Le désastre de Pavie Jean Giono
Le désastre de Pavie, c’est l’occasion inespéré pour un romancier de raconter une histoire vraie qui est en soi totalement romanesque. D’entrée, les personnages sont campés : un beau roi, séducteur, dont l’appétit de vivre n’a d’égal que l’ambition d’être le prince des Arts et des Lettres, au point qu’il vient juste d’imposer le français d’Île-de-France comme la langue administrative et officielle du royaume et qui se cache pas qu’il est fasciné par la Renaissance italienne qu’il vient de découvrir de l’autre côté des Alpes ; en face, un personnage sombre, voire sinistre, obsédé par son salut au point, dans quelques années de renoncer à son formidable trône et pouvoir sur l’Allemagne, l’Autriche, les Flandres, l’Espagne et le Nouveau-Monde pour se retirer vivre de macérations dans un couvent. Une bataille en décidera autrement, le roi de France sera déporté à Madrid, devra jurer la paix puis se parjurer, une fois libéré. Giono n’a pas à forcer son talent pour narrer cet incroyable scénario Il en restera l’essentiel : pour des siècles, une politique étrangère qui aura pour seul objectif l’abaissement de la maison d’Autriche. L’ouvrage a paru en 1963 dans la collection « Les trente journées ».
Ce livre est recommandé par : Hubert Védrine
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