Ces Russes qui s'opposent à la guerre Anya Stroganova
Quinze récits-portraits de mouvements et d'activistes russes opposés à la guerre en Ukraine. Alors que Vladimir Poutine mène une guerre criminelle en Ukraine, une autre guerre se joue à l'intérieur de la Russie : celle de tous les Russes qui refusent que les Ukrainiens soient tués en leur nom. Depuis le début de l'agression le 24 février 2022, plus de vingt et un mille opposants à la guerre ont été arrêtés et plusieurs milliers jugés. Plus de mille prisonniers politiques sont détenus dans les sinistres prisons et camps russes où Alexeï Navalny a été assassiné. Ces nouveaux héros encouragent les Russes à s'engager de plus en plus nombreux dans les mouvements anti-guerre. Leurs modes d'action sont variés: aide aux déserteurs, campagnes d'affichage clandestin, soutien aux réfugiés ukrainiens, création de médias et de sites pour contrer la propagande poutinienne. En mettant en lumière quinze personnalités remarquables, ce livre est une tribune donnée à ces femmes et ces hommes qui, chaque jour, agissent pour que cesse la guerre en Ukraine et que la Russie devienne enfin un État démocratique et pacifique. Leur force d'action est décuplée depuis l'échange de prisonniers du 1er août 2024 qui a rendu la liberté à de grandes figures de la résistance comme Vladimir Kara-Mourza, Ilia Iachine, Ksenia Fadeeva, Lilia Tchanycheva, Oleg Orlov.
Philippe Meyer : Je voudrais recommander Ces Russes qui s’opposent à la guerre, un livre collectif préfacé par Marie Mendras paru aux éditions Les Petits matins. « Un héros, écrivait Romain Rolland dans « Jean-Christophe », c’est quelqu’un qui fait ce qu’il peut. Les autres ne le font pas. ». Celui qui a créé le projet Iditie lessom, « Passer par la forêt » pour venir en aide aux déserteurs, celle qui, avec Memorial, cette association qui, jusqu’à sa dissolution par Poutine malgré son prix Nobel, rendait et continue à rendre aux Russes leur mémoire parce que sans cette mémoire, on ne peut pas constituer une société civile, celle qui a créé Kovtcheg, « L’Arche », pour accompagner les Russes en exil, celle qui anime la chaîne YouTube de la fondation anticorruption d’Alexeï Navalny, celui qui a fondé les éditions Freedom letters et qui, en publiant « Berceuse pour Mariopol », donne la mesure de l’abomination de la guerre de Poutine, tous, lorsque les artisans de ce livre leur demandent : « qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs européens ? » répondent qu’il existe dans toute la Russie des personnes qui ne se résignent pas à la tyrannie poutinienne et que soutenir l’Ukraine contre son agresseur, c’est les soutenir. Sergueï Gouriev, Grigori Sverdline, Alexandra Garmajapova, Inna Berezkina, Anastasia Chevtchenko, Irina Sherbakova, Anastasia Bourakova, Gueorgui Urushadze, Timofeï Martynenko, Natalia Arno, Lev Ponomarev, Helga Pirogova, et Olga Mikhaïlova, l’avocate de Navalny font ce qu’ils peuvent. Il me semble que nous pouvons leur donner le nom que leur réservait Romain Rolland, mais ce n’est pas ce qu’ils nous demandent ; ils nous demandent de réaliser et de dire qu’ils ne sont pas seuls et qu’en Russie et en dehors, il existe ce que Marie Mendras ne craint pas d’appeler une Résistance.
Ce livre est recommandé par : Philippe Meyer
Ce livre est mentionné dans :
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