À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie Hervé Guibert
J'ai eu le sida pendant trois mois. Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida. Or je ne me faisais pas d'idées, j'étais réellement atteint, le test qui s'était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite. Mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l'assurance que je pourrais échapper à cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable. De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable.
Ambre Chalumeau : C’est le carnet de bord magnifique de cet écrivain mythique des années 80, grand nom de la littérature homosexuelle qui n’a plus que quelque mois à vivre. C’est un des premiers livres qui a raconté le sida de l’intérieur et qui l’a changé en littérature, et c’est un livre coup de poing que l’on oublie jamais. Pour en parler, nous sommes trop heureux d’avoir notre premier invité : l’auteur et comédien Vincent Dedienne, qui nous fait le cadeau de quelques lectures d’extraits du livre et qui nous raconte merveilleusement bien sa passion pour Hervé Guibert…
Ce livre est recommandé par : Ambre Chalumeau
Ce livre est mentionné dans :
À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie de Hervé Guibert - Liste de lecture