Livres recommandés par Eric Zemmour
Mémoires d'Outre-Tombe François-René de Chateaubriand
Quand vers 1830 Chateaubriand revient aux Mémoires de ma vie entrepris depuis plus de vingt ans, il les juge trop intimes et réoriente son projet. A travers le récit de sa propre existence, les Mémoires d’outre-tombe seront également l’épopée de ce temps qu’il a vécu et comme témoin et comme acteur. Au-delà de ce qu’il fut lui-même, son destin deviendra ainsi exemplaire de celui d’une génération qui connut à la fois l’effondrement de l’ancien monde et le commencement du nouveau, issu de la Révolution.
La première partie de ces Mémoires traversés par l’Histoire, où la mélancolie dit la difficulté à croire en la réalité du monde, où la vanité des choses toujours transparaît, est la plus personnelle. Car l’écrivain n’y retrace pas seulement ce qu’il appelait sa première carrière de soldat et de voyageur, mais le commencement d’une vie qui se découvre à nous comme un récit de formation : celui du jeune chevalier breton bientôt parti pour l’Amérique et de l’aristocrate qui combat dans l’armée des Princes, émigre en Angleterre, avant de revenir en France pour y devenir Chateaubriand.
Henri Guaino : Ils ont qu'à lire les Mémoires d'Outre-Tombe, ça leur fera du bien. Je l'ai lu quatre fois. J'aime pas la façon dont Châteaubriand parle de Napoléon, mais il a compris que c'était un grand personnage de l’histoire. C'est un des beaux morceaux de la littérature française.
Henri Guaino : Un des plus grand livre de la littérature française.
Recommandé par : Eric Zemmour (et aussi par Henri Guaino, Alexandre Moatti, Henri Guaino)
Illusions perdues Honoré de Balzac
A Angoulême, David Séchard, un jeune poète idéaliste, embauche dans son imprimerie un ami de collège, Lucien Chardon, qui prendra bientôt le nom de sa mère, Rubempré. Poète lui aussi, il bénéficie d'une sorte de gloire locale et fréquente le salon de Louise de Bargeton, dont il tombe bientôt amoureux, et avec qui il part pour Paris. Voilà bientôt Lucien lancé dans le monde des lettres et la haute société, mais si Paris est la ville des « gens supérieurs », ce sera également pour lui celle des désillusions.
Recommandé par : Eric Zemmour
Les origines de la France contemporaine Hippolyte Taine
Dans Les Origines de la France contemporaine, son oeuvre majeure, entreprise au lendemain de la débâcle de 1870, Hippolyte Taine (1828-1893) s'interroge sur les causes profondes qui ont conduit la France à la défaite. Il a connu quatre régimes politiques : Restauration, monarchie de Juillet, IIe République, second Empire ; un cinquième est en gestation – république ou monarchie – depuis la journée parisienne du 4 septembre 1870. Il a traversé trois révolutions, sans compter d'innombrables journées révolutionnaires, préludes à la Commune. Dans le même temps, le pays a mis en usage quatre Constitutions.
Comment expliquer, par l'étude des révolutions survenues entre 1789 et 1804, l'état d'instabilité politique et d'inquiétude sociale dont souffre la France moderne et dans lequel Taine voit un facteur d'affaiblissement graduel ? Tel est le projet de l'enquête à laquelle il entend se livrer.
Quel est le mal ? D'où vient-il ? Le diagnostic posé – la France est malade –, la recherche des causes du mal conduit Taine à y voir avant tout un problème scientifique. Pour lui, l'histoire est un art, certes, mais d'abord une science. Scientifique, le problème est aussi de nature psychologique : il s'agit de comprendre et de tenter de modifier un état mental propre à la France qui la porte à enfanter des principes abstraits qu'elle s'obstine à vouloir faire entrer de force dans la réalité. À ce niveau, le problème atteint à une dimension politique, celle de l'État.
Par leur richesse, les Origines se prêtent à de multiples approches critiques. À la fois philosophie politique, histoire psychologique, morale sociale, l'ouvrage entraîne aussi, par sa qualité d'écriture, une critique littéraire. L'oeuvre de Taine mène enfin à une réflexion actuelle sur la démocratie. Ce n'est pas son moindre mérite.
Recommandé par : Eric Zemmour
La Semaine Sainte Louis Aragon
Cette Semaine Sainte est celle du 19 au 26 mars 1815. Le débarquement de l'île d'Elbe a eu lieu et " Bonaparte " a déjà dépassé Lyon. Louis XVIII est en fuite. Une indescriptible cohue l'accompagne, une foule de gens qui courent aussi vite qu'ils le peuvent de Paris à Béthune. C'est la Maison du Roi, la cour, les dignitaires, des maréchaux, les troupes qui sont restées loyales. La France, encore une fois, se trouve partagée en deux. Il y a la France du passé qui fuit avec Louis XVIII, et celle du présent, avec ses aspirations, ses espoirs, qui regarde du côté de Napoléon. L'empereur est-il plus proche de la Révolution, plus proche du peuple que les Bourbons ? Un tel livre, un tel roman est impossible à résumer. C'est le tableau de tout un peuple à un tournant de son destin, c'est l'immense poème épique d'une société saisie au milieu de ses convulsions les plus caractéristiques. C'est une somme poétique, historique, romanesque, l'un des plus beaux livres d'Aragon.
Recommandé par : Eric Zemmour