trajectoire. Il souligne aussi son insertion profonde dans le combat internationaliste dirigé par l’URSS. Ce qui me frappe en refermant cette biographie, c’est que, malgré l’importance de Marchais à son époque — les gens de ma génération ont tous en tête ses discours, ses gestes, son rôle de contemporain capital — il ne reste aujourd’hui plus rien de lui.

Ce livre est recommandé par : Jean-Louis Bourlanges

Ce livre est mentionné dans :

Lecornu et la quadrature du cercle - Le nouvel esprit public

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