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Au-Dedans Will McPhail

Le premier roman graphique de Will McPhail dessinateur du New Yorker est un récit vivifiant et émouvant centré sur la personne de Nick, un jeune homme renfermé qui va lentement s'éveiller au monde.Nick est un jeune citadin, illustrateur, dont la vie oscille entre ses projets personnels et un travail alimentaire au sein d'une agence de publicité. Il prend la pose dans des cafés et des bars à bière artisanale, conscient que quelque chose manque à sa vie, et que ce quelque chose ce sont les autres et leurs mondes intimes. Bien plus qu'un critique ou un récit autobiographique simpliste de la vie d'un millénial parmi les millénials, cette tranche de la vie de Nick s'attarde sur le fossé qui nous sépare tous les uns des autres. Qu'il s'agisse du barista au coin de sa rue, des membres de sa famille ou de Wren, une oncologue dont le chemin croisera douloureusement le sien, Nick ne peut s'empêcher de penser qu'il existe un monde caché d'interaction humaine hors de sa portée. Nick s'ouvrira finalement aux autres au moment le plus tragique de sa jeune vie. Illustré à la fois en noir et blanc et en couleurs dans le style immédiatement reconnaissable de McPhail, " Au-dedans " est poignant autant que frais et hilarant. Ce dessinateur phare du New Yorker transmute ici le roman graphique avec une compassion déchirante, écho incarné de nos sociétés où flotte le spectre del'isolement.

Rebecca Manzoni : Un jeune new-yorkais célibataire, qui adore errer dans les cafés selon ses humeurs, qui fait des boulots alimentaires, regarde du porno, écoute Joni Mitchell et file un coup de main à sa mère qui retape un appartement. Ce garçon traverse l’existence dans une bulle, qui l’empêche et le protège de toutes sensations jusqu’à ce que la vie le rattrape. C’est un livre sur la justesse des émotions, sur le poids et la drôlerie du jeu social, tous les airs qu’on se donne selon les circonstances, dont la première nuit passée avec quelqu’un, racontée comme je ne l’avais jamais lue dans une bande dessinée. C’est un livre de gestes et de regards furtifs hyper précis avec des vignettes en noir et blanc très épurées ou de grands tableaux en couleur. Et il y a cette phrase simple d’un homme qui a perdu quelqu’un et qui dit : "ce n’est pas le manque le problème, c’est tout ce qui n’était pas encore arrivé que je regrette".

Ce livre est recommandé par : Rebecca Manzoni

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